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République démocratique du Congo: iMMAP/DFS COVID-19 Situation Analysis, Période Novembre 2020

Countries
DR Congo
Sources
iMMAP Inc.
Publication date

Points essentiels

  • Aperçu épidémiologique : Depuis le début de la pandémie en mars 2020, la République Démocratique du Congo a enregistré un total de 12 859 personnes contaminées par le virus de COVID-19. Parmi elles, on dénombre 333 personnes décédées. Les provinces les plus affectées sont Kinshasa, foyer principal de l’épidémie, le Nord-Kivu et le Kongo-Central. Le pays a effectué à ce jour 81 258 tests.

  • Mesures d’endiguement et de prévention : L’épidémie a été déclarée officiellement dans le pays le 10 mars 2020. De nombreuses mesures ont suivi, comprenant entre autres la fermeture des lieux publics, la suspension des cultes, le confinement de la commune de Gombe, l’interdiction de voyager à l'intérieur du pays et la mise en place d’un couvre-feu. Ces mesures ont été progressivement levées depuis les mois de juin et de juillet. Les écoles ont rouvert au mois d’octobre et de nouvelles mesures de prévention étaient à l’étude au moment de l’écriture de ce rapport.

  • Économie : Déjà fragilisée par la baisse des cours des matières premières, l’économie congolaise a particulièrement souffert de l’épidémie. Le pays connaît une récession économique avec un recul de 1,7% de l’économie. De plus, l’inflation des prix - générée par la fermeture des frontières et la baisse d’activité - ainsi que la perte de revenus des ménages ont une incidence marquée sur la pauvreté de la population.

  • Sécurité : La situation sécuritaire, déjà particulièrement complexe et meurtrière, s’est dégradée au premier semestre 2020 dans l’Est de la RDC avec une augmentation de 17% des atteintes aux droits de l’homme (constatée par rapport au même semestre en 2019), provoquant le déplacement de milliers de personnes. La situation sécuritaire impacte directement la gestion de la pandémie avec une mise en oeuvre plus complexe des mesures d’endiguement du COVID-19 et des infrastructures de santé endommagées.

  • Accès humanitaire : Les restrictions de mouvement imposées par le gouvernement ont engendré l’interruption des interventions humanitaires, notamment dans les provinces de l’Est. L’insécurité continue d’impacter l’accès humanitaire dans le pays et les populations déplacées sont particulièrement vulnérables au manque d’assistance.

  • Information et communication: Les informations majeures concernant la COVID-19 sont relayées par le gouvernement à travers la radio et la télévision. Les problèmes d’accès à l’électricité ou aux moyens de communication réduisent la portée des campagnes d’information. Les acteurs humanitaires utilisent les sensibilisations sur le terrain, notamment pour les personnes déplacées. La désinformation et les rumeurs sur le virus se propagent néanmoins facilement au sein de la population.

  • Moyens de subsistance : Malgré la levée progressive des mesures gouvernementales et la réouverture des marchés début août, l’économie du pays peine à reprendre son souffle, impactant directement les conditions de vie des ménages. Avec le ralentissement des activités économiques et la fermeture des frontières, tous les secteurs ont été touchés mais plus particulièrement le secteur informel.

  • Sécurité alimentaire : La pandémie de COVID-19 a aggravé une crise alimentaire préexistante dans le pays avec une augmentation de 40% de l’insécurité alimentaire au premier trimestre de l’année. Ceci peut s’expliquer par l’accès réduit des ménages aux marchés et aux denrées alimentaires suite aux restrictions de mouvement et à la perte du pouvoir d’achat des individus. Le secteur agricole a pâti particulièrement du conflit et des inondations au Sud-Kivu, entravant d’autant plus l’approvisionnement des marchés et la consommation alimentaire des ménages.

  • Santé : Le pays a vu son système de santé déjà fragile se détériorer avec une démotivation du personnel et des problèmes d’approvisionnement en matériel médical. Outre ces obstacles, les individus font également face à des problèmes financiers pour accéder aux services de santé mais aussi à la peur d’attraper le virus au sein des infrastructures. Cette situation a causé une baisse des consultations pour certains services sanitaires et des vaccinations des enfants.

  • Éducation : La reprise des enseignements le 12 octobre -après une fermeture des établissements du pays pendant près de 6 mois- a été suivie d’une grève du personnel scolaire, entravant l’accès des élèves aux écoles. Les stratégies d’adaptation négatives découlant de la déscolarisation prennent ainsi encore place, révélant des phénomènes de travail des enfants et de mendicité qui présentent des risques de protection importants de l’enfance et peuvent amener à une déscolarisation définitive.

  • Protection : Les mesures gouvernementales ont eu un effet notable sur l’augmentation des violences basées sur le genre dans le pays. Outre l’adoption de mécanismes de survie ayant des répercussions sur le bien-être physique et mental des populations, les violences au sein des ménages faisant suite aux restrictions de mouvements ont exposé les femmes, les filles et les enfants à des risques de violences. Les acteurs de protection ont peu de capacité opérationnelle pour soutenir les populations dans le besoin avec le contexte actuel.