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Artibonite : ces travaux qui changent la vie aux Gonaïves

Pays
Haïti
Sources
MINUSTAH
Date de publication
Origine
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Cinq ans après les catastrophes naturelles qui avaient dévasté la Cité de l’Indépendance, Gonaïves renait. Asphaltage des rues, construction de canaux et de ponceaux : depuis octobre 2012, la ville est un véritable chantier. De nouvelles infrastructures qui embellissent les quartiers, mais également favorisent le petit commerce.

A la rue Saint-Charles, au centre-ville des Gonaïves, un petit panneau de signalisation « Hommes au travail » indique au conducteur de dévier. Non loin, en effet, la route est obstruée. Du sable, des pierres et des sacs de ciment sont éparpillés sur le sol. Des ouvriers s’activent. Cette semaine, la réhabilitation des canaux de drainage est la priorité. « On vivait pratiquement dans la boue. Ici, on n’avait pas de canaux et on était exposé aux piqûres de moustiques », témoigne Phèdre Démezier, un sexagénaire du quartier. « En saison des pluies, la boue nous empêchait de nous déplacer. C’était un véritable calvaire», se souvient-il.

Un peu partout, des travaux similaires sont en cours depuis octobre 2012 dans la ville. Il s’agit de la construction de ponceaux, de canaux d’évacuation des eaux usées et d’asphaltage. Au total, 18 kilomètres doivent être reconstruits, selon le maire des Gonaïves, Jean Osner Amisial. « Les travaux touchent toutes les rues transversales au centre-ville et ses environs », explique-t-il. M. Amisial voit dans ces ouvrages un pôle de développement du chef-lieu du département.

Ces infrastructures coutent près de 17 millions de dollars américains à l’Etat haïtien. « Jusqu’à présent, je suis satisfaite de l’avancement du processus de construction. Ces interventions constituent l’un des rêves les plus chers des Gonaïviens», déclare, pour sa part, la directrice départementale du ministère des Travaux publics, Transports et Communications (MTPTC), Michelle Philogène. Exécuté par la compagnie Estrella, le projet doit prendre fin en décembre 2013.

« Un environnement propice à l’investissement »

Non loin du trottoir, Marise, la trentaine révolue, trouve un espace pour installer, sur une petite table, sa cuvette de friandises. Il est 08 heures du soir, sur la route de Bienac, l’une des principales artères de la ville, fraichement asphaltée. L’odeur du grillot au porc qui émane de sa chaudière d’huile chaude appâte le passant.

De temps en temps, un ou deux clients se présentent. Il y a juste quelques mois, Marise ne pouvait pas s’imaginer ce petit commerce au bord de la route. « Il y avait de la poussière partout car la route était en terre battue. Au passage d’un véhicule, on ne voyait plus rien », confie-t-elle.

Comme Marise, beaucoup de Gonaïviens profitent de la fourniture permanente de l’électricité et de l’absence de la poussière pour monter leur petite entreprise. « L’idée est de créer un environnement propice à l’investissement. Nous voulons changer l’image de la ville, en conséquence, améliorer les conditions de vie de ses habitants», explique encore M. Amisial, également entrepreneur.

La ville des Gonaïves avait été dévastée par le passage des tempêtes et ouragans tropicaux Jeanne (2004), Anna et Ike (en 2008). Plusieurs acteurs internationaux, dont la MINUSTAH, ont jusque-là contribué à la reconstruction de la Cité de l’Indépendance.

L’année dernière seulement, 14 ponceaux ont été construits au centre-ville par la Mission onusienne. De plus, 2 031 mètres linéaires de canaux et le bétonnage de 423 autres ont été réalisés dans les quartiers défavorisés, tel Assifa et Raboteau. Ces programmes, à haute intensité de main-d’œuvre, ont été financés par la Section de la Réduction de la Violence communautaire (RVC).

Au total, en 2012, la Mission, via sa Section des Affaires civiles, a investi 910 945 dollars américains dans 21 projets de développement dans l’Artibonite. Cinq d’entre eux portent sur la construction de tribunaux de paix, trois sur la réhabilitation de routes et trois autres sur des infrastructures administratives, comme la construction de la Mairie de Terre-Neuve et la réhabilitation de la Cour d’Appel des Gonaïves.

Jean Etiome Dorcent