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Près d'un quart des sans abris d'Haïti menacés d'expulsion

Pays
Haïti
Sources
IOM
Date de publication
Origine
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Haïti - La menace d'expulsion imminente pèse sur quelque 166 000 personnes déplacées vivant dans des camps en Haïti, d'après les conclusions d'un rapport global publié par l'OIM.

Selon le rapport, près d'un Haïtien sur quatre, parmi les 680 000 déplacés internes d'Haïti, a reçu l'ordre, par les propriétaires terriens, de quitter le terrain qu'il occupe depuis le séisme du 12 janvier 2010, sous peine d'expulsion.

« Le rythme rapide des expulsions est un facteur important dans le déclin du nombre de personnes dans les camps, qui, selon la matrice de suivi des déplacements de l'OIM, est passé de 1,5 million de personnes l'année dernière à 680 000 actuellement », déclare Luca Dall'Oglio, chef de mission de l'OIM en Haïti. « Il est clair que de nombreuses personnes quittent les camps sous la contrainte et que les expulsions jouent un rôle de plus en plus important dans les mouvements de population des camps. »

D'après le rapport, le nombre croissant d'expulsions à travers les zones touchées par le séisme dépasse la capacité du gouvernement haïtien et de la communauté humanitaire à trouver des solutions de logement.

Il révèle que de nouvelles menaces d'expulsion ont été identifiées dans 68 camps depuis janvier 2011, alors qu'il n'y avait qu'un total de 179 cas signalés entre juin et décembre 2010.

Depuis juin 2010, lorsque les expulsions ont vraiment commencé, un total de 247 sites dans dix communes a été affecté, touchant ainsi quelque 234 000 individus.

D'après le rapport, 67% des déplacés actuellement menacés d'expulsion occupent des terrains privés et 8%, des terrains publics. La propriété des terres pour les 25% restants demeure incertaine.

La commune la plus touchée par les expulsions est Delmas, à Port-au-Prince, où les menaces d'expulsions se sont avérées dans 69 sites, touchant près de 135 000 personnes. Sur ce nombre, environ 27 000 ont déjà été forcés de quitter 10 installations. Les communes de Pétionville, Carrefour et Cité Soleil sont aussi touchées par les menaces d'expulsions ou par les expulsions réelles.

« Ce rapport confirme la nécessité de mettre en place des activités centrées sur les solutions de retour et de logement pour les familles déplacées ainsi que sur les personnes les plus vulnérables qui ont été expulsées ou qui sont menacées d'expulsion imminente », déclare Luca Dall'Oglio.

L'OIM collabore actuellement avec le gouvernement haïtien et les partenaires humanitaires afin de fournir une aide aux abris à quelque 450 familles déplacées menacées d'expulsion du stade de football Silvio Cator, dans la capitale. Une cinquantaine de familles a déjà reçu des abris de transition dans un site sûr. Toutefois, 400 familles restent exposées au risque de se retrouver sans abris si rien n'est fait rapidement pour obtenir du terrain et installer des abris.

Dans le cadre de son rôle de leader dans la gestion et la coordination des camps (CCCM), l'OIM a recueilli des informations sur les expulsions grâce à ses équipes d'opérations de gestion des camps. Ces équipes soutiennent la population des camps dans le processus de médiation avec les propriétaires terriens et aident les résidents à négocier des prolongations dans la plupart des cas. Le but est de gagner suffisamment de temps pour permettre l'élaboration d'une stratégie de retour et ainsi fournir aux déplacés internes, des solutions durables.

Pour consulter le rapport, veuillez vous rendre sur : http://www.cccmhaiti.info/

Pour plus d'informations, veuillez contacter: Leonard Doyle OIM Haïti Tel: + 509 3702 5066 E-mail: ldoyle@iom.int