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Le Représentant spécial du Secrétaire général en Haïti présente au Conseil de sécurité le plan de consolidation de la MINUSTAH pour 2013-2016

Países
Haití
Fuentes
UN SC
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CS/10946 Conseil de sécurité 6936e séance - matin

Après la période mitigée que vient de traverser Haïti ces derniers mois, caractérisée notamment par un retard dans l’organisation des élections locales et sénatoriales, le Représentant spécial par intérim du Secrétaire général en Haïti, M. Nigel Fisher, a présenté, ce matin, devant le Conseil de sécurité, le plan de consolidation 2013-2016 de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) dont il est aussi le Chef par intérim. M. Fisher présentait au Conseil le rapport* du Secrétaire général sur la MINUSTAH. Les 25 délégations qui ont participé au débat d’aujourd’hui ont soutenu l’idée de recentrer l’aide qu’a apportée la MINUSTAH à la Police nationale haïtienne dans l’exécution de ses tâches essentielles ainsi qu’à la mise en place des institutions responsables du processus électoral, de la promotion de l’état de droit, de la protection des droits de l’homme, et de l’établissement et de la pratique des normes de bonne gouvernance.

Le plan de consolidation de la MINUSTAH pour la période 2013-2016 a été discuté et approuvé par le Gouvernement d’Haïti, a indiqué M. Fisher. Ce plan fixe les objectifs à atteindre au cours des trois prochaines années dans quatre domaines d’action principaux de la Mission. Ces domaines d’action prioritaires sont: le développement accéléré de la Police nationale haïtienne; le renforcement de la Commission électorale permanente; le renforcement de l’état de droit et du respect des droits de l’homme, ainsi que l’appui à la réforme de la gouvernance aux niveaux national et local.

Le représentant de la Fédération de Russie a relevé le caractère très ambitieux de certains objectifs fixés par le plan, qui, a-t-il insisté, devront être examinés attentivement par les membres du Conseil de sécurité. Son homologue du Guatemala a prié le Conseil de sécurité de tenir compte des conditions objectives qui permettront, le moment venu, à l’ONU de quitter Haïti de façon responsable. Le représentant du Brésil a, quant à lui, insisté que la réduction de la présence des Nations Unies en Haïti ne soit pas fondée sur des considérations financières. Avertissant lui aussi des risques qui peuvent être causés par des coupes budgétaires, le représentant du Chili a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre des projets à impact rapide et des programmes de réduction de la violence communautaire dont l’utilité est avérée.

Les objectifs fixés par le plan de consolidation peuvent être atteints en 2016, a assuré M. Fisher, mais cela exige qu’un transfert progressif des responsabilités en matière de sécurité nationale aux autorités haïtiennes ait lieu. Pour l’instant, la Police nationale Haïtienne n’est pas en mesure d’assurer seule la liberté et la stabilité, a estimé à ce propos le représentant de la France, en constatant que « les 10 années de calme relatif qu’a connu Haïti, dû à la présence dissuasive de la Force de la MINUSTAH, ne traduisent pas de réels progrès sur le fond qui permettraient à la Police nationale haïtienne d’assurer seule la sécurité et la stabilité ».

La MINUSTAH devra donc redoubler d’efforts, en coopération avec les autorités haïtiennes, pour permettre aux Forces nationales haïtiennes d’assurer elles-mêmes la sécurité du pays. Le renforcement et la professionnalisation de la Police nationale sont donc cruciaux, ont estimé toutes les délégations. C’est une « priorité absolue », a jugé la délégation du Royaume-Uni, qui s’est interrogée sur les raisons de la lenteur du recrutement de policiers.

Outre un renforcement et une augmentation du nombre d’agents, qui doivent passer de 10 000 à 15 000, la Police nationale haïtienne doit se professionnaliser, ont souligné les délégations. Certains intervenants ont appelé la Police nationale à mieux respecter les droits de l’homme, le représentant de la République de Corée mettant l’accent sur le renforcement des activités de formation menées au sein de la Police nationale en vue de prévenir les abus contre les femmes et les protéger de la violence sexuelle.

Autre grande priorité, les élections locales et législatives partielles haïtiennes, trop longtemps reportées, doivent absolument se tenir cette année, ont insisté les intervenants en exigeant que ces scrutins soient libres, crédibles et ouverts à tous. Pour ce faire, il faut que les parties concernées nomment sans attendre les membres du Collège transitoire du Conseil électoral permanent, a préconisé le représentant de la France qui s’est avoué « troublé par les informations du rapport du Secrétaire général qui notent une multiplication des nominations contestées, des déclarations visant la liberté et des déficiences systémiques en matière de droits de l’homme » en Haïti.

Concernant l’épidémie de choléra, le représentant d’Haïti a indiqué que sa létalité a diminué en passant de 5,3% au début de 2012 à 1,2% à la fin de la même année. Le représentant du Maroc a mis en garde contre le risque de recrudescence de l’épidémie du fait du manque de moyens financiers. Pour éviter ce genre de situation, notre pays a octroyé 500 000 dollars à la Communauté des Caraïbes (CARICOM) pour la fourniture d’eau potable, de produits d’assainissement et de stations de lavage des mains aux Haïtiens, a dit le représentant de l’Australie.

Au nom du Groupe des Amis d’Haïti (Argentine, Brésil, Canada, Chili, Colombie, France, Guatemala, Pérou, États-Unis et Uruguay), le représentant de l’Uruguay a déclaré qu’il y a une interconnexion entre la sécurité, le développement et la stabilité. Il est urgent que l’on s’attaque au chômage et qu’on accélère la mise en place des services sociaux de base en Haïti, a-t-il souligné.

  • S/2013/139