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République Centrafricaine : Rapport de situation, 6 avril 2021

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OCHA
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FAITS SAILLANTS

  • Un an s'est écoulé depuis que le premier cas de COVID-19 a été annoncé le 14 mars 2020. Depuis, 5 199 personnes ont été testées positives et 72 sont décédées à cause du virus.

  • A Bossangoa, des milliers de déplacés retournent chez eux dans l'incertitude - En janvier et février, plus de 16 000 personnes déplacées à Bangassou ont reçu une aide humanitaire multisectorielle.

  • Des affrontements à Bambari à la mi-février ont temporairement déplacé des milliers de personnes, blessé 36 et causé l'incendie des dizaines d'abris.

  • Pour répondre aux besoins les plus urgents en 2021, les acteurs humanitaires prévoient d'assister 1,84 millions de personnes et auront besoin de US$ 444,7 millions.

ARTICLE PRINCIPAL

COVID-19 : Un an après

Un an s'est écoulé depuis que le Ministre de la santé de la République centrafricaine a annoncé le premier cas de COVID-19 le 14 mars 2020. Des mesures pour contenir la propagation et protéger la population avaient été prises immédiatement, avec le soutien de la communauté humanitaire. Fin mars, les écoles ont été fermées dans tout le pays, les rassemblements de groupes avaient été interdits, les vols internationaux interrompus et les mouvements entre Bangui et les régions limités, à l'exception de ceux liés à l'assistance humanitaire. Deux mois après le premier cas positif, le premier décès lié à la COVID-19 avait été enregistré.

Un an après, 5 075* personnes ont été testées positives et 64 sont décédées à cause du virus, selon le Ministère de la santé, tandis que les besoins humanitaires ont explosé. Jamais au cours des cinq dernières années il n'y a eu autant de personnes dans le besoin aigu qu'aujourd'hui. La pandémie a frappé un pays déjà ravagé par des décennies de conflit armé et de sous-développement.

Défié sur tous les fronts

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la République centrafricaine était parmi les pays les moins préparés à faire face à la pandémie. Une série de facteurs aggravants rendent le pays à la fois vulnérable et la réponse à la pandémie difficile.

Faible système de santé et accès à l'eau

Tout d'abord, le système de santé fonctionne à peine, en raison d'une pénurie chronique de personnel de santé qualifié, d'équipements médicaux et de médicaments de base. 70% des services de santé sont fournis par des organisations humanitaires et plus de 2,5 millions de personnes, soit la moitié de la population, ont besoin d'une assistance sanitaire. Un Centrafricain sur quatre doit marcher pendant plus d'une heure pour atteindre la clinique la plus proche et, pour beaucoup, les factures des consultations et des médicaments sont inabordables.

Lorsqu'il s'agit de l'une des mesures les plus élémentaires pour éviter de contracter la COVID-19 – le lavage régulier des mains avec de l'eau et du savon – la situation n'est pas meilleure. Seul un Centrafricain sur trois a accès à l'eau potable, à des toilettes et à une douche. Et pour beaucoup, le savon est un produit de luxe. L'accès à l'eau et à l'assainissement est particulièrement problématique sur les nombreux sites où vivent 235 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI), selon la Commission mouvement de population (au 28 février 2021), souvent dans des abris de fortune surpeuplés où la distance physique n'est pas praticable.

Approvisionnement et logistique

L’approvisionnement en équipements de protection et dispositifs médicaux pour diagnostiquer et traiter les patients atteints de la COVID-19 avait posé un sérieux problème, en particulier au début de la pandémie. Six mois après le début de la pandémie, le pays ne possédait que deux ventilateurs et 25 en attente d’acquisition, soit 3% des besoins identifiés. L'insuffisance des infrastructures routières et la saison des pluies qui dure six mois perturbent les chaînes d'approvisionnement dans une majeure partie du pays. L'insécurité entrave encore l'accès aux services et la possibilité pour les humanitaires d'atteindre les personnes ayant besoin d'assistance. Le manque cruel d'infrastructures de la chaîne du froid entrave encore davantage l'approvisionnement en médicaments dans tout le pays.

Et le facteur humain

À ces défis tangibles s’étaient ajoutées une incrédulité généralisée quant à l'existence du virus et une désinformation sur la contagion et la prévention. Les premiers mois de la pandémie avaient été marqués par des agressions verbales, des intimidations et des stigmatisations à l'encontre des étrangers, y compris des travailleurs humanitaires, car on leur reprochait d’avoir importé le virus.

