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République de Djibouti : Analyse IPC de l’insécurité alimentaire aiguë, mars - décembre 2022 | Publié en mai 2022

Países
Yibuti
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Fuentes
IPC
Fecha de publicación
Origen
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VUE D’ENSEMBLE

Pour la période d’analyse actuelle allant de mars à juin 2022, environ 132 000 personnes, représentant 11% de la population analysée (de près d’1,2 million de personnes), sont estimées en insécurité alimentaire aiguë élevée (Phase 3 et 4 de l’IPC). Plus particulièrement, on estime que 5 000 personnes (moins d’un pourcent de la population analysée) connaissent une insécurité alimentaire d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) et environ 127 000 personnes (11% de la population analysée) sont en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC). De plus, environ 423 000 personnes (36% de la population analysée) sont en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC). Parmi les 15 zones analysées (cinq zones rurales, sept zones urbaines et trois camps de réfugiés), les trois zones d’Ali Sabieh Rural, Ali Sabieh Ville et Arta Rural ainsi que les trois camps de réfugiés (Markazi d’Obock, Ali Addeh et Holl-Holl d’Ali Sabieh) sont identifiés en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC), avec au moins 20 à 40% de leur population en insécurité alimentaire aiguë élevée (Phase 3 et 4 de l’IPC). Les autres zones sont classées en situation d’insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC).

Le déclenchement du conflit Ukraino-Russe pèse lourdement sur l’économie Djiboutienne, provoquant une hausse des prix des produits alimentaires de base que Djibouti importe d’Ukraine, tels que la farine, le blé et l’huile. Selon le rapport de l’INSTAD, l’Indice de prix à la consommation de février 2022 indique que les prix des « produits alimentaires et des boissons non alcoolisées » ont enregistré une hausse de +0.8% au cours du mois de février par rapport au mois précédent. Cette hausse, est due, en partie, à une augmentation de prix, des « Pains » (+8.3%), des « Légumes frais en fruits ou racine » (+2.7%) et des « Céréales non-Transformées » (+1.8%). Cette hausse est cependant atténuée par une baisse des prix des « Laits » (- 2.7%) et des « Sucres » (- 2.3%). Par ailleurs, l’évolution des prix des « produits alimentaires et des boissons non alcoolisées » a enregistré une hausse de (+1.3%) en glissement trimestriel et une hausse de +3.8% sur les douze derniers mois. Avec le Ramadan (avril 2022), période au cours de laquelle une augmentation des prix des denrées alimentaires est généralement constatée, les hausses de prix devraient se poursuivre qui réduiraient le pouvoir d’achat de la plupart des ménages également confrontés à une faible disponibilité alimentaire et à l’impact des conditions de sécheresse.

Le suivi pluviométrique « dataviz » du Progamme Alimentaire Mondial (PAM) indique pour les trois premières décades de janvier et février 2022 une pluviométrie et un indice de végétation normale. La troisième décade de mars 2022 se caractérise par une pluviométrie en dessous de normale de 2,7 mm comparée à une moyenne de 4,5 mm avec indice de végétation nul. Les anomalies pluviométries des trois premiers mois de l’année 2022 se situent au-dessus de la normale avec une variation de 112 à 126% par rapport à la moyenne. Les anomalies de végétation des trois premiers mois de l’année se situent presque au niveau normal. L’Afrique de l’Est, et en particulier certaines parties de la Somalie, de Djibouti, de l’Éthiopie et du Kenya, connaissent les conditions les plus sèches et les températures les plus chaudes depuis quelques semaines. Par ailleurs, Djibouti est frontalier de l’Ethiopie et de la Somalie pour lesquels certaines zones sont confrontées à la sècheresse depuis quelques semaines maintenant. Dans certaines zones de Djibouti, les périodes de sécheresse prolongées pourraient rapidement se transformer en situation de sécheresse affectant ainsi les moyens d’existence des ménages et accentuant les leurs vulnérabilités socio-économiques. La sécheresse qui frappe actuellement l’Afrique de l’Est a été particulièrement dévastatrice pour les petits agriculteurs et éleveurs de la Corne, qui sont déjà vulnérables aux chocs liés au climat. Les conditions de sécheresse ont entraîné l’assèchement des puits et la perte de bétail, affectant finalement particulièrement les revenus et des moyens d’existence des populations rurales de Djibouti.

Pour la période d’analyse projetée (juillet - décembre 2022), le nombre de personnes en insécurité alimentaire aiguë élevée (Phase 3 de l’IPC ou plus) devrait passer à 192 000 personnes, soit 16% de la population totale analysée contre 11% pour l’analyse actuelle (mars à juin 2022). Les prix des denrées alimentaires importées d’Ukraine devraient continuer d’augmenter. En outre, l’augmentation des prix mondiaux du pétrole en raison du contexte politique mondial pourrait induire une hausse des prix du fret et des coûts de transport des marchandises se répercutant à la hausse sur tous les biens importés. La sécheresse continuera d’avoir un impact négatif, en particulier sur les ménages ruraux et leurs moyens de subsistance. Ainsi, sur la période projetée, environ 180 000 personnes (15% de la population analysée) sont susceptibles de faire face à une situation de Crise (Phase 3 de l’IPC) et environ 12 000 personnes (1% de la population analysée) à une insécurité alimentaire d’Urgence (Phase 4 de l’IPC). Par ailleurs, environ 415 000 personnes (35% de la population analysée) devraient être en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC).