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Sahel: Un sursaut « international, urgent et coordonné » s’impose face à la crise sécuritaire, affirme le Secrétaire général

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UN SG
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SG/SM/21483

On trouvera, ci-après, le discours du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, lors de l’événement de haut niveau sur le Sahel, à New York, aujourd’hui:

Merci pour votre présence à cette importante réunion.

Il y a urgence.

L’insécurité et l’instabilité politique au Sahel continuent d’aggraver une situation humanitaire déjà catastrophique.

Dans certaines régions, l’État a perdu tout accès aux populations.

Les groupes armés non étatiques consolident leur funeste emprise dans la région et cherchent même à étendre leur présence vers les pays du golfe de Guinée.

La violence aveugle continue de tuer et de blesser des milliers de civils innocents, forçant des millions d’autres à fuir leur foyer.

Les femmes et les enfants en particulier subissent de plein fouet l’insécurité, la violence et les inégalités croissantes.

Les rapports faisant état de graves violations des droits humains commises par des groupes armés non étatiques –mais aussi parfois par certaines forces de sécurité– sont très préoccupants.

Le dérèglement climatique continue d’éroder les sols et de vider les masses d’eau, contribuant à l’insécurité alimentaire aiguë et exacerbant les tensions entre fermiers et éleveurs.

Dans un contexte global de bouleversements énergétiques, alimentaires et financiers, la région est menacée par une crise de la dette systémique qui entraînerait des répercussions sur le continent tout entier.

Avec une dette dépassant parfois les trois quarts du PIB, de plus en plus de pays de la région sont forcés de rediriger leur fonds vers le paiement de leur dette — aux dépens des services essentiels pour les populations.

Au-delà, cet espace fiscal réduit empêche les gouvernements du Sahel de mener une relance inclusive et d’investir dans la résilience face aux chocs externes.

Il faut absolument changer les règles du jeu des rapports financiers du monde. Ces règles du jeu sont aujourd’hui complètement contre les intérêts des pays en développement, et en particulier les intérêts des pays africains, avec des problèmes de dette, avec des problèmes de liquidités, avec des problèmes d’inflation, avec des problèmes d’instabilité, nécessairement posés par cette injustice profonde dans les rapports financiers et économiques internationaux.

Les instruments de coopération régionale sont aussi mis à mal.

Aujourd’hui, j’appelle à un renouvellement des efforts collectifs pour favoriser la gouvernance démocratique et restaurer l’ordre constitutionnel dans toute la région.

L’état de droit et le plein respect des droits humains sont indispensables pour garantir la sécurité et le développement durable.

Soyons clairs: la crise sécuritaire au Sahel représente une menace mondiale.

Si rien n’est fait, les effets du terrorisme, de l’extrémisme violent et du crime organisé seront ressentis bien au-delà de la région et du continent africain.

Un sursaut international, urgent et coordonné s’impose.

Au-delà des efforts existants, il faut repenser notre approche collective et faire preuve de créativité.

En décembre dernier, l’Union africaine et les Nations Unies se sont engagées à travailler ensemble, en tandem avec la CEDEAO et le G5 Sahel, pour améliorer l’action globale menée en matière de sécurité, de gouvernance et de développement à travers le Sahel.

Dans le cadre de cet effort, nous avons invité l’ancien Président de la République du Niger, Son Excellence M. Mahamadou Issoufou, à présider le Groupe indépendant de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel.

Ce groupe conduira une évaluation indépendante et formulera des recommandations concrètes pour faire face à la crise multiforme et mobiliser les ressources nécessaires pour y répondre durablement.

J’encourage chacun à travailler étroitement avec le Groupe indépendant afin de faire émerger des solutions audacieuses, quitte à sortir des sentiers battus.

Enfin, s’agissant du Mali, et à la demande du Conseil de sécurité, une revue d’ensemble du rôle de la MINUSMA est en cours. À la lumière des changements survenus dans le pays et des défis qui persistent en dépit des efforts collectifs, des solutions nouvelles s’imposent. Je formulerai des propositions en ce sens dans les mois à venir.

Les Nations Unies sont prêtes à agir à vos côtés, avec urgence et solidarité, pour parvenir à un Sahel pacifique, stable et prospère.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.