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La situation en Afrique centrale et les activités du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale - Rapport du Secrétaire général (S/2022/436)

Countries
Cameroon
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UN SC
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I. Introduction

1. Le présent rapport fait suite à la déclaration de la Présidente du Conseil de sécurité en date du 10 août 2018 (S/PRST/2018/17), dans laquelle le Conseil a prié le Secrétaire général de le tenir informé, tous les six mois, des activités du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC). On y trouvera un compte rendu des principaux faits survenus en Afrique centrale sur le plan de la politique et de la sécurité depuis le dernier rapport, daté du 26 novembre 2021 (S/2021/975), ainsi que des informations actualisées sur la situation dans le bassin du lac Tchad, comme le Conseil l’a demandé dans sa résolution 2349 (2017).

II. Principaux faits nouveaux survenus dans la sous-région de l’Afrique centrale

A. Tendances et faits nouveaux sur les plans de la politique, de la paix et de la sécurité

2. Durant la période considérée, plusieurs pays de la sous-région ont entamé les préparatifs des élections qui doivent avoir lieu en 2022 et 2023. À ce jour, le risque de violence électorale semble limité dans la plupart des pays. Si le transfert pacifique du pouvoir à Sao Tomé-et-Principe fait apparaître des possibilités de consolider les gains démocratiques lors des prochains cycles électoraux, dans d’autres pays, on observe un rétrécissement de l’espace politique. L’impact socioéconomique de la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) et de la guerre en Ukraine a nourri la frustration de la population. La plupart des pays ont récemment levé les restrictions liées à la COVID-19, mais ils restent en butte à une rechute compte tenu, notamment, de taux de vaccination généralement faibles.

3. La période considérée a été marquée par la poursuite de la transition politique au Tchad et la progression du dialogue politique en République centrafricaine. Au Tchad, le dialogue national inclusif, qui représente une étape clé de la feuille de route relative au processus de transition, devait initialement se tenir le 10 mai mais il a été reporté afin de permettre au prédialogue entre les autorités de transition et les groupes politico-militaires, qui se tient à Doha, de produire des résultats. En République centrafricaine, le dialogue républicain, qui a eu lieu du 21 au 27 mars, a vu le retrait de certains membres de l’opposition. Il a toutefois offert un lieu de débat aux acteurs sociopolitiques et aux représentants locaux centrafricains, qui ont pu y traiter de questions relatives à la paix et à la sécurité, à la gouvernance politique, au renforcement de l’état de droit, de la démocratie et des institutions et au développement économique et social, ainsi qu’à la politique étrangère et à la coopération internationale.

4. La région a continué d’être soumise à des menaces multidimensionnelles pesant sur la sécurité des frontières. La violence intercommunautaire s’est accrue, notamment les conflits opposant agriculteurs et éleveurs et éleveurs et pêcheurs dans le bassin du lac Tchad. Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, les perspectives de dialogue ne se sont pas concrétisées et les violences ont persisté.

5. La Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) a poursuivi sa réforme institutionnelle et la mise en œuvre de ses priorités stratégiques pour la période 2021-2025, notamment sur le plan de la paix et de la sécurité. À Brazzaville, le 19 janvier, elle a tenu la vingtième session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement, au cours de laquelle d’importantes mesures ont été prises pour renforcer son architecture de paix et de sécurité, notamment par la mise en place d’un comité des sages et la création d’un réseau de médiatrices en Afrique centrale. Les responsables de la Communauté ont décidé de redoubler d’efforts pour tenter d’apporter une réponse à l’aspect multidimensionnel de l’évolution des conditions de sécurité dans la sous-région.