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Pôle d’expérience

Countries
Burundi
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Sources
Govt. Togo
Publication date
Origin
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Le Burundi, qui a connu ces dernières années une période d’instabilité politique et des violences, est sur le point de mettre en place une Commission « Vérité et réconciliation » sur le modèle de celle créée au Togo.

C’est dans ce cadre qu’une délégation burundaise a effectué cette semaine une mission à Lomé pour des entretiens avec les responsables de la CVJR (Commission Vérité, justice et réconciliation), avec la ministre des Droits de l’homme, de la Consolidation de la démocratie et de la Formation Civique et avec les représentants de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH).

"Les échanges et débats ont été de haute qualité, les acquis sont indéniables et nous aideront dans la réalisation de notre mission qui consiste à élaborer un avant projet de loi, proposer des orientations méthodologiques, donner des indications sur le budget et le profil des futurs membres de la Commission Vérité et Réconciliation au Burundi", a déclaré Laurent Kavakure, président de la délégation burundaise.

Mgr Nicodème Barrigah, le président de la CVJR, s’est félicité du choix du Togo et de l’exemple de l’institution qu’il dirige par les officiels burundais.

« Je suis fondé à vous dire que chaque Commission de vérité est une expérience unique qui se construit selon le contexte, les enjeux qui en découlent et les contraintes, inévitables dans ce genre de projet", a souligné le prélat.

La CVJR doit faire la lumière sur les violences politiques survenues au Togo de 1958 à 2005.

Voici l’intervention de Mgr Nicodème Barrigah

A la fin de cet atelier d’échanges d’expériences avec le comité technique chargé de la préparation de la mise en place de la commission pour la vérité et la réconciliation(CVR), c’est un sentiment de joie qui m’amine, non pas seulement parce que la satisfaction exprimé par l’Ambassadeur Laurent Kavakure, dit que nous n’avons pas failli, mais aussi et surtout parce que la CVJR du Togo est fière d’avoir été identifié comme un pôle d’expériences probantes qui méritent d’être partagées.

Mesdames, Messieurs les membres du comité technique chargé de la préparation de la mise en place de la commission pour la vérité et laréconciliation(CVR), Mesdames, Messieurs, Honorables invités,

L’une des tâches que vous a confiée le peuple burundais par le biais du décret signé par le chef de l’Etat burundais est de préparer la mise en place de la CVR. Durant votre séjour, votre délégation a eu des séances de travail consacrées à vous familiariser avec les enjeux, les contraintes et les facteurs de réussite des travaux d'une commission vérité et des visites protocolaires aux parties prenantes du processus de Justice transitionnelle en cours au Togo.

En choisissant de vous inspirer des expériences vécues ici et ailleurs, je suis persuadé que vous avez choisi la méthodologie qui permet de ne pas répéter les erreurs qui ont été faites avant la votre.

En vérité, à l’aune de l’expérience que faisons ici au Togo, et à la lumière des leçons que nous avons apprises des expériences de justice transitionnelle qui ont précédé la nôtre, je suis fondé à vous dire que chaque Commission de vérité est une expérience unique, qui se construit selon le contexte, les enjeux qui en découlent et les contraintes, inévitables dans ce genre de projet. Mais à mon sens, le plus important, c’est que les recommandations rencontre l’adhésion de tous et permettent de tourner les pages écrites en lettres sanglantes, afin que l’avenir de nos pays soit consacré au développement dans la concorde. Le Burundi votre pays, qui a connu des épisodes, conflictuels peut-être, plus douloureux que ceux du Togo, a des attentes à la mesure de la détresse qui a déchiré son développement historique à chaque fois que des Burundais se sont élevés contre d’autres Burundais dans un déchainement de passions et de haine dont seul le temps peut effacer les séquelles.

Pour avoir participé à l’atelier des Parlementaires

Européens Partenaires de l’Afrique (AWEPA) sur la problématique de la réconciliation à Bujumbura, j’ai pu mesurer les attentes que j’imagine fortes placées en votre mission et j’espère que nos échanges vous auront fourni suffisamment d’éléments d’appréciation pour baliser la voie à la mise en place d’une commission pour la vérité et la réconciliation(CVR).

Au nom de la CVJR, et en mon nom propre je voudrais vous remercier et vous confirmer que notre disponibilité ne fera pas défaut, à votre équipe et à la future CVR qui va naitre de vos travaux. Elle sera offerte à chaque fois que vous la solliciterez. Une fois encore je souhaite plein succès à votre comité technique avec lequel nous avons eu le plaisir et l’honneur de partager ces journées de réflexion.