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Bulletin quotidien d'information No. 887 pour la région des Grands Lacs

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Burundi
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TNH
Publication date

NATIONS UNIES
Bureau de coordination des affaires humanitaires
Réseau intégré d'information régional
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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO: Lourds combats sur le front est

Trois offensives séparées dans les provinces du Kasai et du Katanga (deux lancées par les rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) et l'Armée patriotique rwandaise (APR), et une autre par les Forces armées congolaises (FAC) et leurs alliés de la Communauté pour le Développement de l'Afrique Australe (SADC) marquent une grave détérioration du conflit en RDC, ont indiqué ce mercredi à IRIN des sources militaires et diplomatiques. Selon ces sources, la situation est extrêmement dangereuse pour l'ensemble de la région. D'un côté, selon des sources indépendantes dans le pays, le RCD et l'APR ont lancé l'offensive qui a engendré les combats autour de Idumbe, dans le Kasai Occidental, et qui, selon les analystes, pourrait viser à couper les communications entre Ilebo et Kananga. De 150 à 200 soldats gouvernementaux et alliés seraient morts pendant l'offensive, ont indiqué les sources. Dans le même temps, le RCD et l'APR auraient lancé une autre attaque autour de Kabinda, et d'aucuns spéculent que ces deux opérations pourraient s'inscrire dans un grand plan visant à isoler le centre diamantifère de Mbuji-Mayi tenu par les alliés.

Parallèlement, le gouvernement n'est pas resté inactif et a lancé sa propre offensive au Nord Katanga et au Sud Kivu, le long d'une ligne entre Kabalo et Kongolo, ont indiqué des sources militaires indépendantes. Bien que l'on n'ait signalé aucunes victimes, il s'agirait d'une opération d'envergure. Ce qui est clair, selon les analystes, c'est que ces offensives militaires - qui sont toutes en cours - ne sont pas de simples escarmouches ou des violations du cessez-le-feu de faible intensité. Il s'agit bien "d'actions offensives à grande échelle planifiées". Par contre, le front nord serait calme pour le moment, mais "d'importants préparatifs " de guerre suggèrent que cela ne durera pas, ajoutent les observateurs.

RDC: Les rebelles et le gouvernement s'accusent mutuellement

Le RCD-Goma a confirmé la reprise des combats, et accusé le gouvernement d'avoir lancé une "offensive majeure". "A ce stade je peux dire que des combats ont lieu sur plusieurs fronts au nord, au Kasai Occidental, au Katanga et au Sud Kivu," a indiqué ce mercredi à IRIN le second vice-président du RCD, Moise Nyarugabo. Il affirme que les milices Mayi-Mayi et Interahamwe sont approvisionnées à partir de Kigoma, à l'ouest de la Tanzanie, "dans une tentative de nous prendre à revers". "La question de savoir qui a commencé les combats est secondaire parce que tout le monde sait que c'est [le président de RDC] Kabila", a-t-il ajouté.

Pour sa part, un responsable à l'ambassade de RDC à Nairobi a accusé les rebelles d'avoir rouvert les hostilités. "Essayer de rejeter la responsabilité sur le gouvernement est une tentative de détourner l'attention de la communauté internationale", a-t-il déclaré à IRIN. "En fait, ils progressent pour tenter de prendre Kinshasa".

Lors d'une conférence de presse mardi, le président du RCD, Emile Ilunga, a déclaré que le pays était "en état de guerre" puisque les combats ont repris sur tous les fronts. "Si la communauté internationale ne peut faire progresser la paix en bloquant les opérations armées de Kabila, nos unités r ecevront l'ordre de combattre jusqu'au changement du régime de Kinshasa", indiquait un communiqué de l'armée rebelle, selon l'agence Associated Press.

RDC: Une action du Comité Politique est le "seul moyen d'en sortir "

La semaine dernière, la Mission d'Observation des Nations Unies en RDC (MONUC) a exprimé sa préoccupation face aux combats à Idumbe, et a invité la Commission Militaire Mixte (CMM), en charge de la mise en ouvre de l'accord de cessez-le-feu de Lusaka, à "prendre les mesures nécessaires pour éviter une détérioration de la situation". Cependant, la CMM, composée de représentants des belligérants du conflit, serait elle-même "très chargée" actuellement, et la gravité et la rapidité des événements au Kasai et au Katanga ont empêché toute réponse claire et forte jusqu'à présent. Une réunion du Comité Politique qui supervise le processus de paix doit avoir lieu d'urgence, a indiqué ce mercredi à IRIN un diplomate proche du processus. "Lusaka doit être révisé pour clarifier la situation", a-t-il dit. "Il était destiné à des gens soucieux de respecter leur parole mais, aujourd'hui, personne ne respecte aucun des engagements pris". Il a ajouté que le Conseil de Sécurité des Nations Unies ne pouvait rien faire à ce stade. "Le Conseil a insisté sur le fait qu'aucun casque bleu ne sera envoyé tant qu'un vrai cessez-le-feu ne sera pas en place et le Comité Politique devra contenir la détérioration de la situation, c'est le seul moyen d'en sortir", a-t-il dit.

