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Températures caniculaires, naufrages : le CICR demande une action urgente pour rechercher et identifier les migrants disparus le long des routes les plus dangereuses

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ICRC
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TUNIS (CICR) – Alors que l'été approche et que de plus en plus de migrants risquent tout pour traverser la Méditerranée, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) appelle à renforcer la coopération entre les États et les organisations humanitaires le long des routes migratoires les plus dangereuses pour rechercher et identifier les migrants disparus.

L'appel intervient alors que plusieurs États d'Afrique du Nord et de l'Ouest concluent aujourd'hui à Tunis une réunion pour discuter le développement d'une approche commune sur les migrants disparus le long des routes migratoires. La nécessité d'une réponse efficace à cette tragédie a été reconnue par de nombreux États et institutions africaines.

Les pays d'Afrique de l'Ouest et ceux bordant les côtes méditerranéennes et atlantiques constituent certaines des routes migratoires les plus dangereuses. Les migrants disparaissent le long de la route dans le désert, lors de naufrages dans l'océan Atlantique ou la mer Méditerranée, et en traversant des zones de conflit. Beaucoup perdent le contact avec leur famille lorsqu'ils sont bloqués ou en détention sans moyens de communication ni accès au monde extérieur.

« La compassion humaine et une approche collective sont désespérément nécessaires pour fournir une aide aux migrants en détresse et atténuer la souffrance des familles de migrants disparus à travers le monde », a déclaré Mona Sadek, directrice adjointe du CICR pour la région Afrique. « Cela ne peut se faire qu'avec la volonté politique, ainsi qu'une collaboration et une coordination qui dépassent les frontières administratives pour échanger des informations entre tous les acteurs concernés », poursuit-elle.

Le phénomène des migrants disparus est un défi humanitaire majeur qui affecte la région et des milliers de familles sont confrontées à une douloureuse incertitude quant au sort de leurs proches. Selon l'Organisation internationale des migrations (OIM), plus de 11 000 migrants sont décédés dans la région du Sahel et du Sahara depuis 2014, tout en notant que cela représente probablement une fraction des cas réels.

En outre, les familles sont souvent confrontées à de multiples difficultés administratives, juridiques et économiques en raison de l'absence du membre de la famille sans possibilité d'accéder aux prestations sociales, de vendre ou de gérer des biens ou un héritage, de se remarier ou d'exercer les droits parentaux à la suite de la disparition.

« Bien que nous ne puissions présumer que tous les migrants disparus sont décédés, beaucoup meurent le long des routes migratoires et ne sont jamais identifiés – leurs corps peuvent rester introuvables ou enterrés dans des tombes anonymes dans les pays de transit et de destination », explique Mona Sadek.

Dans le cadre de ses activités, le CICR et les partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge collaborent pour préserver et rétablir les liens familiaux, rechercher et identifier des personnes portées disparues, protéger la dignité des morts et subvenir aux besoins des familles fragilisées par une disparition. A ce jour, 64 000 personnes disparues (1) ont été enregistrées par le Réseau des liens familiaux de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge en Afrique.

Des témoignages publiés dans un rapport du CICR révèlent le désespoir des proches de migrants disparus en Afrique. « Je nagerais jusqu'au bout de la mer, si je pouvais y trouver la vérité », a confié un proche d'un migrant disparu lors d'un entretien mené en Libye.

Le CICR rappelle aux Etats leur obligation à fournir une aide humanitaire aux migrants en détresse, quel que soit leur statut juridique, dans le but de prévenir les pertes de vies humaines et les blessures le long des routes migratoires terrestres et maritimes.

Note à l'éditeur :

La rencontre de Tunis organisée par le CICR et la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP) a réuni des représentants techniques de haut niveau du Maroc, de la Tunisie, de l'Algérie, de la Libye, de la Mauritanie, du Sénégal, de la Gambie, du Mali, du Niger, de la Côte d'Ivoire, du Nigéria et du Tchad ; ainsi que des organisations comme l'Union Africaine, l'Observatoire Africain des Migrations, le Centre Africain d'Etude et de Recherche sur la Migration, la Ligue arabe, l'OIM, le HCR et le mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge.

Media contact(s):

Halimatou Amadou, CICR Dakar, email : hamadou@icrc.org; tel: +221 78 186 46 87
Faten Mtir, CICR Tunis, email : fmtir@icrc.org; tel: +216 25 336 200

(1) Beaucoup de ces disparitions ne sont pas seulement liées à la migration, mais aussi aux conséquences des conflits et la violence dans des nombreux pays en Afrique.