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Zone Frontalière Nord Kivu - Ituri, République Démocratique du Congo : Protection Analysis Update (Juin 2022)

Pays
RD Congo
Sources
Protection Cluster
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1. RESUME

Cette analyse porte sur la situation de protection qui prévaut dans la partie frontalière de la province de l’Ituri et du Nord Kivu. Elle couvre en particulier les territoires de Beni et Lubero dans le Nord Kivu, ainsi que les territoires d’Irumu et de Mambasa dans l’Ituri. Toutes ces zones sont caractérisées par la présence de différents groupes armés et se trouvent dans les deux provinces concernées par l’état de siège établi en mai 2021 par le gouvernement de la RDC et toujours en vigueur.

Ces groupes armés s’affrontent entre eux ou contre les forces armées Congolaises (FARDC) et/ou les forces internationales (Ougandaises, MONUSCO), soit pour assurer le contrôle de la zone et étendre leur hégémonie dans les localités, soit pour s’adonner à l’exploitation illicite des ressources naturelles et aux pillages des biens des civils. Ces groupes armés se distinguent du point de vue de leur mode opératoire. Parmi ces groupes armés, l’un des plus actifs et qui se singularise par sa violence, est l’ADF (Allied Democratic Forces). Les éléments de ce groupe étaient auparavant localisés principalement dans la province du Nord Kivu, mais en raison de leur traque par les éléments FARDC (suite notamment au renforcement du dispositif militaire avec l’instauration de l’état de siège, et plus tard avec le lancement des opérations conjointes avec les forces armées ougandaises), ils ont traversé vers la province de l’Ituri où ils ont installé des bastions dans les zones de santé de Komanda, Boga et Mandima dans le territoire d’Irumu.

Aux éléments mentionnés ci-dessus s’ajoutent les effets d’une crise conjoncturelle sévissant au Petit Nord Kivu, en particulier sur le territoire de Rutshuru : la reprise des affrontements entre le groupe M23 et les FARDC a entrainé des redéploiements temporaires de certaines unités FARDC et bases de la MONUSCO des territoires de Beni et Lubero, vers celui de Rutshuru, engendrant une hausse de l’activisme et des attaques menées par les groupes armés contre les populations civiles mais aussi le déplacement des populations.

La présence de ces groupes armés cause une insécurité grandissante dans la zone, et ce sont les populations civiles qui en payent le plus lourd tribut. En plus du déplacement forcé qui est la première conséquence de l’activisme de ces groupes armés, beaucoup de violations des droits humains sont rapportées dans cette zone. Les principaux risques de protection auxquels les populations font face dans ces territoires frontalières s’articulent autour de :

  1. Attaques contre des civils et homicides, enlèvements et attaques contre des infrastructures civiles.
  2. Recrutement et utilisation des enfants par les groupes armés.
  3. Séparation familiale forcée et d’autres graves violations des droits des enfants.
  4. Violences basées sur le genre.
  5. Accidents et d’explosions par mines, REG et Engins Explosifs Improvisés (EEI).

La détérioration des moyens de subsistance et la réduction de l’accès humanitaire sont d’autres conséquences de cette situation.