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Bulletin d'information hebdomadaire No. 8-99 sur l'Afrique Centrale et de l'Est

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Congo
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TNH
Publication date

NATIONS UNIES
Bureau pour la Coordination des Affaires Humanitaires / IRIN
pour l'Afrique Centrale et de l'Est
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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO (RDC)

La visite de Garreton

Les pays occidentaux devraient prendre des mesures pour venir en aide aux personnes d'origine tutsie détenues à Kinshasa et dans d'autres régions de la RDC, entre autres, en les prennant en charge, au moins pour une certaine période, a fait savoir jeudi à IRIN Roberto Garreton, Rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des droits de l'homme en RDC, après une mission d'une semaine pendant laquelle il s'est rendu à Kinshasa, Lubumbashi et Goma. Le gouvernement devrait de son côté faciliter leur départ en leur accordant, entre autres, des papiers d'identité, a-t-il ajouté.

De 1 000 à 2 000 Tutsis seraient ainsi détenus. Le gouvernement a beau expliquer que les Tutsis sont détenus pour leur propre sécurité, les rebelles l'accusent de les avoir incarcérés ou pris en otage, a indiqué M. Garreton. Quelque 150 détenus ont été transférés ce mois-ci du camp militaire de Kokolo à Kinshasa sur un site aux conditions "plus appropriées", a fait savoir le porte-parole du CICR à IRIN.

M. Garreton a également signalé que les habitants du pays vivent dans la peur, surtout dans l'est. Huit armées différentes et au moins 12 groupuscules armés sont en activité en RDC, surtout dans l'est, a-t-il ajouté.

Condamnation à mort de rebelles pour le massacre de Makobola

Sept personnes impliquées le mois dernier dans le massacre de Makobola, dans l'est de la RDC, ont été condamnées à la peine capitale par un tribunal militaire, a rapporté d'Uvira la radio RTNC contrôlée par les rebelles. Quatre autres personnes ont elles aussi été condamnées à mort, a ajouté la station.

Les efforts de paix se poursuivent

Les efforts pour aboutir à la paix en RDC se sont poursuivis cette semaine avec la tenue jeudi d'une conférence au sommet d'une journée à Yaounde financée par l'ONU et des visites de dignitaires africains et d'autres pays dans diverses capitales de l'Afrique Centrale et de l'Est.

Le Président mozambicain, Joaquim Chissano, le Ministre sud-africain des affaires étrangères, Alfred Nzo et Tony Lloyd, l'Envoyé du Premier Ministre britannique Tony Blair, sont arrivés au titre de missions distinctes mais avec pour objectif commun d'obtenir l'aide des autorités angolaises en vue d'un cessez-le-feu en RDC.

M. Lloyd s'est également rendu à Lusaka et à Kinshasa, alors que l'itinéraire de M. Chissano comprenait, pour sa part, Kampala et Kinshasa. Le Président américain, Bill Clinton, a promis mercredi son soutien aux opérations de maintien de la paix en Afrique en général, et aux efforts pour résoudre le conflit en RDC en particulier.

Par ailleurs, l'Envoyé spécial de l'Union européenne pour la région des Grands Lacs, Aldo Ajello, a rencontré le 20 février dernier le Président ougandais, Yoweri Museveni, à Kampala pour s'entretenir avec lui des moyens d'arriver à la paix en RDC, a rapporté la radio ougandaise.

Le plan proposé par le Président FGrederick Chiluba comporte un cessez-le-feu, le retrait de RDC des troupes étrangères et le déploiement d'une force de maintien de la paix soutenue par l'ONU, ainsi que les moyens de garantir la sécurité du Rwanda et de l'Ouganda, selon Reuter. L'Union européenne a déclaré soutenir ce plan.

