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Baisse de la malnutrition chronique en République du Congo

Countries
Congo
Sources
Govt. Rep. Congo
Publication date
Origin
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Selon une enquête menée en 2011, en République du Congo, près d’un quart des enfants de moins de 5 ans, souffrent de malnutrition chronique, même si ce taux a diminué au cours des dernières années (30 % en 2005 et 24 % en 2011), soit 0,9 % par an. La Lékoumou (38,9%) est le département le plus touché, suivie des Plateaux, de la Sangha, du Kouilou et de la Cuvette ouest.

A ce jour, le nombre d’enfants souffrant de malnutrition chronique est estimé à 134,000 par an. Les conséquences de la sous-nutrition chez les enfants sont importantes ; plus de 16,000 décès annuels chez les enfants sont attribués à la sous nutrition. La malnutrition fait perdre au Congo 2 à 3% de son PIB tous les ans, soit 44 milliards de FCFA.

Les efforts du Congo dans la lutte contre la malnutrition chronique

En 2008, le Congo a instauré avec succès le processus national de fortification en fer de la farine de blé pour renforcer la lutte contre l’anémie. Ainsi, depuis 2009, la farine produite par la minoterie du Congo (Minoco) est fortifiée en fer et une Commission nationale pour la fortification des aliments a été mise en place par décret présidentiel.

Ces résultats montrent les efforts accomplis par le gouvernement avec l’appui de l’UNICEF et d’autres partenaires pour l’amélioration de la santé du couple mère-enfant. Le Congo a réussi à baisser la prévalence de la malnutrition chronique de six points, passant de 26 % en 2005 à 20 % en 2011-2012. Dans la même période, il a pu aussi diminuer le taux d’anémie de 70 % à 58 % chez les femmes enceintes et de 60 % à 52 % chez les femmes allaitantes.

Cependant, en dépit de ces efforts déployés, beaucoup reste à faire, car les niveaux de malnutrition chronique demeurent encore élevés. Le Congo dispose d’un plan national de développement (PND) 2012-2016 qui reprend les axes importants de la politique nationale en termes de modernisation. Le ministère de la santé dispose également du plan national du développement sanitaire 2007-2011, et du plan d’urgence 2012-2013 qui est un élément intermédiaire du plan en cours de finalisation 2013-2017.

Le plan en cours de finalisation a axé des maillons sur les problèmes de la malnutrition qui passe par le renforcement du service de nutrition qui est au sein de la direction générale de la santé ; l’introduction au niveau des différents hôpitaux des structures qui s’occupent de la nutrition. La question sur la mise en place des programmes de fortification des aliments est également sur la table du gouvernement.

«Il s’agit d’un certain nombre de documents qui orientent la politique sanitaire dans sa pluralité. Dans cette orientation nous avons un document important sur la politique nutritionnelle au Congo. Si au cours des 5 dernières années, notre action a porté surtout sur la malnutrition efficiente, mais aussi la malnutrition par surcharge. Les enfants sont de plus en plus nourris par des aliments illégaux, ce qui altère leur croissance, notamment en terme de prise de poids excessive et précoce. A terme, ces composantes pourraient faire émerger certaines entités comme les maladies cardiovasculaires», a indiqué le directeur général de la santé, Alexis Elira Dokékias.

Pour lui, dans le cadre de la politique nutritionnelle renforcée par l’appui des partenaires comme l’UNICEF, notamment dans le processus de fortification des aliments, le gouvernement a inclu certaines composantes importantes comme le fer, dans la farine fabriquée par MINOCO, pour que l’enfant bénéficie d’une croissance aisée.

La lutte contre la malnutrition exige des solutions multi sectorielles

La mise en œuvre de solutions multisectorielles aussi bien dans le domaine de l’agriculture, de la santé, de l’eau et l’assainissement et de la protection sociale est nécessaire. Pour remédier à cette réalité au Congo, l’UNICEF préconise le positionnement de la nutrition au cœur de l’agenda politique du pays. Il est aussi nécessaire d’allouer un financement adéquat à la nutrition en s’assurant qu’un budget sectoriel spécifique de 2% soit donné à la nutrition dans tous les secteurs (agriculture, santé, éducation…) et mettre à l’échelle des interventions directs et sensibles à la nutrition en donnant la priorité aux populations et groupes d’âge les plus vulnérables.

Ce, pour assurer la santé et la nutrition des mères, réduire les faibles poids à la naissance, améliorer les pratiques d’alimentation de complément chez les enfants de moins de 2 ans ; assurer un apport suffisant en micronutriments essentiels chez les mères et les enfants, prévenir et traiter les infections, améliorer l’accès à des services adéquats d’eau, d’assainissement et d’hygiène ainsi que l’environnement de soins des enfants.

Selon les calculs réalisés à partir du modèle de la banque mondiale, il faudrait investir environ 6 milliards de Fcfa tous les ans soit 10.000 Fcfa par enfant par an ce qui donnerait à l’Etat, en retour, 60 à 240 milliards de FCFA.

L’éducation nutritionnelle, moyen de prévention de la malnutrition chronique

Dans le cadre de la série de reportages audio/vidéo et de presse écrite qui se réalise, sous l'égide de l'UNICEF), du 17 au 24 février à Brazzaville et Pointe-Noire, la délégation composée des médias nationaux et internationaux (France 24, France 2, RFI, Africa 24, La Croix, etc.), a visité le 17 février dernier le centre de santé intégré (CSI) de Makélékélé, Jean Taty (1er arrondissement de Brazzaville), où des assistantes sanitaires procèdent à des séances d’éducation maternelle post partum. Ces séances visent à sensibiliser et informer les mères sur l’alimentation infantile, en vue de lutter contre la malnutrition chronique et l’anémie.

L’assistante sanitaire, Charlotte Joséphine Malonga a invité les femmes à suivre et appliquer les conseils pour le mieux être de leurs bébés. La surveillance nutritionnelle constitue un élément clé pour le dépistage des enfants malnutris.

D’après une nutritionniste de l’hôpital de base de Makélékélé, les problèmes de malnutrition chronique se posent souvent lorsque débute le sevrage. «Il y a des enfants qui ont des problèmes nutritionnels dès le sein maternel, parce qu’il y a des enfants qui naissent avec des petits poids. Ces problèmes nutritionnels sont souvent dus à la carence en fer. Les femmes n’apprécient pas le goût du fer qui leur est administré pendant la grossesse. La carence en fer chez une femme enceinte provoque des petits poids de naissance. Si par la suite la maman n’a pas suffisamment de lait, le problème devient difficile à rattraper», a-t-elle indiqué.

Les femmes, a-t-elle ajouté, doivent respecter le carré alimentaire, notamment les aliments riches en glucides, en protéines, en lipides (graisses et huiles) et les fruits et légumes qui sont riches en vitamines et minéraux.

Ces reportages entrent dans le cadre de la priorité accordée par l'UNICEF et le gouvernement congolais pour la survie de l’enfant. L’objectif de cette opération est de montrer les grands défis dans la lutte contre la malnutrition chronique et l’anémie, ainsi que les efforts déployés dans ce domaine par le gouvernement de la République du Congo avec l’appui des partenaires dont l’UNICEF pour palier aux carences micronutriments (vitamines, minéraux).