Une réponse humanitaire sans précédent

Face à ces défis sur tous les fronts, les organisations humanitaires et les acteurs du développement avaient intensifié leur soutien au Ministère de la santé pour apporter une réponse globale et décentralisée, et pour renforcer le système de santé publique et l'accès à l'eau et à l'assainissement. Près d'un tiers du budget de 553,6 millions de dollars alloué à l'assistance humanitaire en 2020 a été consacré à la réponse à la COVID-19.

Des seaux et des savons

Des forages ont été creusés et des points d'eau mis en place. Des dispositifs de lavage des mains ont été installés. Des seaux, du savon, des masques et du chlore ont été distribués dans les centres de santé, les écoles et les sites de personnes déplacées. Des tentes et des unités d'habitation mobiles ont été transformées en sites d'isolement médical et de consultation pour les cas suspects. Les organisations humanitaires ont réorganisé les sites de personnes déplacées, créant des zones pour isoler les cas suspects et regroupant les familles avec des patients dans des zones désignées pour leur porter assistance. Les capacités et la disponibilité du personnel de santé ont été renforcées. Des plans de communication ont été élaborés, des travailleurs communautaires ont été formés pour sensibiliser la population aux mesures de prévention et des messages ont été diffusés à la radio. Des programmes d'apprentissage à distance pour les enfants ont été développés pour compenser la fermeture des écoles.

Ainsi, en 2020, les partenaires humanitaires ont amélioré l'accès aux soins de santé pour plus de 938 000 personnes et l'accès à l'eau et à l'assainissement pour 770 000 personnes, dont de nombreuses personnes déplacées. Des campagnes de sensibilisation et d'atténuation des risques ont touché plus de deux millions de personnes.

Ponts aériens reliant personnel et marchandises

Une priorité immédiate de la réponse était l'acquisition et l'expédition de fret humanitaire urgent et le prépositionnement des stocks. L'Union européenne a mis en place un pont aérien en mai 2020 et a expédié à Bangui 40 tonnes d'équipements de protection individuelle et de matériel de réanimation. Le Service aérien d’aide humanitaire des Nations Unies (UNHAS) a transporté des travailleurs humanitaires et des articles de secours à Bangui lorsque les vols commerciaux ont été interrompus de mars à juillet 2020 et a permis l'évacuation médicale des humanitaires et le déploiement d'équipes dans des endroits éloignés.

Investir dans la communication

Les partenaires humanitaires ont mis en place une initiative de suivi pour surveiller la désinformation et la peur associées à la COVID-19 au sein des communautés. Plus de 1 300 réactions communautaires ont été recueillies et analysées pour adapter la réponse et les efforts de communication. Les acteurs de la santé et de la protection ont élaboré et diffusé des messages clés sur la stigmatisation, la désinformation et la manipulation liées à la COVID-19, par exemple dans le Bulletin hebdomadaire de vérification des rumeurs et informations. Plus de 10 000 radios ont été distribuées rien qu'entre avril et juillet 2020 et 90 % des Centrafricains ont reçu des informations vitales sur la COVID-19.

Adapter les modalités d'assistance

Les interventions en espèces sont devenues une modalité d'assistance privilégiée qui évite les grandes foules et offre un espace plus sûr pour l'assistance humanitaire en période de pandémie. Avec 48 % de bénéficiaires supplémentaires atteints en 2020 par rapport à l'année précédente, l'assistance en espèces a connu une forte augmentation. Plus de 375 000 personnes ont reçu 11,6 millions de dollars pour une assistance multisectorielle liée à la COVID, en espèces ou en bons d'achat, avant tout pour améliorer l’accès à l’eau et l’hygiène.

Des implications au quotidien pour tous

Malgré des efforts sans précédent de la part de la communauté humanitaire et le pire des cas évité, l'année n'est pas passée sans laisser des traces.

Crise d'apprentissage et de protection

Les enfants centrafricains ont payé un tribut particulièrement lourd pendant la pandémie. La plupart ont été déscolarisés pendant la moitié de l'année. Le Cluster éducation estime que 1,4 million d'élèves ont été affectés par la fermeture d’écoles. La crainte persiste que certains enfants ne retourneront jamais à l'école, ajoutant une couche supplémentaire au niveau d'éducation déjà faible. Les analyses ont également montré une augmentation des violences sexuelles à l'encontre des filles dans de nombreuses régions du pays et en particulier à Bangui pendant la fermeture des écoles.

