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Haïti-Choléra : Activités de mobilisation à l’approche du troisième anniversaire de l’apparition de l’épidémie

Countries
Haiti
Sources
AlterPresse
Publication date
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Par Edner Fils Décime

P-au-P, 16 oct. 2013 [AlterPresse] --- Des activités de mobilisation sont organisées, du mardi 15 au dimanche 20 octobre 2013, par le Collectif de mobilisation pour le dédommagement des victimes du choléra (Comodevic) et Moun viktim kolera (Personnes victimes de choléra/Movik), en vue de continuer à réclamer justice, réparation et indemnisation, auprès de l’Organisation des Nations Unies (Onu), pointée comme introductrice de la maladie en Haïti.

« Forcer le ministère de la santé publique à permettre l’obtention d’un certificat médical à la victime, réparer les victimes et le pays en général, exiger de l’État haïtien la constitution de la commission de réclamation, obtenir le départ de la Mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti (Minustah), en accord avec la résolution du sénat » de la république sont les principales revendications des organisateurs du mouvement de protestation et de revendication en faveur des victimes du choléra en Haïti.

Conférences-débats autour du thème « Kolera ak mizè, 2 zèl yon menm malfini (Choléra et misère : deux ailes d’un même aigle) » , exposition de photos, manifestation, rencontres d’échanges... vont ponctuer ce mouvement qui reçoit le « plein soutien » du Collectif de solidarité avec les victimes du choléra, basé à New-York.

Le Collectif de solidarité avec les victimes du choléra est formé d’associations, de groupes politiques, de citoyennes et de citoyens indépendants qui veulent soutenir « le difficile et long combat pour la justice des victimes du choléra en Haïti ».

Les samedi 19 et dimanche 20 octobre 2013, l’ensemble de ces organisations évoluant en Haïti et à l’étranger aura des séances de « partage et de réflexion sur la lutte pour le dédommagement des victimes du choléra ».

Le jeudi 17 octobre 2013 (qui marque le 209e anniversaire de l’assassinat du principal fondateur de l’indépendance d’Haïti), entre 10:00 am (14:00 gmt) et 13:00 locales (17:00 gmt), une exposition de photos, intitulée « Minista kolera-kadejakè (Minustah Choléra-violeur) » retracera les diverses violations de droits humains de la force onusienne, au pied de la statue de Jean-Jacques Dessalines au Champ-de-Mars.

Le vendredi 18 octobre 2013, une marche partira de Fort-National (grande agglomération populaire surplombant la capitale, au nord-est) pour aboutir au tribunal de première instance de Port-au-Prince (au bicentenaire, à proximité du bord de mer de la capitale), où l’État haïtien sera attaqué en référé pour la mise en place de la « commission permanente des réclamations, tel que stipulé dans l’Accord du 09 juillet 2004 signé entre l’Onu et le gouvernement haïtien, concernant le statut de l’opération des Nations Unies en Haïti ».

La commission mixte, qu’a proposée le premier ministre Laurent Lamothe à la tribune de l’Onu, le 26 septembre 2013, est jugée non-conforme aux mécanismes prévus dans l’accord de 2004.

« Le gouvernement haïtien et le Secrétaire général de l’Onu n’ont droit chacun qu’à un représentant dans une Commission permanente des réclamations », commission qui doit aussi avoir des représentants des victimes.

Le 11 octobre 2013, le sous-secrétaire général adjoint, Pedro Mandrano, est arrivé à Port-au-Prince pour rencontrer le premier ministre Laurent Lamothe autour de la commission. Jusqu’ici aucune déclaration officielle n’a confirmé la mise en place de la commission.

La date du 19 octobre 2013 coïncide avec les trois ans de l’apparition de l’épidémie.

Un triste anniversaire, alors qu’éclatent des flambées de cas (de choléra), favorisées par le retrait des acteurs humanitaires combattant la maladie et l’humidité.

« Il nous faudrait plusieurs tomes pour tenter de raconter l’indicible, la mort horrible des 8,500 disparus, et essayer de comprendre l’intense désarroi de leurs proches ; la désolation qu’a semée dans la classe paysanne cette peste cholérique ; la détresse des 700,000 Haïtiens qui ont été infectés par la bactérie népalaise, certains vivent avec la honte du choléra », relève le collectif de solidarité avec les victimes du choléra. [efd kft rc apr 16/10/2013 10:45]