Taux de mortalité "choquant" dans les régions rurales

Une enquête menée la semaine dernière par "International Rescue Committee" (IRC) dans la zone de Katana, près de Bukavu, indique que le taux de mortalité parmi les habitants de cette zone est de 3,8 pour cent pour 1 000 personnes par mois. Les enfants de moins de cinq ans meurent à un taux de 10,1 pour cent pour 1 000 par mois, à cause du paludisme, de la rougeole et de la diarrhée, précise le rapport. Par ailleurs, les premiers résultats d'une enquête sur la nutrition menée à Goma par plusieurs ONG internationales indiquent que 3% des enfants y souffrent de malnutrition, et que près de 1% des enfants sont atteints de malnutrition sévère, a-t-on appris à IRIN de source humanitaire.

Réactions mitigées à la démission de Z'Ahidi

La décision d'Arthur Z'Ahidi Ngoma, la semaine dernière, de démissionner de son poste de vice-président du mouvement rebelle, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), a provoqué des réactions contrastées de la part des belligérants congolais. M. Kabila a déclaré le 19 février qu'il "était content si M. Ngoma avait retrouvé tous ses esprits", que l'ancien dirigeant rebelle "est désormais libre de venir (à Kinshasa) si bon lui semble". Cependant, sa défection a été critiquée par les autres dirigeants rebelles, y compris par Jean-Pierre Ondekane, commandant de la branche armée du RCD, qui l'a traité de "lâche".

M. Ngoma lui-même a fait savoir que la raison principale pour laquelle il a quitté le RCD est que le mouvement refuse de rassembler tous les Congolais et d'oeuvrer pour la démocratie. Il a déclaré qu'une victoire du RCD mènerait purement et simplement à une troisième guerre, dans la mesure o=F9 les dirigeants du mouvement "ne sont que de méchants pantins" et "ne feront rien de bien différent de ce qu'à fait l'AFDL".

SOUDAN

Une ville rebelle bombardée par l'armée de l'air, selon NPA

Un appareil de l'armée de l'air soudanaise a bombardé mardi de cette semaine la ville d'Yei tenue par les rebelles, faisant un mort et six blessés, a fait savoir l'ONG "Norwegian People's Aid" (NPA). Un groupement d'Eglises canadiennes a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à imposer au Soudan une zone interdite au survol afin de protéger les habitants du sud et du centre du pays contre ce qu'il a appelé des bombardements aveugles. Ce groupement comprend la Conférence épiscopale catholique et les Eglises anglicanes et protestantes.

Le Darfur Occidental est calme mais toujours instable

La situation serait calme mais toujours instable au Darfur Occidental cette semaine, suite aux récents affrontements à grande échelle entre éleveurs nomades et communautés cultivatrices locales. Du matériel médical a été envoyé dans la région pour venir en aide aux blessés. Selon une récente mission conjointe de l'ONU, d'ONG et du gouvernement dans la région, le conflit, provoqué par la rareté des terres et l'insuffisance des points d'eau, a déplacé des milliers de familles, détruit plus de 60 villages et coûté la vie à des dizaines sinon même des centaines de personnes.

L'UNICEF va enquêter sur la question de l'esclavage

L'ONG "Christian Solidarity Worldwide" (CSW) a déclaré avoir racheté 300 autres femmes et enfants tenus en esclavage au Soudan et faisant partie d'un groupe plus important enlevé lors d'incursions de troupes régulières et de leurs alliés de la milice des "Popular Defence Forces". Selon un porte-parole cité par la BBC, l'organisation a payé environ 50 dollars par personne. Par ailleurs, le porte-parole de l'UNICEF à Genève a informé IRIN que l'organisme onusien à l'intention de mener une étude sur l'esclavage au Soudan, suite à une demande du gouvernement d'examiner les allégations relatives à l'esclavage.

Khartoum aborde la question de la sécession

Lors d'une interview télévisée accordée le 20 février, le Président soudanais, Omar Hassan el Bashir, s'est déclaré prêt à accepter un Etat indépendant dans le sud du Soudan, si cela peut mettre un terme aux 15 années de guerre civile dans le pays. Cependant, le porte-parole de la SPLA, John Luc, a déclaré que l'offre de M. el Bashir n'apporte rien de nouveau. "Cette déclaration sera mise à l'épreuve le mois prochain, lors des pourparlers de paix au Soudan qui se dérouleront à Nairobi", a-t-il ajouté. Si M. el Bashir est sérieux, alors sa délégation viendra avec une proposition lors des négociations. Entretemps, nous attendons de voir".

