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Les Nations Unies lancent une stratégie pour mieux répondre au risque d’une nouvelle crise alimentaire et nutritionnelle au Sahel en 2012

Countries
Niger
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Sources
OCHA
Publication date

(Dakar, Sénégal – 15 décembre 2011). – Deux ans seulement après la grave crise alimentaire et nutritionnelle de 2009/2010, plusieurs pays du Sahel sont de nouveau exposés à une insécurité alimentaire massive qui risque d’évoluer vers une nouvelle crise au premier semestre 2012.

Face à ce risque, les partenaires humanitaires regroupés au sein du Comité permanent inter-organisations (IASC) régional ont adopté un document stratégique de « préparation pour une crise alimentaire et nutritionnelle au Sahel et dans les pays limitrophes ». Elaboré par le Groupe de travail régional sur la sécurité alimentaire et la nutrition, ce document a été présenté ce matin par John Ging, Directeur de la Division de la coordination et des interventions à OCHA, basée à New York.

«En l’absence d’un CAP régional en 2012, il est essentiel de s’assurer d’une intervention précoce des partenaires humanitaires pour soutenir et compléter les mesures prises par les gouvernements nationaux», a déclaré John Ging. C’est l’objectif du document stratégique, qui vise à renforcer la préparation et à permettre une intervention rapide, efficace et précoce. En outre, a précisé M. Ging, « ce document est dynamique et sera constamment actualisé afin d’être adapté à l’évolution de la situation».

L’insécurité alimentaire et la malnutrition affectent de manière chronique une part importante des populations du Sahel.
Toutefois, plusieurs événements sont venus en 2011 aggraver cette vulnérabilité.
Les pluies sont arrivées tardivement et ont été mal réparties, ce qui va se traduire par des récoltes moyennes dans l’ensemble mais avec de très forts déficits dans certaines régions. Ainsi, le Gouvernement du Niger a estimé que la campagne agropastorale 2011 se conclurait sur un déficit de 519.600 tonnes de céréales et de plus de dix millions de tonnes de fourrage pour le bétail. En Mauritanie, les autorités anticipent une chute de plus de 75% de la production agricole et un très fort déficit fourrager.

Là où les récoltes sont faibles, les ménages épuiseront leurs stocks de nourriture plus vite que d’habitude et devront s’approvisionner plus tôt sur les marchés, contribuant ainsi au maintien de prix déjà élevés. Les capacités d’achat des plus démunis en seront encore plus réduites. La période de soudure s’annonce donc partout précoce, parfois dès janvier 2012 comme au Tchad, avec deux mois d’avance. Cette situation tendue risque de dégénérer en véritable crise au printemps. Elle se traduira aussi par une augmentation de la malnutrition. La malnutrition aigüe globale est déjà au-delà des seuils d’alerte dans de nombreuses régions, et supérieure au seuil d’urgence dans quatre wilayas du sud-ouest de la Mauritanie.

Plusieurs pays du Sahel ont d’ores et déjà annoncé des mesures pour limiter les effets négatifs de cette situation sur une population vulnérable qui n’a pas eu le temps de se relever de la grave crise de 2009-2010, malgré la bonne récolte de l’an dernier. Ils ont aussi demandé l’assistance de la communauté humanitaire. Depuis la fin novembre, le Fonds Central d’Intervention d’Urgence des Nations Unies (CERF), administré par OCHA, a ainsi alloué 6 millions de dollars à trois agences des Nations unies - le Programme Alimentaire Mondial, l’Unicef et la FAO – pour des opérations d’urgence destinées à lutter contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition au Niger. Une demande pour le versement de fonds CERF aux agences de l’ONU en Mauritanie est en cours d’examen. Le document élaboré par le groupe de travail sur la sécurité alimentaire et la nutrition pourra aussi servir de base au lancement d’appels d’urgence dans les prochaines semaines ou les prochains mois, si l’évolution de la situation les rend nécessaires.

UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs: To learn more about OCHA's activities, please visit https://www.unocha.org/.