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Aperçu des besoins en EHA dans le contexte de la COVID-19 à Bangui et Ombella-M’Poko, République centrafricaine (RCA) - Septembre 2020

Pays
République centrafricaine
Sources
REACH
+ 2
Date de publication
Origine
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Contexte

Au cours des deux dernières décennies, la République centrafricaine (RCA) a été classée parmi les pays les moins développés au monde selon l’Indice de développement humain (IDH) et était en avant-dernière position en 2019.

Depuis 2013, la majorité du pays est touchée par une crise politique et sécuritaire prolongée qui a affaibli les services publics déjà fragiles et provoqué des déplacements de population à grande échelle. Parmi les facteurs structurels qui aggravent la situation humanitaire, citons la fragmentation et l’inefficacité des marchés, et l’absence d’infrastructures. Ce contexte a laissé une grande partie de la population centrafricaine avec un besoin modéré ou grave d’aide humanitaire.

Parmi les différents secteurs humanitaires, une proportion particulièrement élevée de personnes en RCA a des besoins en eau, hygiène et assainissement (EHA) (environ 2,35 millions, soit 48 % de la population).

L’accès aux services d’EHA était déjà très limité avant la crise et la couverture des services reste très faible en 2020.4 Selon les estimations du Programme commun de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) de suivi de l’eau et de l’assainissement (Joint Monitoring Project , JMP de son acronyme anglais), la part de la population centrafricaine ayant accès à des services de base d’approvisionnement en eau de boisson, d’assainissement et d’installations de lavage de mains est plus faible qu’en Afrique subsaharienne en général.

Cette situation a contribué à des taux de transmission élevés de maladies liées à l’eau, telles que la diarrhée et les épidémies d’hépatite E, de choléra et de fièvre typhoïde.
Ces maladies liées à l’EHA représentent un risque sérieux pour la vie et le bien-être des habitants de la RCA, les maladies diarrhéiques étant la deuxième cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans.6 À ces risques existants pour la santé publique, s’ajoute la COVID-19.

Le premier cas de cette maladie a été confirmé en RCA le 14 mars 2020 et, à la date du 24 septembre, le nombre de cas rapportés est passé à 4 806. Les rapports de situation de l’OMS et du ministère de la santé ont détaillé les lacunes du système de santé pour faire face à l’épidémie, ce qui met en évidence le risque que la maladie représente pour le pays si elle continue à se propager. Comme la grande majorité des cas a été détectée à Bangui et dans les sous-préfectures avoisinantes sur l’axe ouest vers le Cameroun, la capitale et la région environnante sont les zones les plus exposées au risque de propagation de l’épidémie.

Compte tenu de ce contexte de besoins importants en EHA et du risque pour la santé publique que représente la COVID-19, des informations actualisées, précises et approfondies sont apparues comme nécessaires. En effet, ce besoin a été soulevé par les acteurs impliqués dans le secteur EHA, la santé publique et la réponse COVID-19 afin de comprendre les besoins et les conditions en EHA ainsi que les connaissances, attitudes et pratiques (CAP) des populations de la RCA en matière d’hygiène et de risques pour la santé publique. Afin de répondre à ces besoins d’information, REACH et le cluster EHA ont réalisé cette évaluation portant sur les besoins et les CAP des ménages d’Ombella-M’Poko et de Bangui en matière d’EHA. Ces zones ont été choisies en raison d’un manque d’information et de besoins importants en EHA, ainsi que du nombre élevé de cas de COVID-19.