Skip to main content

Rapport mensuel de monitoring de protection Nord Kivu | Octobre 2020

Countries
DR Congo
Sources
INTERSOS
+ 1 more
Publication date

RÉSUME

Au cours de ce mois d’octobre 2020, 1.391 incidents de protection ont été documentés sur l’ensemble de la Province du Nord-Kivu. Comparativement au mois de septembre 2020, il se dégage une diminution de 446 incidents de protection (32%). Malgré cette diminution, plusieurs zones de conflit et incidents violents restent préoccupantes :

Sur l’ensemble des incidents de protection qui ont été collectés au Nord-Kivu, la majorité d’homicides (47%), d’incendies (57%) et de pillages (43%) ont été commis dans le territoire de Beni et principalement dans les zones de santé d’Oicha, Mutwanga et Kyondo ainsi que dans la commune Beu. La situation sécuritaire dans ce territoire reste tendue à cause d’une succession d’attaques, embuscades incursions et incendies par des présumés éléments d’Allied Democratic Forces (ADF) contre les civils. Environ 28 civils ont été tués, 51 enlevés et 54 ont subis des coups et blessures. Même si le nombre total des violations dans le territoire a diminué dans le mois d’octobre, le conflit est devenu plus meurtriers pendant les trois derniers mois.

Dans le territoire de Masisi, des éléments armés non étatiques actifs dans le groupement Bashali-Mokoto, contraignent depuis fin octobre les PDIs et les résidents à céder de l’espace dans leurs habitations pour y installer les dépendants de ce groupe armé. Environ 47 ménages (dont 6 des PDIs) de différents villages ont cédé des espaces pour héberger les dépendants de ces éléments. Les résidents et PDIs risquent des représailles par des autres acteurs armés et par des forces sécuritaires.

Dans le territoire de Walikale, la protection des civiles reste préoccupante depuis le 8 octobre 2020 à cause des affrontements entre deux factions d’acteurs armés non étatiques, dans différentes villages des groupements Ihana, Utunda et Luberike. Cette situation a déclenché un déplacement d’environ 2.751 ménages de 7.628 personnes déplacées internes (PDIs). Des biens de la population ont été pillés.

Depuis mi-octobre, il s’observe un calme à Pinga-centre (Masisi et Walikale) à la suite du renforcement d’éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation de la RD Congo (MONUSCO). La quasi-totalité des PDIs, environ 5.714 ménages, qui avaient trouvé refuge à l’Hôpital Général de Pinga-centre ont regagné leurs maisons.

Dans le territoire de Rutshuru, malgré une accalmie relative après le mois de Septembre, il s’observé un conflit interethnique dans la cité de Kiwanja. Depuis le 22 octobre 2020, une dizaine de cas de meurtres et des blessés y ont été enregistrés contre les civils de deux communautés (Hutu et Nande). Les activités socio-économiques et des mouvements sur tous les axes de Kiwanja, Rutshuru-centre et environs sont paralysés entre le 26 et 28 octobre 2020. Les tensions interethniques ont affecté les PDIs du site de Nyongera à Kiwanja. Les membres de la communauté Nande indexent ces PDIs, majoritairement Hutu, d’être à l’origine de l’insécurité.

Dans le territoire de Lubero, une résurgence des violations est notée suite aux affrontements entre le FARDC et un acteur armé non étatique le 7 octobre 2020 à Munoli (zone de santé de Musienene). Environ 21 ménages se sont déplacés vers les villes de Musienene et Butembo. En plus, les anciens éléments du général Kitete tué en juillet 2020, se réorganisent depuis fin septembre 2020. Ils opèrent vers l’extrême Sud-Est du territoire, en commettant des exactions contre les civils dans les localités Byanze, Vuhoyo aux environs de Kamandi-Gite, Kukuvu.