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Afrique de l'Ouest Key Message Update: Malgré les bonnes récoltes attendues, la plupart de ménages déplacés par les conflits resteront en Crise (Phase 3 de l’IPC, Octobre 2020)

Pays
Burkina Faso
+ 6
Sources
FEWS NET
Date de publication
Origine
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Messages clés

L’évaluation de la campagne agropastorale 2020/21 par la réunion du PREGEC de Septembre indique des récoltes supérieures à la moyenne de 4 à 10 pour cent pour les céréales et les tubercules, et pourraient atteindre plus de 10 pour cent pour les oléagineux. Toutefois des récoltes inférieures à la moyennes sont attendues dans les zones d’insécurité/conflits du Liptako Gourma, le bassin du Lac Tchad, le Nord-Ouest et Centre-Nord du Nigeria, Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun du fait de la réduction des superficies emblavées. Au Nigeria, ces baisses sont d’autant accentuées par l’impact de la COVID-19 sur l’accès aux intrants et à la main d’œuvre agricole, et les inondations de cultures.

Les productions de pâturages sont satisfaisantes dans la région mais leur accès reste limité dans les zones d’insécurité. Les bonnes disponibilités en eau pourraient soutenir l’intensification des cultures de saison sèche par les ménages et conduire à des productions supérieures à la moyenne. Toutefois, cette activité sera réduite dans les zones d’insécurité/conflits et au niveau de certains ménages durement affectés par les pertes de revenus engendrées par la crise de la COVID-19, particulièrement durant la période de commercialisation entre février et avril 2020. La région continue d’enregistrer une baisse significative des nouvelles contaminations de la COVID-19 mais les frontières terrestres restent fermées aux voyageurs.

Les nouvelles récoltes améliorent les stocks ménages et accroissent l’approvisionnement des marchés. Les prix des céréales restent proches de la moyenne ou supérieurs par endroits (comme dans le Sahel Tchadien) mais ils connaitront leur baisse saisonnière avec toutefois une faible amplitude car des reconstitutions atypiquement élevés de stocks sont attendues de la part des commerçants et des institutions. Les prix seront supérieurs à l'année précédente dans tout le Sahel, et supérieurs à la moyenne dans les zones en déficit et / ou en conflits (Grand bassin du Lac Tchad, région du Liptako Gourma, et celle du Tibesti au Tchad) et dans les pays côtiers non-XOF où les prix du riz local et importé sont restés nettement supérieurs moyenne, aggravée par la dépréciation de la monnaie. Le commerce de bétail reste en général perturbé par les restrictions de mouvement liées à la COVID-19 et l'insécurité / conflits dans certaines zones pastorales mais pourrait connaitre une amélioration avec l’accroissement de la demande pour les fêtes de fin d’année.

La majorité des zones restera en Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en janvier 2021 et Stress (Phase 2 de l’IPC) pour certaines y compris de nombreux ménages urbains durement touchés par les mesures de restriction relatives à la COVID-19 en raison de la réduction de la mise en œuvre des moyens de subsistance habituels qui conduit à une baisse des revenus et du pouvoir d'achat. Dans les zones affectées par l’insécurité civile comme le centre et le nord de la région de, la région de Diffa et l’extrême sud de la région de Maradi au Niger, dans les provinces du Loroum, Soum et Sanmatenga au Burkina Faso, et dans la région du Lac au Tchad, le Stress ! (Phase 2 ! de l’IPC) demeurera jusqu’en janvier 2021 grâce aux assistances alimentaires planifiées.

La Crise (Phase 3 de l’IPC) prévaudra jusqu’en janvier 2021 au sein de certains ménages déplacés au Burkina Faso dans les provinces du Bam, Namentenga, Séno, Oudalan, Yagha, Gnagna et Komondjari, en Centrafrique, dans la région du Liptako-Gourma au Mali, dans la zone du Lac au Tchad, la région de Tillabéry et le nord de Tahoua au Niger, dans le nord-ouest et le nord-est du Nigeria et dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest au Cameroun du fait de la persistance des conflits avec leur corollaire de destruction des moyens d’existence. Au Nigeria, les PDI dans les camps situés dans les zones inaccessibles près du bassin du Lac Tchad seraient en insécurité alimentaire d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) où l’accès à la nourriture et aux revenus est très limité.