Hausse du coût de la vie et insécurité alimentaire

La pandémie a également eu des répercussions directes et indirectes sur la sécurité alimentaire et la nutrition. La perturbation des importations due à la fermeture des frontières et au renforcement des contrôles frontaliers a affecté l'offre et la demande de certains produits et donc leurs prix, dans un pays fortement dépendant des importations. Les familles ont perdu leurs revenus à un moment où elles devaient faire face à une hausse du coût de la vie liée à la pandémie. Les mesures de confinement ont limité l'accès physique aux zones où les gens gagnent normalement leurs vies et ont augmenté les coûts de transport. Aujourd'hui, 2,3 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, ne mangent pas à leur faim. Ce chiffre a augmenté de 910 000 personnes en trois mois seulement. Pour atténuer les effets de la pandémie sur la sécurité alimentaire, les organisations humanitaires ont procédé en 2020 à des distributions de nourriture pour 900 000 personnes vulnérables et le soutien agricole a aidé 170 000 agriculteurs à produire leur propre nourriture et à augmenter leurs revenus.

Les perspectives d’avenir

Le 23 février 2021, le Ministre de la santé, Dr Pierre Somse, a lancé le processus d'élaboration du Plan national de déploiement et d'utilisation des vaccins COVID-19 dans le but de commencer la vaccination en avril. Le pays bénéficiera du déploiement mondial de vaccins par le biais de la Facilité COVAX dirigée par l'OMS avec 372 000 doses, en plus des dons bilatéraux qui ont déjà été annoncés.

Scepticisme à l'égard des vaccins

Une enquête récente menée par l'ONG Ground Truth Solutions indique que les Centrafricains sont prêts à se faire vacciner contre la COVID-19 et pensent que le vaccin contribuera à éradiquer le virus. Cependant, l'enquête a également révélé des opinions négatives et des informations erronées sur le vaccin chez certains chefs religieux et communautaires. Comme ils sont perçus comme une source fiable d'informations sur la COVID-19, il sera crucial de les intégrer dans les futures campagnes de sensibilisation afin d'éviter la diffusion de fausses informations sur le vaccin.

Alors que la pandémie a arrêté la vie dans une majeure partie du monde, au moins momentanément, en République centrafricaine, la COVID-19 n'a fait qu'ajouter une couche supplémentaire à une crise humanitaire déjà longue qui piège une grande partie de la population.

** Compte tenu des capacités de test limitées, la stratégie de diagnostic du gouvernement, depuis juillet 2020 limite les tests aux cas suspects et aux personnes à risque. Ainsi, le nombre de cas confirmés de COVID-19 doit être interprété avec prudence. A titre d'illustration, seules 38 422 personnes ont été testées au 15 mars 2021.*ifficile.

Faible système de santé et accès à l'eau

Tout d'abord, le système de santé fonctionne à peine, en raison d'une pénurie chronique de personnel de santé qualifié, d'équipements médicaux et de médicaments de base. 70% des services de santé sont fournis par des organisations humanitaires et plus de 2,5 millions de personnes, soit la moitié de la population, ont besoin d'une assistance sanitaire. Un Centrafricain sur quatre doit marcher pendant plus d'une heure pour atteindre la clinique la plus proche et, pour beaucoup, les factures des consultations et des médicaments sont inabordables.

Lorsqu'il s'agit de l'une des mesures les plus élémentaires pour éviter de contracter la COVID-19 – le lavage régulier des mains avec de l'eau et du savon – la situation n'est pas meilleure. Seul un Centrafricain sur trois a accès à l'eau potable, à des toilettes et à une douche. Et pour beaucoup, le savon est un produit de luxe. L'accès à l'eau et à l'assainissement est particulièrement problématique sur les nombreux sites où vivent 235 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI), selon la Commission mouvement de population (au 28 février 2021), souvent dans des abris de fortune surpeuplés où la distance physique n'est pas praticable.

Approvisionnement et logistique

L’approvisionnement en équipements de protection et dispositifs médicaux pour diagnostiquer et traiter les patients atteints de la COVID-19 avait posé un sérieux problème, en particulier au début de la pandémie. Six mois après le début de la pandémie, le pays ne possédait que deux ventilateurs et 25 en attente d’acquisition, soit 3% des besoins identifiés. L'insuffisance des infrastructures routières et la saison des pluies qui dure six mois perturbent les chaînes d'approvisionnement dans une majeure partie du pays. L'insécurité entrave encore l'accès aux services et la possibilité pour les humanitaires d'atteindre les personnes ayant besoin d'assistance. Le manque cruel d'infrastructures de la chaîne du froid entrave encore davantage l'approvisionnement en médicaments dans tout le pays.

Et le facteur humain

À ces défis tangibles s’étaient ajoutées une incrédulité généralisée quant à l'existence du virus et une désinformation sur la contagion et la prévention. Les premiers mois de la pandémie avaient été marqués par des agressions verbales, des intimidations et des stigmatisations à l'encontre des étrangers, y compris des travailleurs humanitaires, car on leur reprochait d’avoir importé le virus.

UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs: To learn more about OCHA's activities, please visit https://www.unocha.org/.