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Augmenter la représentation des femmes dans la direction des écoles - Une voie prometteuse pour améliorer l’apprentissage

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UNICEF
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Les femmes sont sous-représentées aux postes de direction dans de multiples secteurs, notamment la politique, les soins de santé et les entreprises, mais une attention moindre a été accordée au secteur de l’éducation.

Les femmes sont sous-représentées aux postes de direction dans de multiples secteurs, notamment la politique, les soins de santé et les entreprises (ONUFemmes, 2021 ; Krivkovich et al., 2018 ; OIT, 2020 ; Stone et al., 2019). Les répercussions positives de la présence de femmes à des postes de direction ont été bien documentées. Par exemple, dans l’Inde rurale, le fait que des femmes occupent la tête du conseil municipal est associé à une amélioration de la fourniture de biens publics tels que l’eau potable et les routes (Chattopadhyay & Duflo, 2004). Au Brésil, les municipalités dirigées par des femmes présentaient des taux de mortalité et d’hospitalisation plus faibles pendant la pandémie de COVID-19 (Bruce et al., 2021). Cependant, les défis et les opportunités du leadership féminin n’ont pas été suffisamment étudiés dans le secteur de l’éducation (Sperling et al., 2015), alors qu’il existe une littérature croissante sur les avantages des enseignantes sur les résultats scolaires des filles.
Ce document compile les connaissances émergentes sur l’association entre les femmes qui occupent un poste de direction dans des écoles et les résultats scolaires. Il a également pour objectif d’attirer l’attention sur le faible nombre de femmes aux postes de direction des écoles et sur les obstacles qui entravent leur accès à ces postes. Enfin, il souligne la nécessité de poursuivre les recherches sur le genre et la direction des écoles afin de déterminer quelles politiques et quelles pratiques peuvent être mises en œuvre en vue d’augmenter le nombre de femmes et d’étendre les pratiques de gestion de haute qualité adoptées par les femmes à un plus grand nombre d’écoles afin de faire progresser les résultats d’apprentissage des enfants.

DONNÉES RÉCENTES SUR LES DIRIGEANTES D’ÉTABLISSEMENT ET L’AMÉLIORATION DES RÉSULTATS SCOLAIRES

L’influence de la direction d’un établissement sur les résultats d’apprentissage des élèves constitue un élément essentiel de la littérature sur l’efficacité des écoles, en particulier dans les pays à revenu élevé (Grissom et al., 2021). Un ensemble clair de preuves suggère que les écoles qui disposent de dirigeants efficaces ont tendance à voir leurs élèves obtenir de meilleurs résultats d’apprentissage. Il a été démontré que la direction des établissements scolaires constitue le deuxième facteur intra-scolaire le plus important affectant l’apprentissage, après l’enseignement en classe (UNESCO, 2018). En adoptant des pratiques telles que la détermination d’objectifs clairs pour l’amélioration des établissements, l’élaboration de mécanismes de responsabilisation et la fourniture d’un soutien pédagogique et d’un retour d’information aux enseignants, les chefs d’établissement influent indirectement sur l’apprentissage des élèves en améliorant à la fois la qualité de l’enseignement et en assurant une gestion et une utilisation efficaces des ressources (Day et al., 2020; Education Commission, 2019; Leaver et al., 2019; Banque mondiale, 2018).

Des données émergentes provenant de pays à revenu faible et intermédiaire montrent une association positive entre les cheffes d’établissement et les résultats des élèves. En moyenne dans 14 pays d’Afrique francophone, les résultats d’apprentissage de l’échantillon d’élèves des écoles primaires dirigées par des femmes sont plus élevés que ceux des écoles dirigées par des hommes, tant en mathématiques qu’en lecture (PASECCONFEMEN, 2020). Les différences positives dans les résultats d’apprentissage des écoles dirigées par des femmes sont également statistiquement significatives pour neuf pays dans le domaine de la lecture et pour six pays dans le domaine des mathématiques.
L’évaluation à mi-parcours du programme Tusome au Kenya révèle que les élèves des écoles dirigées par des femmes obtiennent des résultats plus élevés en matière de maîtrise de la lecture orale, tant en Anglais qu’en Kiswahili, que les élèves des écoles dirigées par des hommes (Freudenberger & Davis, 2017).

La recherche Data Must Speak de l’UNICEF Innocenti en République démocratique populaire lao montre que les écoles les plus efficaces (ex. les écoles qui obtiennent les meilleurs résultats d’apprentissage des élèves par rapport aux écoles situées dans des contextes similaires et disposant des mêmes ressources) sont deux fois plus susceptibles d’avoir une femme chef d’établissement que les écoles moins performantes (Le Centre de recherche Innocenti de l’UNICEF & Ministère de l’éducation, République démocratique populaire lao, 2020). Au Mozambique, l’étude de l’ALDE - 20199 montre que les écoles dirigées par des femmes ont des taux d’abandon plus faibles que les écoles dirigées par des hommes, bien que ces résultats puissent être attribuables à la plus forte concentration de femmes chefs d’établissement dans les zones urbaines et plus développées du pays (UNICEF, à paraître). Au Togo, les résultats aux examens de l’école primaire et les taux de promotion sont plus élevés pour les filles et les garçons fréquentant des écoles dirigées par des femmes, même en tenant compte d’un ensemble de variables contextuelles et géographiques ; mais les effets du leadership féminin semblent être plus forts pour les filles, ce qui contribue à réduire les disparités existantes entre les sexes (Le Centre de recherche Innocenti de l’UNICEF & Ministère de l’éducation, Togo, à paraître).

Au-delà de l’apprentissage, les femmes qui occupent un poste de direction peuvent également avoir un lien positif avec le bien-être des élèves. Des résultats antérieurs montrent que les cheffes d’établissements ont fait état d’une plus grande capacité à soutenir le bien-être de leur communauté scolaire pendant la pandémie de COVID-19 (Global School Leaders, 2021a).