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Objectifs du millénaire au Burundi : un rêve inaccessible ?

Countries
Burundi
Sources
UNDP
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Le sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) tenu en septembre 2010 à New York, a fait ressortir que plusieurs pays en développement comme le Burundi, auront des difficultés à atteindre la plupart des cibles du Millénaire à l'horizon 2015. La communauté internationale s'est engagée à cet effet à appuyer les pays accusant un retard considérable à créer les conditions d'accélération des OMD à travers la mise en œuvre d'initiatives innovantes. Au Burundi, le rapport national sur les OMD édition 2012 préparé par le gouvernement avec l’appui du PNUD a montré globalement que la plupart des cibles fixées par les OMD ne pourront pas être atteintes à l’horizon 2015. Sur les 18 cibles initiales, l’éducation primaire pour tous (cible 3) est seule reconnue comme possible. Ceci notamment grâce à la mesure présidentielle de gratuité des frais de scolarité dans le primaire, et aux investissements massifs dans la construction des infrastructures dans ce secteur. Des progrès notables au niveau de l’autonomisation de la femme, la santé maternelle et l’environnement durable (eau potable) ont également été notés. Cependant, la situation est telle que, si des efforts supplémentaires ne sont pas fournis, il sera difficile pour le pays d’atteindre la plupart des cibles d’ici 2015. Les concertations menées en juillet 2012 entre le gouvernement et l`équipe pays des Nations Unies ont débouché sur le constat suivant : exception faite de l’OMD 2, les autres OMD peuvent être ciblés dans le cadre d’un CAO (Cadre d’Accélération des OMD) au regard des tendances du passé et des retards déjà enregistrés. Après plusieurs interactions et analyses, le gouvernement a décidé de cibler les OMD 4 et 5 pour la mise en œuvre de l'initiative MAF « MDG Acceleration Framework » ou CAO qui permettra de préparer un document de plaidoyer pour les deux OMD. Pourquoi les OMD 4 et 5 ? Selon l’assistant du Ministre de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida, Dr Dieudonné Nicayenzi, le choix des OMD 4 et 5 vient d’une analyse qui a montré que malgré les avancées en matière de réduction du taux de mortalité maternelle et des enfants de moins de 5 ans, le Burundi enregistre des taux de mortalité pour ces publics encore élevés. Les chiffres sont parlants: d’après les données de l’EDS 2010 (enquête démographique et de santé), on constate encore 500 décès maternels pour 100.000 naissances et 96 décès d’enfants de moins de 5 ans sur 1000 naissances vivantes. Les travaux menés dans le cadre du CAO permettront de faire une analyse fine des goulots d’étranglement qui empêchent la réalisation des OMD 4 et 5. Il s’agit principalement des faiblesses dans la formulation des politiques sectorielles y compris de santé, de la limitation des ressources, de l’offre de service et de la faiblesse de la demande.

Concernant le budget, bien que la part allouée à la santé ait augmenté de 5.6% à 7.7% du budget national de 2006 à 2010, elle reste nettement en dessous des 15% recommandés par l’OMS. Son financement se caractérise par une forte dépendance de l’aide extérieure et une forte charge des dépenses des ménages limitant l’accès aux soins. Le pays est en outre confronté au problème d’insuffisance des effectifs et de la qualité du personnel de santé. A titre illustratif, au Burundi il n’existe qu’un médecin pour 19.231 habitants, contre un médecin pour 10.000 habitants préconisé par l’OMS. Dans ce contexte, la faible disponibilité et la qualité des services de santé de la reproduction offerte affecte l’amélioration de la santé maternelle et infantile. Sont à prendre en compte également les barrières culturelles, le manque d’information, la mauvaise perception des populations vis-à-vis des services de santé, la faible participation des hommes, de la communauté et des autorités locales à la gestion de la santé maternelle et infantile.

Que peut-on attendre du processus en cours ? Ce processus appuyé par le PNUD qui a débuté le 12 février 2013 par l’organisation d’un atelier méthodologique d’élaboration du MAF pour les OMD 4 et 5 permettra de formuler des solutions possibles à impact élevé aboutissant à l’élaboration d’un plan d’action concret. Celui-ci veillera à assurer la coordination des rôles des pouvoirs publics et des partenaires au développement pour permettre au pays de réaliser ses OMD prioritaires. « La valeur ajoutée de ce cadre d’accélération des OMD 4 et 5 est de concentrer les ressources et les efforts fragmentés des ministères, des services gouvernementaux, des partenaires au développement et d’autres acteurs sur des mesures concrètes et ciblées conçues pour faire progresser ces OMD », note Dr Nicayenzi.