RDC: Visite du médiateur à Bunia

Le facilitateur du dialogue inter-congolais, l'ancien président du Botswana, Ketumile Masire, est attendu demain jeudi dans la ville de Bunia, au nord-est du pays, pour des entretiens avec les dirigeants du mouvement rebelle RCD-ML, notamment avec son chef Ernest Wamba dia Wamba, a rapporté la radio de Bunia. On ne sait pas encore si le facilitateur visitera le quartier général des autres groupes rebelles à Gbadolite et Goma.

BURUNDI: Reprise des pourparlers d'Arusha la semaine prochaine

Les pourparlers de paix d'Arusha doivent reprendre la semaine prochaine, ont rapporté mardi les agences de presse. Cette série de pourparlers, qui commencera lundi, ne devrait pas inclure le FDD rebelle, bien que leur chef Jean-Bosco Njourikengurukiye se soit engagé à participer sous certaines conditions. Un représentant de l'équipe de facilitation, Mark Bomani, a déclaré qu'il était "trop tôt" pour impliquer le FDD. Le facilitateur Nelson Mandela, qui sera à Arusha, devrait rencontrer d'autres factions rebelles armées cette semaine, a rapporté le service Internews basé à Arusha.

BURUNDI: Des perspectives économiques "pires"

Les perspectives économiques au Burundi ont empiré du fait de l'actuel manque de devises et de la détérioration des conditions dans les secteurs industriel et commercial. Un rapport de Economist Intelligence Unit (EIU) indique qu'en outre, la politique de regroupement du gouvernement a engendré "une dislocation marquée" de l'économie rurale. "Du fait de cette dislocation et de l'aggravation de la sécheresse, les prévisions initiales d'EIU projetant une reprise dans le secteur agricole ont dû être révisées à la baisse", indique le rapport. Une décision de reprendre l'aide internationale devrait être prise lors d'une réunion de la Banque Mondiale en avril. EIU a prévenu que le déficit actuel des comptes courants ne s'améliorera pas avant que l'aide internationale n'arrive.

RWANDA: Le recensement national aura lieu en juillet

Une commission convoquée spécialement a entamé les préparatifs pour un recensement national, prévu pour juillet, a indiqué mardi le directeur du Bureau National de la Population, Maurece Buchaju. Le coût de cet exercice, estimé à 8 millions de dollars, devrait être supporté par l'Union Européenne (UE) et le Fonds des Nations Unies pour les Activités de Population, a rapporté l'agence de presse rwandaise. Le dernier recensement au Rwanda, en 1991, établissait la population à 7,4 millions et le taux de croissance démographique à 3,1 pour cent. Le Rapport 1999 du PNUD sur le Développement Humain estime la population rwandaise à plus de six millions en 1997, en tenant compte du génocide de 1994 et de la chute du taux de croissance qui en est résulté, mais projette qu'elle atteindra 10,5 millions d'ici 2015, ce qui engendre de formidables défis de développement.

RWANDA: Le TPIR n'est pas guidé par des préoccupations ethniques

La présidente du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR), Navanethem Pillay, affirme que le tribunal ne vise ne privilégie aucun groupe ethnique particulier au Rwanda. Dans un entretien accordé à l'hebdomadaire 'EastAfrican', elle a déclaré que le tribunal cherchait simplement à juger les personnes soupçonnées d'avoir commis de graves crimes pendant le génocide de 1994 au Rwanda. Si les signes montrent que tant les Tutsis et que les Hutus modérés ont été massacrés, et que seuls des membres de la communauté hutue ont été inculpés à ce jour, elle est autorisée à "enquêter sur toutes les parties responsables du massacre".

RWANDA: La malaria touche plus d'un million d'enfants par an

L'incidence de la malaria au Rwanda connaît une croissance, et actuellement plus d'un million d'enfants de moins de cinq ans contractent la maladie chaque année, avertit un responsable sanitaire rwandais. Un autre groupe de personnes particulièrement sensible à la malaria est celui des femmes enceintes, qui confondent fréquemment les symptômes de la maladie avec ceux de la grossesse, a indiqué Vianney Nizeyimana, chef du service de biostatistiques, cité par l'agence de presse du Rwanda (RNA). "L'augmentation des cas de malaria dans le pays est dû au fait que la maladie est résistante à certains médicaments comme la chloroquine, ce qui la rend chronique chez certaines personnes", a ajouté M. Nizeyimana. La malaria a touché plus de 1,9 million de personnes par an ces deux dernières années, ajoute RNA. Des scientifiques lient également cette augmentation au réchauffement de la planète.

Nairobi, 22 mars 2000

[FIN]

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