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Évaluation rapide de la situation alimentaire et nutritionnelle des personnes déplacées internes (PDI) de la commune de Mangodara (province de la Comoé, région des Cascades), 19 septembre 2021

Pays
Burkina Faso
Sources
UN DSS
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Date de publication

Résumé

Le Burkina Faso est frappé depuis 2015 par des attaques armées qui ont touché plusieurs localités du pays. A la date du 31 août 2021, le pays enregistre 1 423 378 personnes déplacées internes (PDI) présentes dans les 13 régions que compte le pays mais principalement dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Nord, de l’Est, du Nord et du Sahel. La région des Cascades enregistrait selon le Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CONASUR) 10 109 PDI jusqu’au 31 août 2021, dont seulement 790 PDI dans la commune de Mangodara (province de la Comoé). La région des Cascades fait face à de récents regains de tensions entre d’une part des Volontaires de Défenses de la Patrie (VDP) et des Dozo (un groupe d’autodéfense) et d’autre part des groupes armés non étatiques (GANE), particulièrement dans les villages environnants de la forêt de Dida, située à la frontière avec la Côte d’Ivoire. Par peur des attaques, plus de 6 300 personnes se sont déplacées dans la ville de Mangodara en moins de 10 jours, pendant le mois de septembre. Les PDI enregistrées accueillies sont originaires de 12 villages (Diomanidougou, Logognimiguè, Dirrakosso, Gnontiguidou, Niambrigo, Farakorosso, Diaya, Sirakoro, Pingo/Tiebata, Mouroukoudouou, Noumoukoudiid et Gnanmango) sur un total de 35 villages que compte la commune.

L’évaluation rapide a révélé que la majorité des ménages déplacés s’approvisionnent principalement sur le marché à travers le bradage de leurs animaux (que certains ont pu emporter dans leur fuite des villages d’origine) alors que certains dépendent de la solidarité des communautés d’accueil. Toutefois, au niveau de l’accès aux céréales de base, il faut souligner que la disponibilité de la céréale la plus consommée (le maïs) est très faible et que les prix sont en hausse (21 000 FCFA par sac de 100 kg de maïs contre 16 500 FCFA à la même période en 2020).

Les besoins prioritaires, selon les PDI et les autorités locales, par ordre de priorité sont : i) l’assistance alimentaire et nutritionnelle ; ii) l’assistance en cash pour le logement ; iii) les Articles Ménagers Essentiels (AME) ; iv) la santé et v) la reconstitution des moyens d’existence.

Les actions à mettre immédiatement en place sont les suivantes :

  • Fournir une assistance alimentaire et nutritionnelle pour améliorer la consommation alimentaire des ménages (en complément des 40 tonnes de céréales du CONASUR déjà disponibles) ;
  • Mette en place un dispositif de coordination de la réponse en collaboration avec le Conseil régional de secours d'urgence et de réhabilitation (CORESUR), dont la mobilisation des acteurs clés pour la provision d’un paquet d’activités de réponse humanitaire ;
  • Appuyer les questions de logement, notamment via une assistance en cash pour permettre aux ménages de couvrir les charges liées au loyer ou réparer les maisons préalablement construites par certains bénéficiaires et celles qui ont été mises gratuitement à leur disposition par les communautés d’accueil ;
  • Doter le Centre de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) de Mangodara en intrants nutritionnels pour la prise en charge de la malnutrition aiguë modérée (MAM) au profit des enfants de 6 à 59 mois ainsi que des Femmes Enceintes et Femmes Allaitantes (FEFA) ;
  • Accélérer l’enregistrement électronique et le profilage des PDI par le CONASUR afin de disposer de données statistiques désagrégées permettant d’assurer des interventions spécifiques.