SOMALIE

Nouvelles livraisons présumées d'armes

Du matériel militaire que l'on croit destiné au dirigeant d'une des factions somaliennes, Hussein Aideed, a été déchargé d'un navire non identifié dans le port de Merca, au sud de Mogadiscio, a appris IRIN de plusieurs sources diplomatiques et politiques indépendantes. Ce matériel comprendrait des armes, des munitions et des transports de troupes blindés. Par ailleurs, le journal de Mogadishu "Xog-Ogaal" a rapporté dimanche que 200 hommes de M. Aideed seraient prochainement formés en Erythrée.

Le Conseil de sécurité attire l'attention sur la situation humanitaire

Le Conseil de sécurité de l'ONU a exhorté mardi la communauté internationale à apporter une attention particulière à la détérioration de la situation humanitaire en Somalie. Dans un communiqué de presse, le Président en exercice du Conseil, Robert Fowler (Canada), a indiqué que le Secrétaire général adjoint chargé des affaires politiques, Kieran Prendergast, a mis le Conseil au courant mardi de la situation "absolument déplorable" en Somalie. M. Fowler a déclaré que les membres du Conseil exhortent la communauté internationale à apporter à la population civile l'aide qui s'impose de toute urgence. Ils ont également réitéré l'appel lancé par une résolution du Conseil de sécurité en 1992 pour que tous les Etats respectent l'embargo sur les livraisons d'armes à la Somalie.

ETHIOPIE/ERYHTREE

L'Ethiopie agacée par un communiqué américain, les combats se poursuivent

[Reuter a cité l'Erythrée reconnaissant vendredi 26 février qye les troupes éthiopiennes avaient percé les lignes de front à Badme "à cause de leur nombre"] L'Erythrée avait déclaré mardi que ses forces avaient repoussé une attaque éthiopienne sur le front occidental, détruisant ou prenant plusieurs chars d'assaut, et avait rapporté de violents affrontements mercredi.

L'Ethiopie a, pour sa part, maintenu que les combats se poursuivront "jusqu'à ce que notre souveraineté territoriale soit rétablie". Elle a précisé que si les tierces parties à l'étranger veulent que la guerre cesse, elles doivent exercer sur l'Erythrée toutes les pressions possibles pour lui faire accepter et respecter l'accord-cadre de l'OUA pour un règlement pacifique du conflit.

Le gouvernement éthiopien a mardi qualifié de "déphasé par rapport à ... la réalité" un appel lancé par le porte-parole adjoint du Département d'Etat américain, James Foley, pour un moratoire sur les raids aériens. M. Foley a déclaré que Washington regrettait profonfément l'usage de la force aérienne par l'Ethiopie dans le conflit actuel, en particulier contre des cibles économiques et à proximité des populations civiles.

CONGO-BRAZZAVILLE

Reprise de Ngoma Tsé-tsé, selon l'armée

L'armée a repris la ville de Ngoma Tsé-Tsé, située à 20 km à l'ouest de Brazzaville, a rapporté mardi l'AFP. De source militaire, l'AFP signale que 30 rebelles ont été tués au cours de la bataille pour la ville le week-end dernier, et qu'un soldat du gouvernement a été blessé. Ngoma Tsé-Tsé se situe sur la voie de chemin de fer joignant Brazzaville et Pointe-Noire. Les combats entre les forces régulières et la milice Ninja alliée à l'ancien premier ministre Bernard Kolelas se sont intensifiés dans la région en fin d'année dernière.

