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Stratégie du Secteur Abris / Logement en RDC

Pays
RD Congo
Sources
Shelter Cluster
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Date de publication

Apercu des Besoins Humanitaires en Abris / Logement

« Les mauvaises conditions de logement constituent l’un des mécanismes par lesquels les inégalités sociales et environnementales se traduisent par des inégalités en matière de santé, ce qui nuit davantage à la qualité de vie et au bien-être » Lignes directrices de l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) relatives au logement et à la santé (2018)1

Les personnes forcées à se déplacer à la suite d’un conflit risquent de vivre dans des abris / logements inadéquats avec un risque accru que les familles soient dispersées2 . Après un déplacement forcé, la plupart des solutions d’abris n’offrent pas de protection contre la pluie, le froid et d’autres dangers pour la santé. De plus, certaines zones de déplacement sont affectées par des épidémies telle que le choléra, la rougeole, et plus récemment Ebola. Une pression est également exercée sur les structures sanitaires qui sont souvent déjà limitées dans les zones d’accueil des déplacés et des retournés. Ces structures n’arrivent pas à absorber cette charge additionnelle de manière adéquate, ce qui exacerbe les risques et la propagation de maladies, en particulier chez les enfants de moins de cinq ans. Un abri / logement adéquat est donc primordial pour réduire les risques de maladies et d’épidémies auprès des déplacés, des retournés et des communautés d’accueil.

Les personnes déplacées internes (PDI) ou retournées subissent souvent des traumatismes et se retrouvent dans des abris non sécurisés qui peuvent les exposer au danger. De plus, les femmes et filles, qui constituent souvent la majorité des personnes déplacées, sont exposées à de multiples formes de violence et de discrimination liées au genre (VBG)3 . Les personnes âgées et les personnes en situation de handicap sont également plus vulnérables lorsqu’elles sont déplacées, les situations d'urgence ayant tendance à créer et à exacerber les vulnérabilités existantes. Elles doivent faire face à de nombreux défis, tels que le risque accru d’abandon, les limitations de mouvement et le manque d’accès à l’information4 .

La majorité des déplacés internes ou retournés sont accueillis au sein des communautés hôtes (plus que 90% en 20195 ) dans les villes et villages alors qu’une minorité trouvent refuge au sein de sites spontanés ou dans des centres collectifs (église, école, etc.). La liste détaillée des typologies des abris / logements des déplacés et retournés ainsi que diverses études et analyses réalisées (destruction, coûts, superficie, évictions, etc.) sont disponibles sur le site du Groupe de Travail Abris DRC6 (GTA).

Selon une enquête sur la perception de la pauvreté réalisée par l’Unité de Pilotage du Processus d’Élaboration et de Mise en Œuvre de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté7 81% des ménages ont déclaré ne pas être satisfaits de leur logement. Selon la même source, 76% des ménages vivaient dans la promiscuité dans l’ensemble du pays. C’est donc dans un contexte de sous-développement que le secteur logement accueille la majorité des déplacés dans les villes et les villages. Selon les études et analyses effectuées par le Groupe de Travail Abris en 2018, 89% des déplacés et retournés n’avaient pas accès à un abri / logement digne.

Dès que la situation sécuritaire s’améliore, les personnes déplacéesrentrent progressivement chez eux et retrouvent la plupart du temps leurs maisons endommagées, détruites ou occupées par d’autres en leur absence. L’absence de logement constitue une préoccupation majeure et un frein à leur retour. Le retour est souvent en lien avec le calendrier agricole. De ce fait, les activités sur les champs sont donc priorisées pour ne pas perdre la récolte. Ceci prolonge la période de vulnérabilité lié au logement inadéquat des ménages et donc leur exposition à de multiples risques.

L’impact humanitaire du déplacement en lien avec l’abri / logement sur le court, moyen et long terme sont repris cidessous.