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La Journée pour la Réduction des Risques de Catastrophes: Entretien avec la Plate-forme humanitaire du secteur privé de la Côte d’Ivoire

Countries
Côte d'Ivoire
Sources
CBi
Publication date
Origin
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Dans le contexte de la Journée nationale pour la réduction des risques des désastres le 13 octobre, nous avons invité les réseaux membres de la Connecting Business initiative (CBi) à partager pourquoi la réduction des risques des désastres est plusimportant aujourd’hui que jamais auparavant et pourquoi c’est important pour le secteur privé de s’engager. Ici, une conversation avec Aicha Myolouannis de la Plate-forme humanitaire du secteur privé de la Côte d’Ivoire.

Pourquoi est-ce important d'investir dans la réduction des risques?

Il est encore temps d’investir dans la réduction des risques de catastrophes pour garantir un développement durable pour toutes les populations et parce qu'il vaut mieux prévenir que guérir.

Pourquoi est-ce important que le secteur privé s'engage?

C'est vraiment important que le secteur privé s'engage pour la simple et bonne raison que le secteur privé paye les frais de tout ce qui est catastrophe.

Le secteur privé subit de plein fouet les conséquences des catastrophes et il est important qu'il sache qu’il a les capacités et les compétences pour prévenir certains risques en termes de catastrophe. Il faut rassurer le secteur prive qu’il peut être accompagné dans ce domaine qui est nouveau pour lui et que cela peut être une occasion de faire du business aussi.

Quel genre de travail fait la Plate-forme humanitaire du secteur privé de la Côte d'Ivoire au quotidien, en relation à la réduction des risques des catastrophes ?

Nous avons une organisation minimum qui existe avec une “task force” qui est en place qui se réunit de façon régulière, au moins une fois par mois. Aujourd'hui on le fait de manière digitale à cause de la crise COVID-19. On se réunit aussi en cas d’urgence, quand des catastrophes pointent leur nez.

Chaque entreprise qui a accepté d’adhérer à la plateforme a délégué des points focaux et donc nous essayons, en fonction des réalités et des urgences de travailler sur les besoins les plus immédiats entre autres.

Pouvez me donner des exemples du genre d'activité que vous développez?

Voici deux exemples:

Premièrement, en cas d’inondation avant la pandémie, en 2019 on a eu beaucoup à travailler. Puisqu’on sait prévoir les saisons des pluies, on a un partenariat avec la Croix-Rouge qui offre une compétence dans les évaluations des besoins en cas de sinistre en termes d’inondation - donc on se réunit avec la Croix Rouge qui nous fait le point en termes de besoins et on les met en relation avec les membres de notre plateforme pour savoir qui peut apporter quoi en termes de contributions.

On a aussi un partenariat avec le service météorologique de la Côte d'Ivoire qui nous communique les alertes que nous partageons avec nos entreprises membres ainsi qu’avec des entreprises qui ne sont pas membres.

Un deuxième exemple est lié à l’actualité qui nous réunit tous concernant la pandémie COVID-19 où la plateforme a joué un rôle important en collaboration avec plusieurs autres institutions et en forte collaboration avec le patronat Ivorien au sein duquel la Plate-forme Humanitaire est logée.

On a eu à gérer des aspects de sensibilisation et d’information au niveau des mesures barrières, on a accompagné tous les aspects au niveau du droit du travail par rapport à l’organisation du travail en dehors de l’entreprise quand c’est possible. Ce n’est pas prévu au niveau de la législation Ivorienne, donc il fallait au cas par cas aider les entreprises à gérer ceci et pour ce faire nous avons travaillé avec des associations de professionnels en gestion des ressources humaines.

On a collaboré avec des structures qui gèrent les aspects médicaux pour voir comment les médecins d’entreprise qui ne sont pas formés pour ce type de pandémie pouvaient apporter leur valeur ajoutée.

La Plate-forme a aussi travaillé de manière très serrée avec le patronat Ivoirien pour aider les entreprises à constituer des dossiers pour bénéficier du Fonds d'aide qui a été mis en place par le gouvernement.

Aujourd'hui, on essaie d’aller beaucoup plus loin dans la mise en place des modèles de Plan de Continuité d'Activité pour tout type d’entreprise, essentiellement les petites et moyennes entreprises (PMEs).

Apart cela, nous avons pu apporter notre concours au niveau des dons qui ont été faits aussi bien aux entreprises qu’aux populations, en nature ainsi qu’en espèces; nous avons contribué à faire des enquêtes pour voir l’impact de la COVID-19 au niveau des entreprises et savoir quels éléments de réponse on pouvait leur apporter et aujourd’hui ce qui est vraiment mis en avant c’est de travailler sur les modèles de plan de continuité pour que les entreprises puissent maintenant surmonter cette crise sanitaire qui est maintenant aussi financière.

Nous continuons également la sensibilisation pour le respect des mesures barrière.

Comment la CBi vous a-t-elle soutenu ou aidé?

Depuis notre partenariat avec CBi en 2017 et façon plus spécifique aujourd’hui, nous bénéficions du soutien de CBi a plusieurs niveaux. Cela fait la deuxième fois qu’on bénéficie d’un fond pour travailler avec un consultant expert dans le domaine de la gestion des risques et des catastrophes et de la réponse aux aspects humanitaires. En dehors de ce consultant, CBi nous permet de participer au niveau national avec l’Institut National de Statistiques de la Cote d’Ivoire à une enquête grand publique pour mesurer l’impact de COVID-19 sur la population et les entreprises et l’impact de l’aide qu’a pu apporter le gouvernement aux entreprises.

Nous sommes également en train de mettre en place une espèce de call center pour pouvoir recueillir les besoins et les attentes de tous nos membres.

En dehors de ce que CBI fait directement avec nous, nous partageons des meilleures pratiques avec les autres réseaux membres CBi, essentiellement avec Madagascar et Haïti parce que nous sommes tous francophones.