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La Belgique appuie la FAO pour anticiper les conséquences humanitaires des conflits en République démocratique du Congo

Países
RD del Congo
+ 1
Fuentes
FAO
Fecha de publicación
Origen
Ver original

10/02/2021

Les conflits armés, l’insécurité généralisée et les catastrophes naturelles récurrentes associés aux effets de la maladie à coronavirus 2019 (covid-19), font de la République démocratique du Congo la pire crise alimentaire au monde. Selon les projections de la dernière analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire ([IPC], juillet 2020) entre janvier et juin 2021, 19,6 millions de personnes seront en situation d’insécurité alimentaire aiguë à des niveaux de crise ou plus élevés (phase 3 et 4 de l’IPC) dont 4,9 millions en phase d’urgence.

En dépit de son immense potentiel économique (nombreuses terres arables, ressources naturelles abondantes, végétation pouvant supporter un élevage d’environ 40 millions de têtes de gros bétails, densité halieutique de près de 700 000 tonnes de poisson par an) près de 77 pour cent de la population congolaise vit en dessous du seuil international de pauvreté, soit moins d’1,9 USD par jour. La pandémie de la covid-19 a entraîné une dégradation de la situation économique, ainsi que le renchérissement des prix des produits alimentaires et agricoles sur les marchés.

En outre, la reprise des hostilités entre groupes armés sur plusieurs fronts et des violences intercommunautaires entraînent une limitation de l’accès des populations à leurs moyens d’existence dans les provinces les plus affectées, notamment l’Ituri, le Nord et Sud Kivu, le Tanganyika et le grand Kasaï.

Au vu de ces éléments, et du fait que la plupart des provinces comprennent des territoires en phase 3 et 4 de l’IPC, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) avec le soutien du gouvernement du Royaume de Belgique, par le biais du Fonds spécial pour les activités d'urgence et de relèvement (SFERA) a lancé un projet d’action d’anticipation afin de sauvegarder les moyens de subsistance des populations les plus vulnérables et de prévenir une éventuelle détérioration de la sécurité alimentaire dans ces zones.

Ce projet, d’un montant de 585 000 USD, intitulé «Mise en place de stocks stratégiques en intrants agricoles pour anticiper les conséquences humanitaires des conflits en République démocratique du Congo» permettra, à la FAO et à ses partenaires de soutenir 5 600 ménages (familles de déplacés, de retournés et familles d’accueil) pendant une durée de 12 mois. Ainsi, 4 200 ménages bénéficieront d’activités maraîchères d’urgence et 1 400 recevront un appui pour développer des activités vivrières à cycle court afin de renforcer leur autonomie alimentaire.

Les activités du projet sont axées sur la mise en place de stocks stratégiques d’intrants agricoles afin de répondre rapidement aux besoins alimentaires des ménages menacés par des chocs multiformes et volatiles résultant des conflits armés et intercommunautaires. Le pré-positionnement d’intrants agricoles sur le terrain en vue de la prochaine saison agricole, ou de semences maraîchères pour la saison de soudure, créera une capacité de mise en œuvre rapide au service de l’ensemble de la communauté humanitaire travaillant dans le secteur de la sécurité alimentaire.

Les procédures de déclenchement des distributions d’intrants agricoles, y compris la définition des seuils d’alerte et critères d’interventions, seront convenues à travers des protocoles d’accord avec le Système nutritionnel de surveillance et d'alerte précoce ainsi que les organisations non gouvernementales (ONG) œuvrant dans les domaines de l’alerte précoce et les mécanismes de réponse rapide face aux conflits/déplacement. L’identification des besoins au niveau des provinces et des cibles prioritaires se fera par un comité de stocks stratégique comprenant la FAO, le Programme alimentaire mondial, l’ONG co-facilitatrice du cluster sécurité alimentaire et le Ministère de l’agriculture.

Il s'agit d'une initiative pionnière dans le domaine de l'action d'anticipation face aux conséquences immédiates des conflits qui permettra de tirer les leçons nécessaires afin de porter cette approche préventive à l’échelle nationale et régionale.