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Promouvoir l’agriculture au Bas-Uélé : une source de revenus durable pour les communautés de Kanzawi-Nzongbo

Países
RD del Congo
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Fuentes
ACTED
Fecha de publicación
Origen
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La crise centrafricaine a engendré d’importants mouvements de population notamment vers la République Démocratique du Congo (RDC). La province du Bas-Uélé a accueille actuellement plus de 49 000 réfugiés centrafricains. Ces déplacements ont contribué à la dégradation du contexte humanitaire local, déjà marqué par un manque d'infrastructures et une situation économique instable. On estime à environ 370 000 personnes dans le besoin dans le Bas-Uélé.

Pour répondre à ces besoins croissants, ACTED met en œuvre un programme multisectoriel auprès des réfugiés centrafricains et des communautés hôtes les plus vulnérables des provinces du Bas-Uélé, Nord-Ubangi et du Sud-Ubangi. Depuis le début de l’année 2022, ACTED mène des activités de relance agricole dans les provinces du Bas-Uélé et du Nord-Ubangi. En juin 2022, cette assistance s’est concentrée auprès des communautés de Kanzawi-Nzongbo au Bas-Uélé pour renforcer leur résilience à long terme.

Avec le soutien du bureau de l’USAID pour l’assistance humanitaire (BHA), ACTED mène depuis plus de deux ans des activités d’assistance alimentaire, de soutien agricole, de relance économique et de WASH (eau, hygiène et assainissement) au nord de la RDC. Après le récent afflux de réfugiés centrafricains, l’équipe d’ACTED a organisé une évaluation des besoins multisectoriels dans la zone qui a permis d’identifier un fort besoin en relance agricole sur l’axe Kanzawi-Nzongbo – l’agriculture étant l’activité économique principale de ses habitants. ACTED a soutenu 356 des ménages les plus vulnérables de l’axe Kanzawi-Nzonbgo, soit plus de 2 000 personnes, en leur fournissant des kits agricoles et vivriers ainsi que des formations aux techniques agricoles (utilisation des semences, période de germination à la production, etc.) et à l’utilisation des outils d’agriculture.

Assister les populations les plus durement touchées par la crise centrafricaine

Madame Marie est une réfugiée centrafricaine agricultrice, qui a bénéficié des formations aux pratiques agricoles d’ACTED. C’est l’une des participantes aux champs écoles paysans (CEP), une école « sans murs », où des producteurs sont formés dans un champ, au cours d’une saison de culture. Depuis, Marie produit des maïs de qualité dans son propre champ. Cette formation lui a appris à veiller à la qualité des semences utilisées, aux périodes de production et de récolte, ainsi qu’à l’étude du climat (qui très souvent joue en la défaveur des agriculteurs).

Madame Marie, âgée de 39 ans, réfugiée dans le village de Kanzawi-Nzongbo, nous raconte son histoire.

« J’ai fui la guerre de l’autre côté de la frontière en 2020. Après deux mois sur les routes, nous avons trouvé refuge dans ce village de Kanzawi. Je suis veuve et mère de 7 enfants. Tous sont venus avec moi ici. Autrefois, mon mari et moi étions agriculteurs. Nous cultivions des arachides, du maïs, du niébé et du manioc. Nous avions aussi un petit élevage de chèvres et de poulets. Mon grand-père était éleveur, et nous vivions auprès de notre famille. Lorsque les troubles ont commencé en RCA, mon mari et moi étions effrayés pour nos enfants, mais aussi pour le reste de notre famille. Nous avons vu beaucoup de gens mourir. Le conflit a repris. En 2020, nous avons perdu tout ce que nous possédions. Notre maison et nos champs ont été incendiés. Ma grande famille est restée au village, tandis que mon mari et moi avons choisi de quitter le pays. Mais, pendant notre fuite, les milices l’ont assassiné et je suis restée seule avec les enfants. En 2021, j’ai tenté de rentrer en Centrafrique avec mes enfants. Une fois de retour au pays, j’ai appris que le reste de ma grande famille avait été décimée. Maintenant je n’ai plus personne sur qui m’appuyer là-bas, alors j’ai décidé de revenir ici à Kanzawi. A notre retour, nous avons donc perdu toutes nos ressources. Puis à la suite, les enfants n’avaient plus accès à l’éducation par manque de moyens des frais scolaires. »

Relancer l’agriculture pour une autonomisation financière des populations dans le besoin

Les activités de relance agricoles menées par ACTED, soutiennent l’autonomisation des populations les plus vulnérables. La formation ainsi que la distribution de kits agricoles vivriers (de niébé, maïs, riz, arachide, soja) et d’équipements nécessaires à la culture des sols permettent aux ménages de retrouver des moyens d’existence.

« Avec les formations d’ACTED, j’ai renforcé mes connaissances d’agricultrice et j’ai négocié une petite terre avec le chef du village pour cultiver mes maïs reçus lors de la distribution des semences. Rien n’a été facile pour moi, j’ai persévéré et j’ai tenu bon. L’assistance d’ACTED a servi à 80 % de mon autonomie financière. Aujourd’hui, mon champ est compté parmi les meilleurs en production de maïs de qualité dans ce village. Mes enfants sont retournés à l’école et j’ai fait de mon champ mon bien le plus précieux, car je vis à grâce à lui », conclue Marie.

En 2022, ACTED a fourni une assistance agricole à plus de 1 000 ménages, favorisant ainsi la résilience agricole et le développement durable dans le Bas-Uélé et le Nord-Ubangi (à Ango-Gwane, Kanzawi-Nzongbo et Fumbo-Esso). Afin de soutenir les réfugiés centrafricains et les populations hôtes du territoire de Monga, Ango et Yakoma, ACTED prévoit de poursuivre son assistance aux communautés vulnérables des territoires alentours jusqu’en 2023.