Quelque 20 000 personnes déplacées à Pointe-Noire

Des milliers de personnes déplacées ont fui vers Pointe-Noire, capitale économique du Congo, a indiqué le PAM dans son dernier bulletin hebdomadaire sur les urgences, précisant que près de 20 000 Congolais déplacés étaient arrivés jusqu'à présent dans la ville portuaire. Parmi les nouveaux arrivants, on a enregistré environ 200 enfants souffrant de malnutrition, qui ont reçu du PAM des rations alimentaires d'une semaine, a ajouté le rapport.

RWANDA

Le TPIR fait une mise au point sur la désignation des avocats

Un moratoire temporaire, récemment imposé par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) sur la désignation d'avocats de la défense canadiens et français, devrait "permettre un meilleur équilibre géographique et une meilleure représentation des principaux systèmes juridiques mondiaux," selon le TPIR basé à Arusha. Dans une prise de position publiée lundi, le TPIR a indiqué que près de la moitié des avocats qu'il a désignés jusqu'à présent pour défendre les accusés dépourvus de moyens personnels viennent du Canada ou de France. Ce document vient en réplique à "une campagne de désinformation contre le TPIR" qui "a suscité bon nombre de méprises sur la politique du TPIR et l'état du droit", a indiqué un communiqué du TPIR.

Par ailleurs, trois nouveaux juges du TPIR, Lloyd Williams (Jamaïque), Dionysios Kondylis (Grèce) et Pavel Dolenc (Slovénie), ont prêté serment lundi, portant ainsi à neuf le nombre total de juges du TPIR.

Plusieurs "gros poissons" pris dans les filets

Un suspect de géncodie, Ignace Bagilishema, ancien bourgmestre d'une ville rwandaise, est arrivé le 20 février à Arusha, après avoir été arrêté en Afrique du Sud. Un autre suspect, l'ancien ministre rwandais de la santé, Casimir Bizimungu, est également été remis entre les mains du TPIR cette semaine, suite à son arrestation le 11 février à Nairobi.

ORGANISATION DES NATIONS UNIES (ONU)

Le Conseil de sécurité doit faire davantage pour le maintien de la paix, selon M. Annan

Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a déclaré regretter que le Conseil de sécurité de l'ONU ait de plus en plus tendance à laisser les opérations de maintien de la paix aux soins d'organismes régionaux. Il a précisé que le nombre des effectifs des forces de maintien de la paix de l'ONU avait diminué de près de 80 000 en 1994 à tout juste 14 000 en 1998. En même temps, les gouvernements et organisations régionales en Afrique, par exemple, se "tournent de plus en plus vers l'ONU pour obtenir de l'aide", at-t-il fait remarquer.

Prenant la RDC comme exemple de l'assistance internationale dont peuvent avoir besoin les institutions régionales, M. Annan a ajouté que l'expérience montre que "le maintien de la paix est mieux assuré par ceux qui sont extérieurs à la région et comme tels plus facilement reconnus comme vraiment détachés et impartiaux," a-t-il poursuivi. Cependant, a-t-il indiqué, "aucune force ne peut être déployée s'il ne lui est donné assez de moyens et de puissance de feu pour remplir sa mission et si elle n'est assurée de l'entier soutien du Conseil de sécurité lorsqu'elle doit faire usage de ces forces."

HAUT COMMISSARIAT POUR LES REFUGIES (HCR)

Mise à jour des directives sur la détention des demandeurs d'asile

Le HCR vient de remettre à jour ses directives concernant la détention des demandeurs d'asile. Selon le porte-parole de l'organisme onusien, le HCR a déclaré regretter le fait que, trop souvent, les demandeurs d'asile soient mis en prison, parfois avec des criminels de droit commun, alors qu'ils ne devraient être détenus que dans des circonstances exceptionnelles, telles que pour des raisons de sécurité publique ou pour établir leur identité. De plus, la détention doit être autorisée par le droit national et conforme aux normes internationales, a-t-il précisé, ajoutant que les enfants ne devraient pas être placés en détention et une attention particulière devrait être portée aux personnes vulnérables.

Nairobi, vendredi 26 février 1999

[FIN]

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