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Paquets de services essentiels de santé de qualité dans les zones à sécurité précaire prenant en compte les violences basées sur le genre - septembre 2020

Países
Burkina Faso
Fuentes
Govt. Burkina Faso
Fecha de publicación

I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION

A partir de la fin de l’année 2015, le climat sécuritaire au Burkina Faso est mis à rude épreuve au regard de la recrudescence et la multiplicité des attaques armées perpétrées dans le pays, notamment dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Est, du Centre-Nord, de l’Est, du Nord et du Sahel. Cette situation a engendré un dysfonctionnement de l’offre de soins dans les six régions se caractérisant par :

  • la fermeture de certaines formations sanitaires ou leur fonctionnement à minima c’est à dire la réduction du volume des activités (ces formations sanitaires ne sont plus à mesure d’assurer les gardes et les activités de vaccination en stratégies avancées…) ;

  • le déplacement massif des populations dans l’aire de santé de certaines formations sanitaires, y entrainant une importante hausse de la demande de soins ;

  • l’exposition de 553 978 habitants vivant dans l’aire de santé des formations sanitaires fermées à la date du 23 août 2019 contre 1 323 474 à la date du 30 juin 2020 (source CORUS) ;

  • le retrait ou la destruction d’ambulances : 6 ambulances retirées et une brûlée à la date du 23 aout 2019 contre 7 ambulances et 18 motos retirées au 30 juin 2020.

A titre d’exemple, les deux tableaux ci-dessous résument la situation de la fonctionnalité des formations sanitaires à deux périodes différentes (source CORUS).

Aujourd’hui, 6 régions sur les 13 que compte le pays sont en état de sécurité précaire malgré les efforts déployés par le gouvernement pour juguler le problème. Au 30 juin 2020, environ 1,3 millions de personnes sont privées d’accès aux soins de santé primaire dont les plus touchées sont les enfants et les femmes. En effet, selon les données recueillies en fin juin 2020 dans les zones concernées, 108 formations sanitaires sont fermées et 189 fonctionnent à minima. Cette situation expose les populations déplacées internes et les communautés hôtes à des risques de maladies épidémiques évitables et une aggravation des conditions sanitaires pour ceux qui sont suivis pour des maladies chroniques comme le VIH, le diabète, l’HTA confrontés aux difficultés d’approvisionnement en médicaments. Les agents de santé sont également sujets à des psycho-traumatismes voire de burnout mettant à rude épreuve la qualité des soins.

La question de la protection des groupes vulnérables notamment les femmes, les filles et les enfants des régions touchées se pose donc avec acuité du fait de l’exacerbation de la vulnérabilité des populations de ces régions à cause de la crise sécuritaire. Selon les estimations du Ministère en charge des affaires humanitaires, il y avait 486 360 personnes déplacées, en début octobre 2019, composées d’une majorité de femmes et d’enfants. Il y a des craintes de voir une dégradation de la situation sécuritaire des femmes dans les régions affectées. Aussi bien au Sahel que dans les régions de l’Est, du Nord et du Centre-Nord, les femmes et les filles sont contraintes de se déplacer sur de longues distances sans aucune protection contre les agressions diverses. Des cas d’esclavage sexuel ont été évoqués lors de libération récente des otages dans la région du Nord. Près de 85% de la population déplacée est constitué de femmes et d’enfants.

De plus, suite à l’apparition de la pandémie de la COVID-19 qui a impacté négativement l’offre des soins, le Ministère de la santé a pris un certain nombre de dispositions parmi lesquelles : l’élaboration du guide d’orientation de la continuité des soins et services de santé et des procédures opérationnelles de mise en œuvre dans toutes les formations sanitaires.

De ce fait, au regard des risques que court la population affectée, il s’avère donc impératif de définir un paquet de services essentiels à tous les niveaux de soins de la pyramide sanitaire pour couvrir de façon rationnelle et optimale la demande de soins des personnes en situation d’urgence sanitaire nécessaire à leur survie. Une attention particulière sera accordée à la prise en charge des violences basées sur le genre faites aux femmes, aux enfants, aux adolescents et aux jeunes dans le domaine de la santé.