Перейти к основному содержанию

Conférence tsunami : un risque avéré pour l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie

Страны
Новая Каледония (Франция)
Источники
Govt New Caledonia
Дата публикации
Происхождение
Просмотреть оригинал

Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie via la direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques (DSCGR) a organisé le 6 septembre 2022 à la communauté du Pacifique (CPS), la première conférence sur le risque tsunami en Nouvelle-Calédonie. Une rencontre enrichissante qui a permis de sensibiliser et d’informer tous les acteurs concernés par ce risque.

En raison de sa position géographique près de la ceinture de feu du Pacifique, la Nouvelle-Calédonie est particulièrement exposée aux tsunamis. La ceinture de feu est un ensemble de volcans qui entoure l'océan Pacifique. Elle suit le contour de la plaque tectonique « Pacifique ». Les plaques se déplacent en permanence et la collision de la plaque Pacifique avec les plaques tectoniques environnantes provoque l’activité volcanique et sismique de cette zone.

Cette chaîne de volcans concentre 90% des tremblements de terre mondiaux. On sait également que 80% des tsunamis sont d’origine sismique. Le risque tsunami est donc particulièrement réel dans notre région.

C’est pour cette raison que la sécurité civile a organisé le mardi 6 septembre 2022, la première conférence sur le sujet réunissant tous les acteurs concernés. « Nous avons voulu mettre cet événement en place de manière à ce que les décideurs, les élus, la population, nos partenaires, soient à un même niveau d’information sur ce risque, a indiqué le colonel HC Frédéric Marchi-Leccia, directeur de la sécurité civile. Nous allons vers une prise en compte de l’existence du risque et de ses conséquences. Maintenant, il faut que nous affinions nos connaissances et que nous déterminions quelles sont les zones qui seraient touchées par les effets d’un tsunami et jusqu’à quelle hauteur les personnes sont en danger. »

Un travail qui doit commencer dès aujourd’hui car le pays n’est pas à l’abri d’une éventuelle catastrophe. « D’un point de vue scientifique, on dit qu’il peut exister des périodes de retour, a expliqué le colonel HC Marchi-Leccia. Il y a une zone près de la Calédonie qui n’a pas été ébranlée par un séisme depuis fort longtemps. Les probabilités pourraient faire qu’un jour ce soit notre tour. Cela pourrait être demain, dans 10 ans ou dans 100 ans. Le travail de la Sécurité civile est donc, dès maintenant, d’attirer l’attention sur le phénomène et d’accompagner la résilience des populations. »

La gestion territoriale du risque tsunami

D’un point de vue historique, l'État, sous la responsabilité du haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie, a initié l’installation de sirènes d’alerte tsunami sur la côte Est et les Îles Loyauté, qui ont été par la suite rétrocédées en partie au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.

Depuis le transfert de la compétence de sécurité civile en 2014, c’est le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, au travers de la sécurité civile, qui est chargé de la prévention des risques de toute nature, de l’information et de l’alerte des populations (via les sirènes d’alerte tsunami) ainsi que de la protection des personnes, des biens et de l’environnement sur l’ensemble du territoire.

Aujourd’hui, la gestion du risque tsunami est encadrée par une procédure opérationnelle mise en œuvre avec l’appui des experts de l’IRD et de la CPS, dès lors qu’un séisme ou tout autre évènement peut engendrer un tsunami. Plusieurs actions sont menées par la sécurité civile afin de comprendre le phénomène tsunami et d’améliorer les outils pour la gestion de crise et l’aide à la décision, en lien avec ses partenaires.

Les sirènes d’alerte tsunami

La sécurité civile est en charge de toutes les sirènes d’alerte tsunami du territoire, à l’exception des 9 sirènes de la commune de Poindimié, soit un total de 72 sirènes, réparties majoritairement sur la côte est et les îles Loyauté. Elle les maintient en condition opérationnelle, assure leur renouvellement et précise leur lieu d’installation.

Elle procède également aux tests mensuels des sirènes d’alerte tsunami (tous les premiers mercredis de chaque mois à 12h00 et déclenche les signaux d’alerte et de fin d’alerte en cas de risque tsunami avéré.

Pour compléter le signal d’alerte émis par les sirènes, les communes doivent quant à elles, mettre en œuvre l’ensemble des moyens qu’elles ont à leur disposition afin de garantir l’évacuation des populations vers des zones sécurisées.

Vers une cartographie du risque tsunami

La sécurité civile peut désormais s’appuyer sur un outil présenté lors de la conférence. Le projet TSUCAL achevé en 2020, vise à fournir une première cartographie de l’aléa tsunami pour toute la Calédonie. « Nous utilisons un modèle numérique avec lequel nous avons simulé 2 944 scénarios dans le Pacifique. Nous avons ensuite regardé les valeurs de hauteur de vagues et de temps d’arrivée sur le territoire », a détaillé Maxime Duphil, doctorant à l’IRD. Des résultats qui ont permis de déterminer les zones à risque et de déconstruire certaines idées reçues, comme celle que seules la côte Est et les îles Loyauté sont vulnérables en cas de tsunami. « On s’est rendu compte que l’ensemble de la Calédonie peut être concernée, mais à des intensités qui varient en fonction de l’origine du séisme et du tsunami qui en découle », a ajouté Maxime Duphil.

Cette cartographie fera l’objet d’autres réflexions afin d’être exploitable à l’échelle des communes. L’intérêt sera d’effectuer une analyse plus fine afin de déterminer les zones à risque dans le but d’identifier les zones refuges pour les populations.

Des acteurs en quête d’informations

Les participants à cette conférence ont profité de plusieurs temps d’échange pour confier leurs inquiétudes et leurs questionnements. Cela a été le cas notamment des acteurs communaux qui prennent le sujet au sérieux. « C’est une problématique qui nous inquiète et on pourrait se demander pourquoi nous n’avons pas organisé plus tôt un tel événement, a confié Wilfried Weiss, maire de Koumac. C’est une très bonne initiative car chaque maire de Calédonie est préoccupé par les aléas climatiques. »

L’un des objectifs des responsables municipaux est de pouvoir identifier les risques à prendre en compte dans le cadre de l’élaboration de leurs plans communaux de sauvegarde (PCS).

Une coopération régionale pour augmenter la résilience de la population

La résilience des populations est un paramètre clé dans le cadre de la gestion du risque tsunami. Pour l’augmenter, l’Unesco propose un programme de certification international, volontaire et communautaire intitulé Tsunami Ready, auquel la Nouvelle-Calédonie souhaite adhérer. Il pourrait être expérimenté sur deux communes-tests dans un premier temps. Un engagement fort des communes volontaires et de leurs populations est requis pour obtenir cette certification.

Ce programme communautaire basé sur la performance, promeut la participation active des acteurs locaux, en coordination avec les autorités locales, régionales et nationales afin de renforcer les capacités locales pour faire face au risque de tsunami. « Le tsunami n’est pas un phénomène isolé. On ne peut pas imaginer la gestion du risque tsunami à une échelle strictement calédonienne », a assuré le colonel HC Frédéric Marchi-Leccia.

Au vu du succès de cette première conférence, la sécurité civile entend bien pérenniser ce rendez-vous qui pourrait devenir annuel ou bisannuel et s’intéresser par la suite à d’autres phénomènes climatiques.