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Évaluation finale du projet : « Projet Pasanga »

Países
Haití
Fuentes
CARE
Fecha de publicación
Origen
Ver original

Les personnes suivantes ont élaboré le rapport : Nelson JEAN-FRANCOIS et Nathanael DELVA

Les personnes suivantes ont fait partie du comité de relecture et de correction : Alix PERCINTHE, Emilie VIGEANEL, Sheila ARMAND, Pierre Philippe Wilson REGISTE et Radjiv Thaylor ZEPHIRIN

RÉSUMÉ EXÉCUTIF

À la suite du passage de l’ouragan Matthew, CARE, étant donné sa mission humanitaire, a apporté un ensemble de supports dans les zones touchées à travers plusieurs interventions parmi lesquelles le projet d’Appui à la Sécurité Alimentaire, au Renforcement Agricole et à l’Amélioration Nutritionnelle dans la Grand’Anse (ASARANGA). Implémenté de concert avec ActionAid et Konbit Payizan Grand’Anse (KPGA), le projet ASARANGA avait pour but de contribuer à l’augmentation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des groupes vulnérables affectés par le passage de l’ouragan Matthew dans les communes de Beaumont, Jérémie et Roseaux à travers quatre axes d’interventions :

  • Agriculture
  • Relance économique
  • Nutrition
  • Gouvernance

Au terme de la mise en œuvre du projet, une évaluation finale a été réalisée en utilisant des données provenant de sources primaires et secondaires. La collecte de données, source primaire, a été réalisée à travers des entretiens individuels et des focus groupes avec 3 groupes d’unités statistiques que sont les bénéficiaires, les parties prenantes transversales (autorités locales, organismes déconcentrés) et le personnel du projet au niveau de CARE, tandis que la revue documentaire, source secondaire, s’est focalisée sur la consultation des documents du projet et les différents rapports produits.

PERTINENCE

La pertinence du projet ASARANGA a été évaluée à partir de deux variables. D’abord l’existence des problèmes de sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les zones cibles et ensuite le Momentum des supports accordés. L’analyse des données de sources primaires et secondaires nous ont permis d’aboutir à la même conclusion concernant l’existence des problèmes de sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les zones cibles. En effet, les bénéficiaires et les parties prenantes transversales reconnaissent unanimement que Les supports apportés dans le cadre du projet ASARANGA à travers la production agricole (semence, formation, distribution de caprins etc.) et la relance économique (HIMO, support aux AGR etc.) correspondaient exactement aux besoins de la population. Aussi, les données de la ligne de base du projet montrent que mis à part la commune de Jérémie où près de 2/3 des ménages (62.7%) ont un score de sécurité alimentaire acceptable, dans les deux autres communes, ce chiffre est moins que la moitié soit respectivement 48.9% (Beaumont) et 48.1% (Roseaux). D’un autre côté, seulement 4.2% des enfants âgés entre 6 à 23 mois reçoivent un régime alimentaire minimum acceptable (MAD) dans les zones cibles du projet. En ce qui concerne le Momentum, les bénéficiaires soulignent lors de la collecte de données que la distribution des semences ne respectait pas le calendrier cultural des certaines zones, ce qui entraîne un taux de perte relativement élevé. Aussi le support financier accordé pour le renforcement ou la création des AGRs n’était pas suffisant selon les bénéficiaires.

COHÉRENCE

La revue des documents du projet a permis de conclure que toutes les activités du projet ont visé le renforcement des moyens d’existence des bénéficiaires des communautés ciblées par le projet ARANSAGA été affectés par l’ouragan Matthew en 2016, tout en se focalisant sur une articulation urgence-développement. En effet, le projet a intégré dans sa stratégie de ciblage les bénéficiaires de projets d’urgence passés (projet ECHO) en vue de s’assurer une continuité dans les supports accordés. Aussi, beaucoup d’efforts ont été consentis par l’équipe du projet pour éviter toute forme de duplication notamment des réunions avec des autorités locales et la participation aux rencontres des tables sectorielles.

EFFICIENCE

Les données primaires et secondaires analysées ont montré qu’il a y eu une gestion responsable des ressources du projet. En effet, du point de vue des ressources humaines, même s’il y a eu des staffs qui ont été dédiés à chaque volet du projet, tout le monde avait une vue globale pour pouvoir apporter des supports complémentaires aux bénéficiaires du projet. Cependant, il y a des éléments à considérer pour de futur projet notamment le retard dans la distribution de certains intrants (semence), le respect des délais et la coordination de certaines activités (achat des caprins).

