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Tshopo: 41% de gap de traitement contre le VIH pour des enfants dépistés positifs grâce à la Caritas et ses partenaires

Países
RD del Congo
Fuentes
Caritas
Fecha de publicación
Origen
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Kisangani, le 10 septembre 2021 (caritasdev.cd) : 1.516 enfants testés dans la Province de la Tshopo (1.512 enfants de moins de 5 ans et 4 de 6 à 14 ans) ont présenté des signes suspects du VIH sur les 2.601 orientés vers les Structures de santé (soit 58,3%). Parmi ces enfants testés, 36 ont été positifs au VIH/SIDA, soit 2,3% de séropositivité. De ces 36 enfants VIH+, 33 sont de moins de 5 ans et 3 enfants âgés de 6 à 14 ans. Sur les 36 enfants testés positifs, seuls 21, soit 58,3 % (dont 19 enfants de moins de 5 ans et 2 enfants de 6 à 14 ans) ont été mis sous traitement ARV. Le gap dans le traitement est donc de 41,7 %.

Ce gap est dû notamment à l’insuffisance des ARV pédiatriques dans les formations sanitaires, malgré l’appui de certains Partenaires comme le Fonds Mondial et l’USAID. « Nous avons aussi remarqué une mauvaise gestion des ARV, dont certains stocks périment dans certaines formations sanitaires, alors que le besoin dans d’autres structures reste important », a déploré Dr Jean Munongo, Coordonnateur National du Service de Promotion de la Santé de la Caritas Congo Asbl.

C’est l’un des résultats de la seconde phase du Projet de renforcement de l’engagement des confessions religieuses dans l’accélération du diagnostic précoce et du traitement des enfants vivant avec le VIH dans l’Archidiocèse de Kisangani, en Province de la Tshopo, au Nord-Est de la RD Congo. En fait, c’est depuis le mois de septembre 2018 que Caritas Congo Asbl a bénéficié d’un financement de l’ONUSIDA/PEPFAR pour sa mise en œuvre, et cela, grâce au plaidoyer mené par Caritas Internationalis.

Ce projet a consisté à renforcer les connaissances des leaders religieux, aux côtés des prestataires des soins, en matière de lutte contre VIH en général, du diagnostic précoce et du traitement des enfants vivant avec le VIH en particulier. Ainsi, ce projet a favorisé la mobilisation des communautés pour la référence des enfants suspects vers les structures de prise en charge. Le projet a bénéficié d’un appui permanent du Point Focal Santé/VIH de Caritas Internationalis, du Ministère de la Santé Publique/PNLS et d’autres structures gouvernementales comme le PNMLS entre autre.

En 2021, dans le cadre de la continuité des activités de ce projet, prévu initialement pour la durée allant de septembre 2018 à Mars 2019, Caritas Internationalis a obtenu une fois de plus de l’ONUSIDA/PEPFAR, en faveur de Caritas Congo Asbl, un autre financement. Celui-ci a cette fois-ci permis d’organiser, au mois de mai 2021, des campagnes médicales pour sensibiliser la communauté lors de grandes messes et/ou cultes religieux. Ces campagnes ont permis de mobiliser les parents à amener les enfants malades et/ou suspects vers les structures de prise en charge en vue d’un diagnostic précoce et un traitement adéquat des maladies des enfants, y compris le VIH/SIDA. En outre, la sensibilisation des parents a permis de lutter contre la stigmatisation.

Il sied de signaler que 3 Zones Pastorales et 7 structures sanitaires ont été retenues pour la mise en œuvre des activités du projet : ville de Kisangani, Yangambi et Banalia. La population de 7 Aires de Santé sensibilisées directement est de 95.075 habitants ; mais, la population intéressée indirecte des 7 Zones de Santé est de 1.524.494 habitants. 2.601 enfants ont alors pu être orientés vers les formations sanitaires ciblées, dont 2.597 Enfants de moins de 5 ans et 4 enfants de 6-14 ans.

Défi majeur : rendre disponible les ARV pédiatriques à chaque enfant dépisté positif

Lors de la 1ère phase, vingt-sept (27) enfants ont été testés positifs au VIH/SIDA, sur 875 (dont 313 enfants de moins de 5 ans et 652 dont l’âge variait entre 6-14 ans). Parmi les 27 enfants testés positifs, seulement 11 ont été mis sous traitement (6 enfants de 0-5 ans et 5 autres de 6-14 ans). Ce qui montre un gap de 59 % sur le traitement.

L’objectif principal de ce projet était de contribuer à la réduction de la morbidité et mortalité liées au VIH en général, et à la détection rapide ainsi qu’au traitement des enfants de moins de 5 ans vivant avec le VIH, tout en luttant contre la stigmatisation.

Force est de reconnaitre que le dépistage des enfants vivant avec le VIH est une fenêtre d’opportunité pour le dépistage des autres membres de famille, dont les parents.

Mais, le défi majeur reste de rendre disponibles les ARV pédiatriques à chaque enfant dépisté et diagnostiqué positif afin de réduire le gap constaté dans le traitement des enfants vivants avec le VIH.

« Au vu des résultats ci-haut décrits, nous concluons que le VIH chez les enfants reste un problème majeur de santé publique. Ainsi, dans l’avenir il serait souhaitable de continuer cette stratégie de dépistage actif dans les communautés et les structures sanitaires tout en élargissant le rayon d’intervention et passer à l’échelle », estime Caritas Congo Asbl.

Le plaidoyer devra donc continuer auprès de Caritas Internationalis et l’ONUSIDA/PEPFAR ainsi qu’auprès d’autres partenaires techniques et le Gouvernement congolais. Ce plaidoyer devra cibler la mobilisation des ressources supplémentaires afin de renforcer, non seulement la sensibilisation, mais aussi le processus de dépistage jusqu’au traitement, sans oublier la supervision, l’appui nutritionnel, le suivi et le rapportage ainsi que la création des espaces/centres conviviaux pour les enfants séropositifs.

Guy-Marin Kamandji