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Ex Yougoslavie/Macédoine: déclaration du porte-parole du Quai d'Orsay

Countries
Serbia
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Sources
Govt. France
Publication date

Nous saluons l'engagement souscrit par les groupes armés albanais du sud de la Serbie de déposer les armes et de retourner à la vie civile.

C'est une étape importante dans la mise en oeuvre des mesures de confiance prévues par le plan COVIC et laisse espérer un retour sans incident des forces yougoslaves dans la GSZ à partir du 24 mai, comme il en a été décidé avec l'OTAN. C'est le résultat d'une coopération exemplaire entre les autorités de Belgrade, l'OTAN et l'Union européenne.

(La conférence des donateurs pour la RFY : est-ce que l'on a une date fixe, une idée de la participation des américains et les conditions qu'ils mettent à leur participation ?)

Nous travaillons toujours dans la perspective d'une réunion assez proche.

(En Macédoine que se passe-t-il ? Les villages sont bombardés par l'armée, qu'en est-il exactement ? Comment vous qualifiez cette situation ? Quelle est l'évolution que vous prévoyez ? Qu'est-ce que vous conseillez aux Macédoniens de faire ?)

Sur ce dernier point, ce que nous disons, nous le disons dans le respect de la souveraineté de l'ARYM. Mais il nous semble qu'au niveau interne il y a deux choses essentielles ; nous soutenons la démarche actuelle d'un gouvernement de grande coalition et nous souhaitons que le dialogue politique porte ses fruits et s'approfondisse.

Sur le plan de la sécurité, il est évident qu'il faut revenir à l'ordre. Il faut en Macédoine, comme cela vient d'être le cas à Presevo, que l'on s'oriente vers une solution pacifique, autant que possible, de retour à l'ordre et de démobilisation des groupes extrémistes armés ; c'est un travail auquel la communauté internationale, l'OTAN et l'Union européenne se sont attelés. Nous entendons continuer à aller de l'avant.

(Mais l'usage des armes, tel qu'il est appliqué aujourd'hui, est un petit peu différent de ce qui se passe à Presevo ; les résultats sont diamétralement opposés également ?)

La situation est probablement plus difficile en Macédoine qu'à Presevo pour toute une série de raisons qui tiennent à l'histoire du pays, à la configuration des lieux ; aujourd'hui l'essentiel des activités armées se concentre là.

Mais, ce n'est pas une raison pour s'écarter d'une approche du type de celle qui a pu prévaloir à Presevo.

(La commission du Danube s'est réunie encore une fois et ses conclusions sont curieuses par rapport aux engagements pris par M. Védrine lors de son passage à Belgrade. Allez-vous refuser de participer au déblaiement des ponts, revenir sur l'espoir que le ministre a fait naître ?)

Je prends note de la question et nous y reviendrons prochainement.

(En ce qui concerne la Macédoine, donc, il faut s'orienter vers une solution pacifique sur le plan de la sécurité ?)

Dans toute la mesure du possible, oui. M. Védrine et M. Fischer l'ont encore rappelé depuis Vézelay la semaine dernière.

(Est-ce que vous pouvez préciser le lien à faire avec les déclarations de M. Robertson, disant que l'on allait donner des moyens militaires au gouvernement macédonien ? Quel type de moyens militaires va-t-on leur donner ? Quelle est la contribution française à ces moyens militaires ?)

Je ne suis pas le porte-parole de M. Robertson, mais il me semble que la démarche de M. Robertson s'inspire de l'idée qu'il faut aider l'Etat macédonien dans la période difficile qu'il traverse. S'agissant des moyens militaires alliés, c'est une question sur laquelle je dois vous renvoyer vers l'OTAN.

S'agissant de la contribution nationale française, je rappelle que nous avons déjà envoyé à titre national un escadron de drones, avec 200 hommes qui ont pour tâche précisément de surveiller la frontière entre le Kosovo et l'ARYM pour chercher à prévenir les infiltrations.

La France, par ailleurs, a apporté également une aide bilatérale en matière de petits équipements, camionnettes, matériels de protection.

(Mais vous avez soutenu la déclaration de M. Robertson vendredi ?)

Oui, bien sûr.

(Mais est-ce qu'il n'y a pas de contradictions ? Est-ce que vous avez mis des freins à l'utilisation de cette coopération militaire ? A quoi doit-elle servir ? Est-ce que M. Robertson a un peu explicité à tous les partenaires de l'OTAN ce qu'il entendait par cette démarche ?)

Oui, nous avons des consultations très régulières au sein de l'OTAN. Le secrétaire général de l'OTAN agit au nom des alliés, je le rappelle.

(Oui, mais est-ce que l'on pourrait être un peu plus explicite sur la démarche, parce qu'il est resté très vague ?)

Je ne suis pas le porte-parole de M. Robertson. Je suis désolé.

(Nous sommes membres de l'OTAN, quels sont les moyens à mettre en oeuvre et pourquoi ? C'est cela que nous voulons savoir. Est-ce que nous nous contenterons d'envoyer des camionnettes et des escadrons de drones, ou est-ce que l'on arrive avec du matériel lourd et pourquoi ? Est-ce qu'il va y avoir une assistance technique à l'armée macédonienne ?)

Ce sont des questions en discussion.

(Quelle est la position française ? Que pense la France ? Quelle est la meilleure solution pour la France ?)

Nous soutenons le principe du dialogue politique, nous souhaitons que le cessez-le-feu soit prolongé, que les civils soient épargnés, et dans toute la mesure du possible, que le type d'approche qui a pu prévaloir par exemple à Presevo puisse également prévaloir en Macédoine. Il faut tenir compte des particularités et des spécificités de la situation macédonienne qui ne sont pas les mêmes qu'à Presevo. Mais s'agissant de la nécessité de conforter l'Etat et les forces macédoniennes, c'est en ce sens que s'est exprimé le secrétaire général de l'OTAN, nous croyons aussi qu'on pourra d'autant mieux résoudre le problème si l'Etat macédonien est un interlocuteur plus fiable, crédible, respecté. Donc tout ce qui est fait pour aider l'ARYM me paraît tout à fait compatible avec notre approche, cela va dans le même sens.

(Est-ce que vous avez des limites que vous ne voulez pas voir franchir ?)

Encore une fois, nous en discutons.

(Les diplomates sur place craignent l'extension du conflit à des zones urbaines en cas d'usage excessif de la force par l'armée macédonienne. La VJ parallèlement, à Presevo, a fait un usage très limité de la force justement. Or l'OTAN semble soutenir une option plus militariste à ce problème. Qui décide véritablement ? Est-ce que c'est une décision collégiale ?)

Ne mélangez pas ce qui relève du renforcement des moyens de l'Etat macédonien et ce qui relève de l'attitude sur le terrain. Sur ce second point, je vous rappelle ce que nous avons déclaré : l'Union européenne et l'OTAN sont d'accord pour dire de manière très claire et très nette et nous l'avons encore redit en franco-allemand au soir de la réunion de Vezelay : le cessez-le-feu doit être maintenu. Donc, il n'y a pas de doute sur ce que nous
souhaitons.