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Élections en Afrique de l’Ouest et le Sahel, entre crises et espoir

Countries
Guinea
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Sources
UNOWAS
Publication date
Origin
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Cinq pays organiseront des élections : La Guinée, la Cote d’Ivoire, Burkina Faso, Ghana et Niger. Malgré la pandémie de la COVID-19, UNOWAS en étroite coordination avec ses partenaires régionaux de la CEDEAO et l’UA, se sont mobilisés à travers des missions conjointes pour prévenir d’éventuelles crises et conflits.

Les élections constituent l’un des principaux moyens dont disposent les citoyens pour participer à la prise de décision qui touchent à leur vie, ainsi que pour rendre leurs représentants responsables de leurs actes et des résultats qui en découlent. Elles constituent également un moment important dans le renforcement de la vie démocratique, nécessaire à l’enracinement de la paix.

Dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel qui fait face à une multitude de défis, la légitimité politique que confèrent la tenue d’élections pacifiques, transparentes, et crédibles est indispensable pour assurer le fonctionnement optimal de l’État et relever les défis de développement et de sécurité. La population de l’Afrique de l’Ouest s’élève à environ 391,026,791 personnes qui représentent près de 29% de la population totale du continent. Environ 41% (159,226,372) de cette population ira aux urnes au cours du dernier trimestre de cette année, pour choisir notamment leurs Présidents de la République. Il s’agit de la Guinée, la Cote d’Ivoire, Burkina Faso, Ghana et Niger.

30 ans après les premières vagues de démocratisation dans la sous-région, les élections de 2020 sont une opportunité pour les citoyens de ces pays de consolider les pratiques démocratiques. En effet, malgré les réformes entreprises en matière d’ajustement des cadres légaux et réglementaires, les processus électoraux continuent de souffrir d’une faiblesse de consensus et nourrissent les tensions politiques dans ces pays.

Élections sur fond de COVID-19

Au-delà d’être une année d’élections dans la sous-région, 2020 est aussi l’année de la pandémie du COVID-19. Le bouleversement de la vie politique, sociale et économique causé par l’irruption de cette pandémie, s’est ajouté aux nombreux défis auxquels font face les pays de la sous-région.

Face à cette situation inédite, UNOWAS s’est rapidement mobilisée pour soutenir ces pays dans leur lutte contre la pandémie, et dans leurs efforts pour l’organisation d’élections pacifiques et inclusives. Des réunions et sessions de travail « virtuelles » ont été organisées avec les différents Coordonnateurs Résidents des Nations Unies dans les cinq pays, les autorités nationales, les acteurs politiques, les représentants de la société civile, ainsi que les partenaires régionaux et internationaux. L’objectif était de faire un état des lieux des préparatifs à l’approche des échéances électorales qui se tiendront sur fond de la COVID-19, de mobiliser toutes les parties prenantes à agir en concertation pour assurer l’organisation d’élections pacifiques.

Ces séances de travail « virtuelles » ont permis d’évaluer les besoins et les attentes des acteurs impliqués dans le processus électoral. Elles ont aussi permis de faire un diagnostic des diverses situations politiques, et d’élaborer une action axée sur la prévention des conflits.

Actions conjointes de prévention des conflits

Il est évident que les différends liés aux processus électoraux ne manquent pas. Les crispations et tensions politiques observées durant la période pré-électorale, souvent accompagnées d’actes de violences, comme en Guinée et en Côte d’Ivoire, sont source d’inquiétude, car elles portent le risque d’une crise majeure susceptible d’affecter la stabilité et la sécurité des pays concernés et de la sous-région.

Tout en maintenant les discussions « virtuelles » avec les parties prenantes pour aider à atténuer les différences et favoriser le consensus, il était nécessaire de planifier des rencontres physiques avec tous les acteurs potentiels dans les cinq pays. Cela a pu se faire lorsque les gouvernements de la sous-région ont levé certaines mesures mises en place dans le cadre de la lutte contre la COVID-19, notamment les restrictions des voyages.

Dès le début du mois de septembre, le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), Mohamed Ibn Chambas, a entamé une série de visites marathon dans les pays concernés.

Du Niger à la Guinée, en passant par la Côte D’Ivoire et le Burkina Faso, le Représentant spécial, seul ou avec ses partenaires de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union Africaine (UA), a effectué plusieurs missions de bons offices dont l’objectif était d’encourager tout le monde à œuvrer pour des élections pacifiques et inclusives.

Mohamed Ibn Chambas a rappelé la nécessité de résoudre les différends à travers les moyens légaux, et de saisir l’opportunité de ces élections pour davantage consolider la paix et la démocratie. Il a également appelé les autres acteurs, notamment les médias en Guinée, à contribuer à la culture de la paix et à refuser la diffusion des discours de haine et de divisions.

Conscients de l’enjeux de ses élections et de l’importance de l’action conjointe régionale, UNOWAS et ses partenaires de la CEDEAO et l’UA ont entrepris des missions pré-électorales de haut niveau, notamment en Côte d’Ivoire et en Guinée pour aider les parties prenantes à dépasser leurs désaccords et agir pour l’intérêt de leurs populations qui aspirent à la paix et à la prospérité.

Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s’est fait l’écho de ces appels, en exhortant à son tour tous les dirigeants politiques et leurs partisans à s’abstenir de tout acte d’incitation à la violence, de propos incendiaires, de profilage ethnique et de violence.