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Renforcer la résilience après les ravages d’Ebola : le projet REDISSE IV Post Ebola est lancé dans l’Equateur

Pays
RD Congo
Sources
WHO
Date de publication
Origine
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MBANDAKA, mise à jour, dimanche 17 avril 2022.

Le lancement officiel du projet de renforcement du système de santé en post Ebola (REDISSE IV) samedi par le Dr Jean-Jacques Mbungani, Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, ‘‘marque une étape majeure dans la détection précoce des épidémies, au renforcement de la prévention et contrôle des infections (PCI), ainsi qu'à l’accessibilité à l’eau, l’hygiène et l’assainissement dans les structures de santé de la province de l’Equateur’’.

Financé par la Banque mondiale à hauteur de 10 millions de dollars américains au total, REDISSE IV post Ebola, issu de deux protocoles d’accord signés entre l’Unité de gestion du Programme de développement du système de santé (UG-PDSS) et l’OMS (4 millions de dollars américains) ainsi que l’UNICEF (6 millions de dollars américains), ‘‘renforcera la résilience de notre système de santé après la survenue des épidémies de la maladie à virus Ebola en mai 2018 (9ème épidémie) et en juin 2020 (11ème épidémie) – dans cette province qui en subit encore le choc jusqu’à ce jour,’’ a souligné le Dr Mbungani.

Les autres zones de santé des provinces voisines de l’Equateur, à savoir Mai-Ndombe, Mongala, Sud-Ubangi et Tshuapa, qui vont bénéficier des activités de préparation aux épidémies, sont également concernées par ledit projet, en raison de leur proximité avec l’Equateur. "REDISSE IV post-Ebola apporte un nouveau souffle dans la lutte contre les maladies et va aussi améliorer les indicateurs sanitaires de notre province", a précisé pour sa part le gouverneur de l'Equateur, M. Boloko Bolumbu.

Au milieu de la menace continue de la résurgence des épidémies potentiellement meurtrières de la maladie à virus Ebola, la Banque mondiale a investi ces sommes colossales à travers l’OMS et l’UNICEF, dans l'espoir de détecter très rapidement leur survenue et apporter une réponse prompte et efficace, tout en maintenant une surveillance accrue. ‘‘Nous sommes reconnaissant au gouvernement de la RDC et à la Banque mondiale d’avoir fait confiance à l’OMS en lui confiant l’exécution d’un volet important de ce projet. Nous sommes également convaincus que la lutte contre les urgences de santé publique passe inéluctablement par le renforcement du système de santé. Une collaboration continue de toutes les parties-prenantes est nécessaire afin de mener à bien toutes les activités du projet’’, a déclaré le Dr Gervais Folefack, point focal du programme de la préparation et réponse aux urgences de l’OMS en RDC.

Depuis 1976, la République démocratique du Congo (RDC) a connu 13 épidémies de la maladie à virus Ebola, dont la plus meurtrière et la plus longue a été la 10ème au Nord-Kivu, allant d’août 2018 à juin 2020, dans l’Est du pays. En 22 mois, on avait dénombré 3 470 cas, 2 287 décès et 1 171 survivants. ‘‘La récurrence de ces épidémies à intervalles rapprochés, dont pour la plupart détectées souvent en retard, a eu un impact négatif sur la résilience du système de santé de la RDC’’, a ajouté le Dr Folefack. Dans la province de l’Equateur, la 11ème épidémie d'Ebola, qui s'est déclarée à partir du 1er juin 2020, avait duré au total 170 jours, faisant un cumul de 130 cas (119 confirmés et 11 probables), incluant 55 décès (létalité de 42,3%) ainsi que 75 guéris (taux de guérison de 57,7%).

Avec le lancement de REDISSE IV Post Ebola, l’OMS va soutenir le renforcement des capacités de 25 cadres des divisions provinciales de la santé (DPS), 126 cadres des zones de santé, 852 prestataires dans la surveillance intégrée des maladies et riposte, 6 000 relais communautaires dans la surveillance à base communautaire, 90 membres des équipes d’intervention rapide dans la gestion des urgences sanitaires. Le projet va également contribuer à l’amélioration du transport sécurisé des malades par la dotation de 10 ambulances. La mobilité des équipes de terrain sera renforcée par la dotation des 68 motos DT 125 à raison de 2 motos par zone de santé, pour mieux couvrir les communautés affectées ou à risque.

L'une des étapes importantes de cette cérémonie était la remise des motos DT 125 neuves au Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention par l’OMS sur l’esplanade du gouvernorat de l’Equateur, qui à son tour les a remises aux autorités de la province de l’Equateur. Dans la foulée, le Dr Joel Efoloko Bowola, médecin chef de la zone de santé de Mbandaka a déclaré : ‘‘c’est une grande joie pour nous, et c’est très encourageant. On avait d’énormes difficultés de mobilité sur le terrain pour faire nos supervisions. Avec la réception de ces motos, il y a de l’espoir, nous allons améliorer la performance des indicateurs tout en renforçant la surveillance épidémiologique de l’ensemble de nos aires de santé avec efficacité’’.

En plus d’être un projet de résilience communautaire et sanitaire, REDISSE IV Post Ebola offre les possibilités d’améliorer davantage les capacités dans la détection plus rapide des maladies à potentiel épidémique en milieux hospitaliers, où 16 unités de triage vont également être mises en place dans les hôpitaux généraux de référence.

Sur le plan de l’eau, hygiène et assainissement, le projet touchera près d’un million de personnes, à travers la réalisation de 25 forages équipés dans 11 hôpitaux généraux de référence, 8 centres de santé de référence et leurs communautés avoisinantes ainsi que 6 autres communautés (pour les réseaux d’eau gravitaire), permettant leur accès durable à une eau de qualité et en quantité suffisante. A cet effet, l’OMS collaborera avec ses partenaires dans ce domaine et les autres services de santé pour plus de complémentarité et d’efficience afin d’atteindre des résultats globaux de ce projet post Ebola.

Selon l’UG-PDSS, la mise en œuvre de ce projet verra la province de l’Equateur bénéficier d’un laboratoire provincial de santé publique de type P2. Ce dernier sera mis en réseau avec les autres laboratoires provinciaux et relié directement à l’Institut national de recherche biomédicale (INRB), le laboratoire national de référence. ‘‘Cette infrastructure, équipée et moderne, aidera la province de l’Equateur et les autres provinces voisines à détecter précocement les épidémies, ce qui contribuera certainement à une riposte efficace et coordonnée, à travers les équipes d’intervention rapide’’, a indiqué le Dr Baudoin Makuma Booto, gestionnaire des projets à l’UG-PDSS.

NOTE AUX REDACTEURS. REDISSE IV est un projet régional qui couvre la sous-région de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et mis en œuvre dans 5 pays à savoir : l’Angola, la République Centrafricaine (RCA), la République du Congo, la République démocratique du Congo (RDC) et le Tchad. En RDC, REDISSE IV cible sept provinces : Equateur, Kasaï Central, Kasaï Oriental, Kwilu, Nord-Kivu, Tshopo et Tshuapa.

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