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Mécanisme de Réponse Rapide (RRM) - Mali, bilan trimestriel 01 octobre - 31 décembre 2020 (aperçu des résultats des ERM)

Countries
Mali
Sources
REACH
Publication date
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Contexte

Depuis 2012, la crise sécuritaire au Mali s’est complexifiée, notamment par la multiplication des épisodes de violence et sa diffusion sur de nouveaux territoires. Ce phénomène se reflète dans l’augmentation du nombre de personnes déplacées internes (PDI) depuis début 2018, qui sont passées de 38 172 en janvier 2018 à 311 193 en octobre 2020.

Dans ce contexte, le service de la Commission européenne à la protection civile et opérations d’aide humanitaire (ECHO), et le Bureau américain de l’assistance humanitaire (USAID/BHA) ont mis en place en 2016 le mécanisme de réponse rapide (RRM), dans le but de fournir une assistance aux PDI victimes d’un événement de type exceptionnel, soudain et non cyclique dans les plus courts délais, en fonction des résultats des évaluations rapides multisectorielles (ERM), et des capacités des acteurs.

Le RRM est ainsi la principale source d’informations sur les besoins des populations suite à un choc. Dans un contexte d’intensification des déplacements de population, la valorisation de ces informations devient essentielle pour mieux comprendre la situation humanitaire. Cet aperçu présente les principaux résultats des ERM au 4ème trimestre 2020, dans les régions de Gao, de Ménaka, de Mopti, et de Tombouctou. Les informations du RRM présentées dans cette fiche sont issues de la plateforme DHIS2 du RRM et des rapports ERM.

Évolution de la situation sécuritaire

Une augmentation régulière du nombre d’incidents a été enregistrée entre août et novembre (38%), suivie d’une considérable diminution en décembre (40%). Cette évolution est inattendue, compte tenu des faits que le nombre d’alertes est restée stable, hormis une légère baisse au milieu du trimestre, et que le suivi de protection a rapporté une augmentation du nombre de violations entre novembre et décembre (de 13%).

Ces tendances nationales peuvent être mises en perspective par des situations localisées, par exemple à l’échelle régionale. A Mopti par exemple, le nombre de violations de protection était relativement bas entre août et novembre, conséquence probable des accords de paix négociés en août et en septembre, et a en revanche, fortement augmenté en décembre (de 242% par rapport à novembre). Une telle augmentation n’a pas été observée dans les régions de Gao ni de Ségou, où le nombre de violations a, au contraire, diminué.

L’évolution du nombre d’alertes ne suffit pas à dégager une tendance de la situation sécuritaire, puisque le déclenchement de celles-ci dépend du type d’événement, et des capacités des acteurs du RRM. Par exemple dans la région de Mopti, le nombre d’alertes était faible comparativement à celui des autres régions, tandis que le nombre d’incidents restait le plus élevé du Mali. Cela s’expliquerait par des choix de priorisation des événements par les acteurs du RRM, et/ou par le fait qu’une partie leur aurait échappé.

Selon les informateurs clés (IC), la proportion de localités accueillant de nouvelles PDI a augmenté dans les régions de Gao, de Mopti et de Tombouctou entre les mois précédant les collectes d’octobre et de novembre 2020. Cependant, le nombre total de PDI a diminué dans ces trois régions entre le début et la fin du trimestre, respectivement de 8%, de 36% et de 48%. Cela pourrait indiquer des mouvements de population plus importants, non capturés par le RRM, ou des destinations plus variées pour les PDI. Les données disponibles ne permettent pas d’apporter une explication précise.