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Afrique de l'Ouest Key Message Update: Persistance des niveaux d’insécurité élevés dans les zones de conflits, juillet 2021

Countries
Burkina Faso
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Sources
FEWS NET
Publication date
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Messages clés

La zone du golfe de Guinée et celle soudano-guinéenne sont restées bien arrosées en juillet tout comme en juin. Dans la zone sahélienne, les pluies modérées à fortes qui ont intéressé le Burkina Faso, l’ouest du Mali et le sud du Tchad en juin ont gagné en juillet le reste de la zone sahélienne mais avec des intensités modérées à faibles. On assiste en général à la poursuite des semis, une levée, voire le tallage des céréales en zone sahélienne avec toutefois des poches de retards de semis allant d’une à trois décades. Ces retards pour l’instant ne sont pas préjudiciables au bon déroulement de la saison au regard des prévisions saisonnières favorables. La disponibilité des eaux de surface et l’émergence de la végétation soutiennent l’alimentation du bétail.

La persistance de l’insécurité et les conflits armés continuent d’entrainer de mouvements massifs de population dans la région avec un accroissement de l’abandon des champs pour raison sécuritaire. A la date du 25 juin 2021, 1 896 332 personnes déplacées sont enregistrées dans le Sahel central et le Liptako-Gourma, dont 65 pour cent au Burkina Faso, et 5 245 953 personnes déplacées dans le bassin du lac Tchad au 21 mai 2021, dont 75 pour cent au Nigeria (IOM). Les moyens d’existence, les activités en lien avec les marchés, le commerce, les mouvements de transhumance ainsi que l’accès aux services sociaux de base pour la plupart de ces déplacés sont fortement perturbés. Le fonctionnement et l'accès aux marchés restent entravés par la poursuite de l'insécurité et des conflits dans le bassin du Grand Lac Tchad, la région du Liptako-Gourma, le nord-ouest et le centre-nord du Nigéria, la région du Tibesti et les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.

Les approvisionnements ont continué de baisser de façon saisonnière sur les marchés et ont été inférieurs à la moyenne dans plusieurs pays. Les flux commerciaux restent affectés par les restrictions persistantes aux frontières liées au COVID-19 et dans certaines zones du fait de l’insécurité. La demande a continué d'augmenter et a été supérieure à la moyenne dans plusieurs pays en raison d'une reconstitution des stocks plus importante, d'une période d'achat institutionnel plus longue et d'importants flux sortants vers le bassin oriental pour lesquels certains Etats viennent d’interdire la sortie des céréales, tels que le Burkina Faso et le Benin. Les prix étaient généralement supérieurs à la moyenne dans la région, en particulier au Nigeria. Une demande industrielle atypique face à une offre inférieure à la moyenne a encore fait grimper les prix du maïs. Les approvisionnements régionaux seront suffisants tout au long de l'année, mais les prix seront supérieurs à la moyenne dans la plupart des régions. Les prix des petits ruminants ont connu une hausse dans plusieurs marchés sahéliens avec l’augmentation de la demande pour la fête de Tabaski en juillet. Ceux des bovins demeureront en baisse surtout au Tchad et au Niger du fait des exportations limitées vers le Nigeria en raison de la dépréciation du naira, de l'insécurité le long des couloirs commerciaux et des restrictions persistantes du COVID-19.

La majorité des zones restera en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en janvier 2022 et Stress (Phase 2 de l’IPC) pour certaines y compris de nombreux ménages urbains pauvres qui peinent à recouvrer les niveaux de revenus habituels et du pouvoir d'achat réduit. Dans les zones affectées par l’insécurité civile comme dans le nord de la région du Centre-nord, les provinces du Soum, Séno, Yagha, Komondjari, Lorum et Yatenga au Burkina Faso, dans la région de Diffa et l’extrême sud de la région de Maradi au Niger et le Stress ! (Phase 2 ! de l’IPC) demeurera jusqu’en septembre 2021 au Burkina Faso et en janvier 2022 au Niger grâce aux assistances alimentaires.

La Crise ! (Phase 3 ! de l’IPC) qui prévaut actuellement dans la province de l’Oudalan au Burkina Faso persistera jusqu’en septembre avant d’évoluer en Crise (Phase 3 de l’IPC) à partir d’octobre avec les récoltes. La Crise (Phase 3 de l’IPC) qui prévaut actuellement dans le Nord de la région de Tillabéry et l’Est de la région de Tahoua au Niger, la région du Lac au Tchad, dans le nord-ouest et le nord-est du Nigeria, dans une partie du Nord-ouest et Sud-ouest du Cameroun et en Centrafrique du fait de la persistance des conflits, persistera jusqu’en janvier 2022 et gagnera à partir d’octobre d’autres provinces au Burkina Faso dont le Soum, le Yagha et le nord du Lorum. Dans l’Est de Mopti au Mali et l’Extrême Nord du Cameroun également affectés par les conflits et des faibles productions, la Crise (Phase 3 de l’IPC) qui y a cours jusqu’en septembre pourrait connaitre une légère amélioration en octobre avec les nouvelles récoltes, mettant les ménages en Stress (Phase 2 de l’IPC). Au Nigeria, l’insécurité alimentaire d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) qui a cours jusqu’en septembre dans les zones le plus affectés par le conflit dans l’Etat de Borno persistera jusqu’en janvier 2022. Dans ce pays, les conditions de sécurité alimentaire restent préoccupantes pour les PDI aussi bien dans le nord-est que dans le nord-ouest où l’accès à la nourriture et aux revenus est très limité, en plus d’un accès humanitaire réduit.