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Santé : La MINOCO accompagne le gouvernement congolais dans la fortification des aliments

Countries
Congo
Sources
Govt. Rep. Congo
Publication date
Origin
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Dans le but d’améliorer l’état nutritionnel et de santé des populations, le gouvernement congolais a élaboré en partenariat avec la minoterie du Congo (MINOCO) et l’UNICEF, un programme de fortification de la farine de blé en fer et acide folique. Pour la première fois au Congo et en zone CEMAC, une minoterie produit de la farine boulangère enrichie avec ces deux micronutriments.

Santé : La MINOCO accompagne le gouvernement congolais dans la fortification des aliments L’action concertée entre l’UNICEF et le Congo qui a débuté en 2008, consistait à mettre en œuvre une stratégie de lutte contre les anémies carencielles en fer sur la base de fortification d’un aliment de grande consommation, notamment la farine de blé.

Depuis 2009, la farine produite à base de blé, enrichie en fer et acide folique couvre le marché national à hauteur de 60%, en raison de 320 à 350 tonnes de blé par jour, alors que la production annuelle est estimée à 120,000 tonnes.

D’après les données de l’UNICEF, l’anémie ferriprive toucherait 60% des enfants de 6 à 59 mois, 54% de femmes en âge de procréer ; 58% de femmes enceintes et 52% des femmes allaitantes, dépassant ainsi les seuils fixés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le processus de fortification de la farine de blé en fer et acide folique consiste à ajouter ces deux éléments nutritionnels dans cet aliment de large consommation dans le but de prévenir ou de corriger cette carence, car la supplémentation en fer consiste à administrer une forte dose de ce micro nutriment dans un aliment.

Stratégies de lutte contre l’anémie carentielle

La situation de déficit des stocks de fer constaté dans l’organisme nécessite une attention particulière, car la malnutrition touche les groupes vulnérables tels les enfants, les femmes enceintes et allaitantes, les personnes vivant avec le VIH, les personnes âgées. Actuellement, la stratégie de lutte contre l’anémie carentielle au Congo se focalise essentiellement sur la supplémentation des femmes enceintes et en post accouchement ; le déparasitage ; la prévention du paludisme et l’éducation nutritionnelle.

La mise en œuvre de la fortification en fer dans la farine de blé, permet de rendre plus efficace cette lutte au Congo. La large consommation des aliments à base de farine de blé (pain, beignet, gâteau) constitue un atout pour régresser le nombre de malnutris dans le pays.

La réussite du programme de fortification en fer dans la farine de blé a connu la participation des acteurs impliqués dans le circuit de production, d’importation et de commercialisation de la farine fortifiée en fer de MINOCO qui a bénéficié de l’apport technique des professionnels du grand moulin français Eurogerm.

«La farine est produite ici à partir du blé venant de France, de l’Argentine, de l’Allemagne, de l’Australie. C’est toujours dans le souci de choisir les meilleurs blés disponibles que nous travaillons. La fortification, c’est du fer et de la vitamine qui permet de fixer le fer dans l’hémoglobine du sang. Toutes les farines qui sortent de MINOCO sont fortifiées et les utilisateurs peuvent faire des gâteaux, des beignets, des pains… Tous les utilisateurs de la farine MINOCO ont des apports en fer et en vitamine», indique le directeur d’exploitation de MINOCO, Jacques Collet.

Responsabilité du gouvernement dans la pérennisation du programme

La consommation de farine fortifiée par les familles congolaises est jugée indispensable pour combattre la malnutrition chronique des enfants. Le gouvernement doit pour cela bâtir des stratégies efficaces pour apporter une réponse appropriée à la malnutrition chronique des enfants au Congo. Il est retenu de faciliter la production et l'usage de la farine enrichie de MINOCO qui renforce les défenses immunitaires.

D’après la ministre du commerce et de la consommation, Claudine Munari, en terme de fortification de la farine en fer, une exigence de qualité est faite à la société MINOCO pour couvrir le marché national. «La farine est un aliment consommé par tout le monde surtout les enfants. On est sûr que les enfants à un moment de la vie consomment le pain. On a donné des résultats dont nous nous félicitons. La production de MINOCO ne couvre pas encore la totalité des besoins nationaux», dit-t-elle.

Et de poursuivre : «Nous allons faire des prélèvements sauvages pour regarder ce qui se trouve dans tel ou tel produit. Une étude a été faite récemment pour monter que 80% de sel consommé au Congo avait la teneur en Iode supérieure à 15 ; ce qui est la norme».

D'après Mme Munari, le département du commerce oeuvre pour la réduction des taxes sur les produits de première nécessité comme les congelés, l’huile, le riz, le savon et bien d'autres.

Le Congo se dotera d’un système de couverture sociale

Pour permettre aux groupes les plus démunis d’avoir accès aux soins, le gouvernement mettra en place un système de couverture sociale d’ici fin 2014. Pour le directeur général de la santé, Alexis Elira Dokekias, les soins devraient être gratuits pour les urgences, les soins des enfants pour le paludisme, la césarienne, le Sida, le suivi de la femme enceinte.

Selon lui, l’assurance maladie va être mise en route d’ici fin 2014. «La loi est déjà sortie. Nous sommes sur les décrets d’application pour faire en sorte que le décret sorte vite. Il est possible que le premier semestre 2014 soit le semestre expérimental. Si au terme des six premiers mois 2014, le système est bien appliqué, à partir de là, il sera standardisé. C’est l’assurance pour toute personne qui va résider au Congo. Ceux qui ont plus vont cotiser pour ceux qui ont moins ; ceux qui n’en ont pas verront les autres cotiser pour eux. Pour cela, il y a une phase de préparation ; il faut éduquer les gens, il faut les sensibiliser. La période expérimentale prendra une catégorie de personnes et à partir de là, on pourra mettre en œuvre des systèmes qui soient applicables pour tout le monde. Les soins, c’est aussi le repas des enfants», explique-t-il.

Le directeur général de la santé reste optimiste sur la réussite de ce système. Pour lui, l’Etat va cotiser pour ceux ne peuvent pas. Le Congo dépense aujourd’hui près de 4 milliards de francs CFA pour garantir les antirétroviraux gratuits pour la population ; 3 milliards 500 millions de francs CFA pour les médicaments antipaludiques ; plus de 2 milliards de francs CFA pour la césarienne et près de 4 milliards de francs CFA pour les médicaments anti tuberculeux.