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Cameroun: Rapport de situation, 25 nov. 2020

Страны
Камерун
Источники
OCHA
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FAITS SAILLANTS

  • Région de l'Extrême-Nord
  • Le 1er août, une attaque suicide fait 21 victimes dans le site de personnes déplacées internes de Nguetchewe, dans le département du Mayo-Tsanaga.
  • La Croix Rouge Camerounaise dénombre 5 553 personnes sinistrées par les inondations dans le département du Mayo-Danay au début d’août.
  • Dans l’arrondissement de Kolofata, les fermetures de postes avancés du Bataillon d’intervention rapide à Kordo et à Guederou provoquent le déplacement de 1 210 familles
  • 33% de la population de la région de l’Extrême-Nord est en situation d’insécurité alimentaire.

Contexte humanitaire

Les précipitations très élevées de la deuxième partie du mois de juillet ont provoqué de nombreux dégâts sur les cultures et sur les routes dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Au début du mois d’août, la Croix Rouge Camerounaise (CRC) a recensé 813 familles (5 553 personnes) sévèrement sinistrées par les inondations dans le département du Mayo-Kanay, en amont de la digue – barrage de Maga. L’intensification des pluies au mois d’août et la typologie des bassins versants dans la région menacent à courts termes de provoquer des inondations de plus large ampleur en aval du fleuve Logone, dans le département du Logone et Chari notamment dans les arrondissements de Zina, Logone Birni, Wasa, Makary et Fotokol. Les voies d’accès terrestres dans ces arrondissements sont déjà impraticables, empêchant dès lors la continuité des programmes d’assistance humanitaire. Les membres du groupe de coordination intersectorielle à Maroua ont lancé un processus de collecte d’informations sur l’impact des inondations. Ces informations permettront de mobiliser des ressources spécifiques pour une réponse coordonnée aux besoins des ménages sinistrés par les inondations. Les arrondissements de Mayo-Moskota (département du Mayo Tsanaga) et de Kolofata (département du Mayo Sava) sont toujours le théâtre d’attaques quotidiennes de Groupes armés non-étatiques (GANEs) contre les civils. Le 1er août 2020, un groupe d’hommes et de femmes a lancé une attaque suicide dans la localité de Nguetchewe. Un double attentat suicide perpétré par de jeunes femmes a provoqué la mort de 21 personnes et blessé 13 autres parmi les 1 400 personnes déplacées internes (PDIs) qui avaient trouvé refuge dans ce village depuis deux ans. Une mission conjointe réunissant des ONG et des agences des Nations Unies s’est rendue sur place le 7 août. La population résidente et les PDIs étaient sous le choc de la tragédie. Terrorisées par la menace toujours présente d’une nouvelle attaque, elles ont passé la nuit cachées dans la brousse aux alentours du village. Suite à la visite du Gouverneur de la région de l’Extrême-Nord le 3 août, une unité de gendarmes supplémentaire a été déployée pour renforcer la sécurité à Nguetchewe, et prévenir ainsi un nouveau mouvement massif de population. Plus de 70 incidents contre les civils ont été attribués aux GANEs durant le mois de d’août 2020 dans les trois départements : Mayo-Tsanaga, Mayo-Sava et Logone et Chari. La majorité de ces incidents ont frappé des villages dépourvus de système de défense, militaire ou civil (Comités de vigilance) et dont l’accès est rendu difficile à tout véhicule, notamment des forces de sécurité, en raison de l’état des routes. Dans le cadre d’un redéploiement tactique visant à mettre un frein à ces mouvements continus des populations qui désertent les villages isolés pour se réfugier dans les localités plus importantes dotées de bases militaires robustes, le Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) a démantelé les 11 et 13 août deux petits postes avancés de l’arrondissement de Kolofata à Kordo et Gederou pour établir une base plus solide à Gréa. Ces retraits soudains ont provoqué une panique parmi les communautés des villages de ces zones. Dès le 12 août, 775 ménages (5 950 personnes) venant de Kordo sont arrivés dans la ville de Kolofata. Trois jours plus tard, 435 ménages (3 045 personnes) venant de Gederou et de ses environs se sont déplacés à Gance à la recherche de la sécurité. Selon les autorités civiles et militaires, ces déplacements de courtes distances (moins de 10 kilomètres) seront aussi de courte durée avec l’amélioration de la situation sécuritaire à partir du mois de septembre 2020. Des évaluations des besoins humanitaires conduites par les ONG et les agences des Nations Unies à partir du 18 août mettent en exergue des besoins urgents en termes d’abris, de protection et de biens de première nécessité. Plus au Nord dans le Logone et Chari, le nombre d’incidents affectant les populations civiles est resté relativement bas. Les autorités militaires rapportent en outre une augmentation des cas de reddition d’éléments de groupe armés venant du Nigeria, parfois avec des familles entières. Ces redditions sont provoquées par deux facteurs en particulier : la poursuite des bombardements aériens de l’armée nigériane sur les bases isolées des groupes armés d’une part, et les conditions très difficiles de vie, sans approvisionnement en vivres en pleine période de soudure d’autre part. L’accès des organisations humanitaires dans le Nord-Ouest et le Nord du département reste cependant très dangereux. L’Etat Islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) a diffusé des images de l‘exécution au Nigeria le 22 juillet de trois membres d’organisations humanitaires. Le 13 août, le groupe armé a en outre réitéré sur son site An’ Nabaa ses menaces contre les humanitaires dans la région.

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