Skip to main content

Ituri : la MONUSCO fournit du travail temporaire à 1500 jeunes à risque dont des ex-combattants

Countries
DR Congo
Sources
MONUSCO
Publication date
Origin
View original

JEAN-TOBIE OKALA

Dans le cadre de ses projets visant la réduction des violences communautaires (CVR), la MONUSO a remis aux autorités locales deux routes de dessertes agricoles et trois ponts situés dans les groupements de Zadu et Baviba, à 60 kilomètres de Bunia, chef-lieu de la Province de l’Ituri. Pour réaliser ces infrastructures, la MONUSCO a fait appel à une main d’œuvre locale composée de quelque 1500 jeunes à risque, notamment des ex-combattants et membres de la communauté.

La première route, située dans le groupement Zadu et longue de neuf kilomètres, relie la localité de Kagaba à celle de Ngasu Odje. Les travaux ont consisté entre autres à tracer une nouvelle route, à placer des dalots et à construire un pont d’une capacité de 45 tonnes sur la rivière Ofi ; ce pont vient s’ajouter au pont Tiniya de 30 tonnes construit sur le même tronçon et inauguré quelques mois plus tôt toujours par la MONUSCO.

La deuxième route est située dans le groupement Baviba. Il s’agit d’un tronçon de 11 kilomètres, reliant les villages de Olongba à Songokoy. Par ailleurs, deux ponts ont été construits, l’un sur la rivière Ati et l’autre sur le ruisseau Adjiri, ainsi que six dalots. Cette route traverse environ huit villages dont les habitants éprouvaient les pires difficultés pour évacuer leurs produits champêtres et s’approvisionner en produits de première nécessité.

« Grâce à ces ouvrages, les entités qui ont été longtemps enclavées ne le sont plus aujourd’hui. Les véhicules peuvent passer grâce aux ponts construits, la population du Walendu Bindi est très contente car, jusque-là, il n’y avait que la tête pour transporter des bagages », a indiqué le vice-président de la société civile de Walendu Bindi, Daniel Masumboko Ndrudro.

Donner aux jeunes une alternative aux groupes armés

Les deux projets dits de réduction des violences communautaires (CVR) ont permis par ailleurs de fournir du travail temporaire à quelque 1500 jeunes à risque, notamment des ex-combattants et membres de la communauté. Ces personnes ont été sélectionnées dans plusieurs villages dans cette chefferie de Walendu Bindi comme main-d’œuvre pour le traçage et la réhabilitation des routes.

Ces actions de la MONUSCO visent donc aussi à réduire les violences dans la zone en utilisant des jeunes locaux dans ce type de projets pour leur éviter de se faire enrôler dans les groupes armés, en leur offrant un travail et une occupation.

Plusieurs jeunes affirment être désormais capables de répondre aux besoins de leurs ménages, notamment l’alimentation et la scolarisation des enfants. D’autres jeunes indiquent avoir initié des projets d’agriculture et d’élevage pour la survie de leurs familles dans ce milieu où le taux de chômage est très élevé, une situation qui pousse de nombreux jeunes à adhérer aux groupes armés actifs dans la zone.

Justin Makambo, un jeune de Gety, évoque les avantages qu’apportent ces ouvrages sur le plan sécuritaire. « Ça a changé nos vies et ça contribue aussi sur le plan sécuritaire. Les gens passent moins de temps sur les routes, ce qui n’était pas le cas avant puisqu’il fallait marcher d’un endroit à un autre, ce qui contribuait à augmenter le temps de voyage et donc les risques de tomber dans une embuscade de miliciens ».

Renforcer la cohésion sociale

Enfin, ces projets de la MONUSCO - d’un montant global de près de 300,000 USD - ont également permis de renforcer la cohésion sociale entre les démobilisés et la communauté locale qui ont travaillé ensemble sur les différents ouvrages pour le développement de leur entité confrontée aux conflits armés depuis deux décennies.

Le pari n’était pas gagné dès le départ, compte tenu des réticences de certains membres de la communauté à accepter le retour dans le milieu de certains de leurs frères et sœurs sortis des groupes armés. Ces projets de la MONUSCO ont permis de renforcer les liens entre ennemis d’hier devenus membres d’un même projet de développement.

Enfin, la MONUSCO espère aussi que ces actions contribueront à la stabilisation de cette zone longtemps meurtrie par les conflits armés.