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Haiti Mise à jour des Perspectives de la Sécurité Alimentaire : Les prix élevés des produits alimentaires de base et la crise sociopolitique continuent d’impacter négativement la sécurité alimentaire, Avril 2022

Pays
Haïti
Sources
FEWS NET
Date de publication
Origine
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MESSAGES CLÉS

• Entre février et mars, des précipitations de l’ordre de 7 pour cent au-dessus de la moyenne ont été globalement enregistrées au niveau national. Ces conditions ont favorisé les plantations et le développement des cultures de printemps, comme en témoigne l’indice de végétation au-dessus de la moyenne pendant la même période. Malgré ces conditions favorables, le coût élevé des intrants (engrais, semences, pesticides) et de main-d’œuvre a obligé les agriculteurs à limiter leur superficie emblavée avec ses conséquences négatives directes sur la production agricole de la saison.

• La situation politique et sécuritaire continue de se détériorer. De plus, les zones contrôlées par des gangs s’étendent dans les régions du Centre, Sud, et Sud-est. Principale victime de cette insécurité, la population civile est obligée de ralentir leur activité économique en vue de limiter leur exposition au risque d’enlèvement. La migration interrégionale, et internationale constitue aussi une autre forme de stratégie de la population pour faire face à l’insécurité dans le pays.

• D’avril 2021 à avril 2022, la monnaie nationale a perdu plus de 20 pour cent de sa valeur par rapport au dollar américain. Sur le marché informel, la gourde est encore plus dévalorisée. Une différence allant jusqu’à 16 pour cent peut être observée entre le taux officiel et le taux du marché informel, auquel les prix des produits importés sont plus fortement corrélés. Ainsi, ils maintiennent leur tendance élevée, comparée à la moyenne quinquennale.

• La hausse de prix des produits alimentaires de base et la manque d’opportunité d’emplois détériorent le pouvoir d’achat des pauvres, très dépendants du marché pour leur consommation alimentaire. Leurs moyens d’existence étant perturbés, ils continueront à adopter des stratégies de crise ou de stress pour maintenir leur niveau actuel de leur consommation alimentaire. L’insécurité alimentaire persiste, notamment dans les quartiers pauvres de Port-au-Prince, les zones subissant l’impact du séisme, ayant reçu peu d’assistance, et dans les zones sèches privées de système d’irrigation qui sont plus vulnérables aux irrégularités pluviométriques et aux chocs de prix. Ces zones seront en Crise (Phase 3 de l’IPC) ; les autres resteront en Stress (Phase 2 de l’IPC).