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Engagements du G7 contre la famine : le PAM appelle à agir rapidement pour éviter une catastrophe généralisée

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UN News
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Après l’engagement pris par les pays du G7 pour prévenir la famine dans le monde, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a appelé, mardi, à une action rapide pour éviter « une catastrophe généralisée ».

Les dirigeants du G7 ont reconnu, lors de leur réunion en sommet le week-end dernier au Royaume-Uni, la portée de la crise humanitaire sans précédent à laquelle le monde est confronté aujourd’hui, alors que plus de 34 millions de personnes sont au bord de la famine. Ils ont approuvé un Pacte de prévention de la famine pour s’attaquer d’urgence à ce problème.

« Cette initiative est la bienvenue », s’est réjoui le PAM, relevant qu’elle peut tirer « chacun de ces 34 millions d’individus du pétrin, empêcher la famine et sauver des millions de vies et de moyens de subsistance ».

Dans le cadre de ce pacte, les dirigeants des sept économies les plus riches du monde ont réaffirmé leur engagement à fournir 7 milliards de dollars d’aide humanitaire vitale et à prendre des mesures diplomatiques pour promouvoir l’accès humanitaire. Ces éléments du pacte constituent les exigences minimales qui doivent être mises en œuvre immédiatement pour sauver des vies.

« Tout ce dont nous avons besoin, c’est d’un financement et d’un accès pour le faire », a insisté le PAM. En attendant, en raison de problèmes de financement, l’agence humanitaire onusienne prend, dans certains cas, la nourriture de ceux qui ont faim pour la donner à ceux qui sont affamés.

Des rations réduites dans plusieurs régions du monde dont le Sahel central

Les populations du Soudan du Sud et du Yémen, deux pays où certaines personnes vivent déjà dans des conditions proches de la famine, ont dû faire face à des réductions de rations alimentaire au cours du premier semestre de cette année.

Au Burkina Faso, les déficits de financement ont contraint le PAM à réduire l’aide alimentaire de près de 50% pour 1,4 million de personnes pendant la période de soudure. À Madagascar, seules les personnes confrontées à des niveaux catastrophiques de famine (de niveau IPC5) reçoivent des rations complètes et pour les personnes dont la situation d’insécurité alimentaire est à un niveau d’urgence (IPC4), l’aide alimentaire a été réduite de moitié.

L’insécurité pose également des contraintes aux opérations du PAM. Alors que l’agence onusienne a réussi à intensifier ses activités malgré de graves difficultés dans le nord du Mozambique et à « rester et acheminer l’aide » en Afghanistan, elle a du mal à atteindre les populations dans plusieurs pays. Parmi ces populations privées d’aide figurent celles de la région du Sahel central, du Nigeria, de l’Éthiopie, de la République démocratique du Congo et du Soudan du Sud.

Dans la région éthiopienne du Tigré par exemple, où 350.000 personnes sont confrontées à des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire, l’accès humanitaire est le principal obstacle à l’extension des opérations du PAM. Dans cette province, l’aide humanitaire est toujours bloquée par des groupes armés.

Le PAM a besoin de 4,5 milliards de dollars pour les six prochains mois

En mars, le PAM et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont demandé 5,5 milliards de dollars pour intensifier leurs opérations et éviter une famine généralisée. À l’époque, cette somme représentait environ 40% de notre budget opérationnel annuel. Malheureusement, le manque de fonds continue de les empêcher d’empêcher la famine de s’installer dans des pays comme le Yémen, le Soudan du Sud, le Burkina Faso, Madagascar et, plus récemment, la région du Tigré en Éthiopie.

Rien que pour les six prochains mois, le PAM a besoin de 4,5 milliards de dollars et les conséquences de l’inaction et du manque de financement se mesureront en vies perdues et en recul des progrès vers les objectifs de développement à long terme. « Une action collective doit être entreprise rapidement pour s’assurer que cette fenêtre d’opportunité ne soit pas manquée », avertit l’agence onusienne. Cela permettrait d’« inverser la détérioration actuelle de la sécurité alimentaire qui met la vie en danger ».

Plus généralement, la capacité du PAM à sauver des vies dépend d’un accès humanitaire sans entrave et du respect des engagements de financement.