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Le Comité des opérations de maintien de la paix discute des conditions essentielles à l’efficacité des mandats et achève son débat général

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AG/PKO/213 Comité spécial des opérations de maintien de la paix Session de fond de 2013
229e & 230e séances – matin & après-midi

Prévoir des mandats réalistes et adaptés à chaque situation pour les opérations de maintien de la paix (OMP) et accorder à celles-ci les ressources adéquates sont les conditions essentielles au déploiement de missions de l’ONU sur le terrain, ont rappelé aujourd’hui les 35 délégations qui ont participé à la deuxième journée du débat général de la session de fond du Comité spécial des opérations de maintien de la paix - ou « Comité des 34 ». Si des avis nuancés et parfois réservés ont été exprimés sur des questions telles que la protection de civils et l’utilisation de nouvelles technologies -comme les drones de surveillance aérienne- sur le terrain, les intervenants se sont tous inquiétés du manque de ressources humaines et financières dont pâtissent les opérations de maintien de la paix et de l’insuffisance de la sécurité dont a besoin le personnel déployé.

Au vu de la complexité croissante des conflits et de la variété des tâches que doit accomplir le personnel de maintien de la paix de l’ONU, plusieurs membres du Comité des 34 ont demandé que soient prévus des mandats complets pour les OMP, mandats qui devraient intégrer toutes les dimensions du maintien de la paix. La représentante de la Bosnie-Herzégovine, et celle du Liban, se sont dites favorables à l’intégration précoce de programmes et de tâches de consolidation de la paix dans les mandats des OMP, au motif que cela peut faciliter le processus de transition entre un statut de mission de maintien de la paix et une autre forme de présence de l’ONU sur le terrain. Les OMP sont désormais appelées à soutenir l’organisation d’élections ou le renforcement des institutions nationales dans les pays sortant de conflit, a pour sa part observé la délégation du Bangladesh en relevant la complexité des mandats octroyés à ces opérations.

Les tâches multidimensionnelles qui doivent être accomplies dans le cadre du maintien de la paix requièrent aussi une plus grande spécialisation des personnels employés, ont aussi estimé certaines délégations qui ont appelé à renforcer les capacités civiles sur le terrain. De l’avis de la délégation d’Haïti, pays hôte de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), l’expérience montre l’utilité que revêt l’implication des Casques bleus dans les activités économiques, sociales et environnementales du pays hôte, et ce, malgré la présence d’autres agences de l’ONU sur le terrain. De son côté, le représentant de l’Indonésie a estimé que les experts civils sont plus à même d’accomplir des tâches très spécialisées visant le développement à long terme d’un pays sortant de conflit. Celui du Japon a suggéré de disposer d’une variété d’expertises civiles dans les domaines de la sécurité, de la sûreté, de la justice, du fonctionnement de l’administration et de la revitalisation de l’économie. L’importance des compétences linguistiques des personnels des OMP a aussi été soulignée, notamment par la délégation de la Jordanie, qui a noté le manque de personnel arabophone sur le terrain.

Le débat sur les ressources humaines a soulevé le problème de la sécurité du personnel sur le terrain à laquelle les délégations se sont montrées très attachées. Les pays contributeurs de troupes, comme le Pakistan, le Bangladesh, l’Inde, la Jordanie, l’Équateur et l’Uruguay ont exprimé l’inquiétude qu’ils éprouvent à ce sujet. Ils ont aussi rappelé qu’ils voulaient être consultés à toutes les étapes du processus de prise de décisions concernant le déploiement et le déroulement des OMP. Ils ont regretté les retards constatés dans le remboursement des coûts qu’ils supportent, se disant impatients d’examiner les recommandations à venir du Groupe consultatif de haut niveau chargé de cette question.

En ce qui concerne les moyens matériels dont disposent les missions, la pénurie d’hélicoptères et d’autres moyens aériens a été évoquée. À cet égard, le représentant de l’Indonésie a annoncé l’intention de son pays de déployer trois hélicoptères utilitaires et 120 Casques bleus à l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD).

Comme hier, les membres du Comité ont discuté du recours à de nouvelles technologies pour aider les missions à accomplir leur mandat. Le représentant de Cuba a souhaité que le C-34 examine toutes les incidences qu’aura l’utilisation de systèmes aériens de surveillance sans pilote (drones), en gardant à l’esprit la nécessité de recueillir le consentement préalable des pays concernés. Son homologue du Pakistan a aussi appelé à la prudence dans ce domaine. De son côté, le représentant de la République de Corée a soutenu sans réserve l’utilisation de ces systèmes.

Tout au long du débat, les intervenants ont rappelé que les OMP doivent répondre aux trois conditions suivantes: le consentement des parties, l’impartialité et le non-recours à la force sauf en cas de légitime défense. Le représentant de la Fédération de Russie a insisté sur l’obtention de l’accord du pays hôte comme point de départ de tout déploiement d’OMP. Il a aussi appelé à la plus grande prudence lorsque l’on examine la possibilité d’autoriser les Casques bleus à faire usage de la force, avertissant que cela risquait de saper la viabilité des opérations. Nombreuses sont les délégations qui ont aussi rappelé l’obligation de respect des principes inscrits dans la Charte de l’ONU, tels que la souveraineté nationale, l’intégrité territoriale et la non-ingérence dans les affaires intérieures des États, auxquels les OMP sont soumises. À cet égard, le représentant de Cuba a demandé de ne pas utiliser la protection des civils comme prétexte pour justifier une opération militaire ayant pour but un changement de régime dans un pays. La protection des civils relève avant tout de la responsabilité du pays hôte, ont rappelé les représentants de la République arabe syrienne et de la Chine. Pourtant, de l’avis de la République de Corée, la protection des populations civiles devait être le premier objectif assigné aux OMP.

Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix a ainsi achevé son débat général. Sa prochaine séance publique aura lieu le vendredi 15 mars.