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Relogement des déplacés : entre acquis et défis, deux ans après

Pays
Haïti
Sources
MINUSTAH
Date de publication
Origine
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En organisant, le 10 janvier à Port-au-Prince, une exposition de photos « décrivant la vie dans les camps », l’Unité des Abris d’urgence / Cluster Coordination et Gestion de Camps (E- Shelter & CCCM), qui regroupe une centaine d’organisations conduites par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), entend « rendre compte », deux années après le séisme, de ses réalisations, notamment en terme de relogement des personnes vivant dans les camps d’hébergement et des défis persistants.

Dans un document d’information rendu public pour la circonstance, l’Unité des Abris d’urgence souligne avoir atteint « le seuil de 100.000 abris d’urgence ». Il s’agit d’« habitations sécurisées » en faveur de 420.000 personnes qui ont perdu leur logement », lors du tremblement de terre. Ledit document fait également mention de la construction, dans les prochains mois, de 12.600 autres abris.

Parallèlement, « quelque 7000 familles ont bénéficié de subventions au loyer », comme le fait remarquer le coordonnateur de l’Unité des Abris d’urgence, Giovanni Cassani. «85% des personnes à reloger » ayant été locataires avant le 12 janvier, le directeur de la Division Relogement et réhabilitation de quartiers, de l’Unité gouvernementale de Construction de Logements et de Bâtiments Publics (UCLBP), l’ingénieur Clément Bélizaire, affirme qu’un montant « plafond » de 20.000 gourdes (500 dollars américains), provenant majoritairement du Fonds pour la Reconstruction d’Haïti (FRH), a été alloué à chaque famille bénéficiaire en vue de la location d’une habitation.

Le Gouvernement et ses partenaires réhabilitent non seulement les quartiers, mais offrent également « un encadrement » aux communautés d’origine, en renforçant leurs capacités notamment en matière de micro-entreprise et en techniques de construction, selon M. Bélizaire qui précise qu’ « une partie de la reconstruction va se faire par les propriétaires eux-mêmes ».

Mais des défis au relogement subsistent, et sont relatifs, selon M. Cassani, entre autres, à l’insuffisance de financement et au départ de certaines ONG. Aujourd’hui, il s’avère aussi important de « créer un marché de microcrédit » pour aider les propriétaires (6%) encore dans les camps à reconstruire leurs maisons tout en aidant d’autres à construire de nouvelles habitations.

En définitive, il importe de « travailler sur tous les fronts », que ce soit au niveau de la construction de nouvelles habitations, de la réparation de maisons endommagées, du support au loyer que de la construction de logements transitionnels (T-shelter), ce de manière à répondre aux attentes du demi-million de personnes encore dans des camps d’hébergement. Il convient de rappeler que la population de déplacés était de 1.500.000 au lendemain du séisme du 12 janvier 2010.

Rédaction : Pierre Jérôme Richard
Edition : Uwolowulakana Ikavi