En matière financière, il y a en 4% du budget qui n’ont pas été dépensés. Les volets gouvernance et agriculture sont sous-dépensés à des niveaux respectifs de 24% et 10%, alors que les volets nutrition (15%) et résilience économique (1%) ont excédé le budget qui leur a été accordé. Cependant, en comparant le niveau d’atteinte des objectifs des différents volets du projet, il serait judicieux d’affirmer que le budget a été adéquatement dépensé.

EFFICACITÉ

L’efficacité du projet a été évaluée sur sa capacité à mettre en œuvre des approches novatrices et des stratégies performantes. En analysant les données primaires et secondaires, on a pu conclure que le projet ASARANGA a été d’une grande efficacité. Sans oublier l’aspect gouvernance qui était d’une grande utilité, l’équipe a su, du début jusqu’à la fin de l’intervention, impliquer les leaders communautaires, les notables et les autorités locales dans le processus de mise en œuvre créant ainsi un climat de confiance et une meilleure appropriation du projet. En matière de stratégies performantes, on a pu noter entre autres, la stratégie de ciblage, l’approche filière et l’approche intégrée. Cependant dans une perspective de réutilisation, il faudrait adapter l’approche filière en y ajoutant les aspects d’entreposage, de transportation et de transformation (Agro-industrie). Un élément d’information qu’il faudrait peut prendre en compte aussi est le fait que l’intervention sur l’approche filière a été sélective en fonction des moyens financiers disponibles et la priorisation des besoins.

Aussi, l’implication des autorités locales doit être revue. Au lieu de les informer, il faudrait dans la mesure du possible les impliquer dès la conception du projet.

IMPACT

D’un point de vue global, le projet a eu un impact positif sur les bénéficiaires et les communautés cibles. En effet, selon les données analysées, les supports fournis au niveau du secteur agricole notamment la distribution des intrants, la formation, la construction des infrastructures agricoles, la distribution des caprins etc. ont augmenté la disponibilité de produits sur le marché. Du coup, les ménages peuvent vendre et utiliser le surplus pour la consommation. Aussi, au niveau économique, le renforcement/création des groupes AVEC, AGR et les activités de chantiers communautaires (cash-for-work) ont permis aux bénéficiaires de disposer d’un revenu et de créer des routes permettant de transporter des marchandises de manière plus facile et régulière augmentant ainsi l’accès aux produits. En dernier lieu les supports au niveau de la nutrition particulièrement les séances de formation et de sensibilisation ont été d’une grande importance selon les bénéficiaires.

DURABILITÉ

Les AVEC, les groupes d’agriculteurs modèles, les infrastructures d’irrigation, les citernes et les matériels qui ont été distribués vont perdurer après l’implémentation du projet selon l’analyse des données collectées. La principale raison indiquée par les bénéficiaires est le fait que ces acquis ont été donnés à des groupes/structures organisationnelles. En revanche, pour les travaux de réhabilitation « cash for work », ils sont encore là, mais le fait qu’il y ait de comité pour gérer la maintenance, ils pourront être facilement endommagés ou détruits craignent les participants aux focus groupes et entretiens individuels.

REDEVABILITÉ

Les dispositifs relatifs à la redevabilité mobilisés durant le cycle de vie du projet ASARANGA ont été efficaces et communiqués à tous les groupes concernés par les différentes interventions qu’il s’agisse des parties prenantes ou des bénéficiaires. Les comités de redevabilité constitués et la flexibilité des agents de terrain ont été en mesure d’absorber les feedbacks et de les traiter jusqu’à la fermeture de la boucle de rétroaction. En somme, le mécanisme de gestion des plaintes s’est révélé efficace et les parties prenantes ont été satisfaites de sa mise en œuvre. Mais, le manque de formation des staffs surtout en termes de procédures et le temps de réponse jugé trop long dans la gestion de certaines plaintes, comme le soulignent certains participants, sont les points à améliorer en ce sens.

Les résultats de cette présente évaluation permettent d’analyser la mise en œuvre du projet ASARANGA et peuvent être utilisés afin d’élaborer et d’implémenter d’autres projets similaires à l’avenir.