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Niger : Rapport d’Evaluation Rapide de Protection (ERP) Site de Sanké, Commune Dessa, Département de Tillabéri, Région de Tillaberi (30 mars 2021)

Pays
Niger
Sources
DDG
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Date de publication

Aperçu de la situation

La région de Tillabéri en général et la commune d’Anzourou fait face à une insécurité grandissante du jour au lendemain, particulièrement dans ce mois mars. La dégradation de ce contexte sécuritaire est caractérisée par des actions meurtrières orchestrée par des GANES qui ont pour suite des mouvements de population afin de trouver refuge dans la commune de Dessa. On note entre autres, l’incident du 02 mars 2021 où des individus armés non étatiques ont fait irruption à Zibane (Commune d’Anzourou) où ils ont assassiné un homme, incendié des habitations et emporté une grande partie du bétail de ces populations. Après cet incident vient s’ajouter l’incursion barbare du 24 mars 2021 à Gadabon (un hameau de Zibane), mené par des groupes armés non étatique au cours de laquelle ils ont assassiné 13 personnes civiles, blessé 7 personnes, incendié les classes et les greniers du village.

A cela s’ajoutent la psychose conjuguée par la présence des GANEs, ce qui a influencé la détérioration du contexte sécuritaire de la zone et crée la peur au sein des populations le jour comme la nuit. Aux vues de ces violences perpétrées à l’encontre de cette communauté, plusieurs campements touareg étaient contraints de quitter leurs localités afin de trouver un lieu plus sûr où ils se sentent plus en sécurité en l’occurrence dans la zone de Katanga (commune de Dessa). On compte à la date du 30 mars 2021, 218 ménages soit environ 1487 personnes qui ont été affecté par la crise, installés dans les champs de Sanké (katanga). Selon les informations collectées auprès des populations concernées au moment des focus groupes, ces ménages sont arrivés sur le site en deux grandes vagues. La première vague est arrivée le 07 mars 2021 avec 100 ménages et la seconde le 19 mars 2021 avec environ 80 ménages puis le reste des ménages est arrivé en contre goute. Cette population affirme avoir effectué le déplacement dans des conditions difficiles à dos d’âne pour certains femmes et enfants et à pied pour les hommes.

En effet aucun incident n’a été enregistré pendant leur déplacement, néanmoins les femmes ont affirmé avoir vécu des moments très difficiles pendant ce mouvement surtout chez les femmes enceintes. Cette situation a conduit certains ménages lors de ce déplacement à faire une escale de deux nuits dans le village de wallak pour pouvoir se reposer et reboucher chemin. D’après les leaders de déplacés, le choix de ce site dans la zone de Katanga n’est pas fortuit, c’est parce qu’ils se sentent plus ou moins en sécurité mais aussi est dû aux liens familiaux qu’ils partagent avec les populations qui y vivent dans cette zone. Les conditions de ces mouvements n’ont pas permis à ces populations d’apporter leurs effets essentiels, Ce qui du coup rend les conditions de vie de ces déplacés très précaires (manque d’abris, de nourriture, de matériels de couchage, d’ustensiles de cuisine et de ménage, etc.).