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Éliminer les mutilations génitales féminines et combattre la traite des femmes sont des objectifs de prévention de la violence aux femmes et aux filles, insistent les délégations

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Assemblée générale FEM/1949 Commission de la condition de la femme Cinquante-septième session 9e & 10e séances – matin & après-midi

Deux expertes de l’ONU partagent leur expérience dans la lutte contre la traite des femmes et des filles et contre la discrimination à l’égard des femmes dans le droit et la pratique

Les efforts menés pour prévenir et éliminer la pratique nuisible des mutilations génitales féminines et pour combattre la traite des femmes et des filles étaient, aujourd’hui, au centre du débat général à la Commission de la condition de la femme qui entame sa deuxième semaine de session. Plus de 60 intervenants -représentants d’États Membres, d’organisations internationales, d’institutions du système des Nations Unies et d’organisations non gouvernementales– se sont exprimés sur les moyens de prévention de la violence à l’encontre des femmes et des filles, thème prioritaire de cette cinquante-septième session de la Commission.

L’adoption par consensus, le 20 décembre 2012, par l’Assemblée générale des Nations Unies de la résolution sur l’intensification de l’action mondiale visant à éliminer les mutilations génitales féminines a été saluée par la Ministre de la promotion de la femme et du genre du Burkina Faso, Mme Nestorine Sangaré/Compaoré. Cette résolution, qui est la première à avoir été adoptée sur la question, appelle les États à condamner ces pratiques, à lutter contre l’impunité et à lancer des campagnes d’éducation pour les combattre. La Ministre a assuré que son gouvernement avait adopté des mesures pour éliminer l’excision.

D’autres délégations ont expliqué comment leurs pays avaient progressé dans ce domaine, comme la Ministre des services sociaux du Kenya, Mme Naomi Shaban. Son pays, où 27,1% des femmes subissent encore cette pratique, enregistre aujourd’hui des progrès dans la mise en œuvre des mesures prises pour l’éradiquer. Le Togo a promulgué une loi en 2012 interdisant les mutilations génitales féminines, a assuré, pour sa part, laMinistre de la promotion de la femme du Togo,Mme Ayawavi Djigbode Dagban-Zonvide.

Dénonçant la persistance des mutilations génitales féminines comme une « pratique culturelle archaïque », le représentant de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) s’est félicité d’une prise de conscience croissante à ce sujet dans le monde musulman. La seconde Conférence islamique des ministres chargés des droits de l’enfant, qui s’était déroulée à Khartoum en 2009, a souligné que les mutilations génitales féminines sont une violation des droits des femmes et des filles. Outre ces mutilations, a-t-il ajouté, les mariages d’enfants et la violence à l’encontre des femmes sont souvent, de manière erronée, associés à des traditions musulmanes. Il a appelé à faire une distinction claire entre ces pratiques traditionnelles et la religion.

La traite des êtres humains, autre forme de violence subie par les femmes et les filles, a été largement évoquée au cours de ce débat général, en particulier sous l’angle de la prévention. La représentante du Bélarus a souligné que 75% des victimes de la traite étaient des femmes et des filles. La Rapporteure spéciale sur la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants, Mme Joy Ngozi Ezeilo, a expliqué que la prévention de la traite passait par la lutte contre ses causes premières, la lutte contre la demande et la promotion d’une migration sûre. Elle a insisté sur la sensibilisation du public et la participation des victimes à l’élaboration de mesures de prévention de ce fléau.

Une réunion sur la traite des personnes aura lieu, le 13 mai prochain, au Siège des Nations Unies, a rappelé la représentante du Bélarus, pays membre du Groupe d’amis unis contre la traite des êtres humains. Ce sera une occasion pour ONU-Femmes et pour tous ceux qui œuvrent en faveur de la promotion de la condition de la femme de s’engager encore plus activement pour la lutte contre la traite des femmes, a-t-elle lancé. Cette question a été intégrée au nouveau plan national pour le développement, a assuré la représentante du Bélarus, tandis que celui du Myanmar précisait que son pays avait adopté une loi et un plan d’action triennal pour lutter contre la traite des personnes.

Le représentant de l’Ukraine a souligné, quant à lui, l’importance des lignes téléphoniques « SOS » pour victimes d’abus, de viols et de traite des personnes qui existent désormais dans son pays. Son homologue de la République de Moldova a indiqué que des centres avaient été créés dans le pays pour répondre aux besoins des victimes de la traite. De son côté, la représentante de la Malaisie a présenté les campagnes de sensibilisation menées dans son pays sur les droits des femmes, en particulier en cas d’exploitation et de traite.

À un autre niveau, la Vice-Présidente du Groupe de travail sur la discrimination à l’égard des femmes dans le droit et dans la pratique, Mme Frances Raday, a fait observer que les femmes exerçant un rôle politique devenaient souvent la cible d’actes de violence, car, a-t-elle fait remarquer, elles menacent les structures du pouvoir établies par les hommes. La Vice-Présidente a notamment évoqué les abus dont sont victimes, dans certaines régions, les femmes candidates, les dirigeants politiques ou les défenseurs des droits de l’homme. Si la violence contre les femmes militantes s’est particulièrement faite ressentir lors de la transition politique dans certains pays en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, elle a salué la législation des pays d’Amérique latine qui interdit le harcèlement et la violence à l’encontre des femmes candidates.

La Commission de la condition de la femme organisera demain, mardi 12 mars, deux tables rondes. La première, intitulée « Normes et stéréotypes sexistes, socialisation et inégalité des rapports de pouvoir; et partage et conciliation des tâches professionnelles et familiales », se réunira à 10 heures. La deuxième, qui aura pour thème « Les soins dispensés dans le contexte du VIH/sida et la nécessité de reconnaître et d’apprécier la prestation de soins non rémunérés », aura lieu à 15 heures.