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Un cessez-le-feu respecté, un nouveau Pacte mondial, un plan de sauvetage de l’économie: António Guterres demande « plus de coopération internationale, et non pas moins »

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SG/SM/20267

On trouvera, ci-après, le texte de l’allocution du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, prononcée devant l’Assemblée générale, à New York, aujourd’hui:

Dans le monde sens dessus dessous qui est le nôtre, la salle de l’Assemblée générale est l’un des lieux les plus étranges qu’il soit donné de voir. Avec la pandémie de COVID-19, notre réunion annuelle prend place sous un jour méconnaissable. Mais elle est plus importante que jamais.

Au mois de janvier, je me suis exprimé devant l’Assemblée générale et j’ai identifié « quatre cavaliers » des ténèbres parmi nous – quatre menaces qui hypothèquent notre avenir commun.

Tout d’abord, des tensions géostratégiques mondiales, qui sont les plus graves que l’on ait vues depuis des années. Deuxièmement, la crise climatique, qui menace notre existence même. Troisièmement, la méfiance profonde qui ne cesse partout de gagner du terrain. Et quatrièmement, la face obscure du monde numérique.

Mais un cinquième cavalier était tapi dans l’ombre. Depuis le mois de janvier, la pandémie de COVID-19 s’est propagée au grand galop dans le monde entier, rejoignant les quatre autres cavaliers et ajoutant à leur fureur. Et chaque jour, le bilan sinistre s’alourdit, des familles sont endeuillées, les sociétés chancellent et les piliers sur lesquels repose notre monde, déjà fragilisés, vacillent encore un peu plus.

Nous devons faire face à la fois à une crise sanitaire historique, à la plus grande calamité économique et aux pertes d’emplois les plus importantes que le monde ait connu depuis la Grande Dépression, ainsi qu’à de nouvelles menaces pesant sur les droits humains. La COVID-19 a mis à nu les fragilités du monde. Le creusement des inégalités. La catastrophe climatique. Les divisions de plus en plus marquées au sein de la société. La corruption rampante. La pandémie a fait son lit de ces injustices, elle s’en est prise aux plus vulnérables et elle a réduit à néant les progrès accomplis au cours des dernières décennies.

Pour la première fois en 30 ans, la pauvreté augmente. Les indicateurs de développement humain sont en berne. Nous n’avons jamais dévié aussi loin des Objectifs de développement durable. Pendant ce temps, les efforts de non-prolifération nucléaire s’essoufflent – et nous ne faisons rien dans les domaines qui constituent pourtant un danger potentiel, comme le cyberespace. Les gens souffrent. La planète est en feu. Notre monde est aux abois, stressé: il se cherche de véritables leaders, prêts à l’action.

Nous vivons des jours décisifs. Celles et ceux qui ont donné naissance à l’Organisation des Nations Unies il y a 75 ans avaient survécu à une pandémie, à une dépression mondiale, à un génocide et à une guerre mondiale. Ils connaissaient le prix de la discorde et la valeur de l’unité. Ils ont été visionnaires dans la réponse qu’ils ont su façonner et qu’incarne notre Charte fondatrice, centrée sur l’être humain.

Aujourd’hui, nous affrontons un moment historique semblable à 1945. La pandémie est une crise que nous n’avons jamais connue. Mais c’est aussi le genre de crise que nous sommes condamnés à connaître de nouveau sous une forme ou une autre, encore et toujours. Plus qu’un avertissement, la COVID-19 est une répétition générale pour tous les défis dont le monde sera le théâtre. Nous devons avancer en faisant preuve d’humilité, et reconnaître qu’un virus microscopique a mis le monde à genoux.

Nous devons être unis. Nous avons bien vu que lorsque les pays choisissent de faire cavaliers seuls, le virus gagne du terrain. Nous devons faire preuve de solidarité. L’aide qui a été proposée jusqu’ici aux pays ayant le moins de moyens pour leur permettre de faire face est totalement inadéquate. Et nous devons nous fier à la science et obéir au principe de réalité.

Le populisme et le nationalisme ont fait la preuve de leur inefficacité. Loin de permettre de contenir le virus, ces approches n’ont souvent fait qu’aggraver la situation de manière flagrante. On constate par ailleurs trop souvent l’existence d’un décalage entre leadership et pouvoir. Il existe des exemples remarquables de leadership; mais souvent, ces personnes n’ont pas de pouvoir. Et le pouvoir n’est pas toujours accompagné du leadership nécessaire. Dans un monde interconnecté, il est temps de reconnaître une vérité toute simple: la solidarité est dans l’intérêt commun. Si nous refusons d’admettre cette réalité, tout le monde est perdant.

Lorsque la pandémie s’est installée, j’ai appelé à un cessez-le-feu mondial. Aujourd’hui, j’engage la communauté internationale à redoubler d’efforts pour que ce cessez-le-feu mondial devienne une réalité d’ici à la fin de l’année. Nous avons exactement 100 jours. Lorsqu’un conflit fait rage en même temps qu’une pandémie, il ne peut y avoir qu’un seul vainqueur: le virus.

Mon appel initial a été approuvé par 180 États Membres ainsi que par des chefs religieux, des partenaires régionaux, des réseaux de la société civile et d’autres. Certains mouvements armés ont aussi répondu présents –au Cameroun, en Colombie, aux Philippines et ailleurs– même si plusieurs des cessez-le-feu qu’ils avaient annoncés n’ont pas été maintenus. Entre la méfiance qui s’est installée au fil des ans, les fauteurs de troubles et le poids des combats qui n’ont cessé d’envenimer la situation, les obstacles sont gigantesques.

Mais il y a aussi des raisons d’espérer.

Un nouvel accord de paix a été conclu en République du Soudan entre le Gouvernement et les mouvements armés, inaugurant le début d’une nouvelle ère, en particulier pour les populations du Darfour, du Kordofan méridional et du Nil-Bleu.

En Afghanistan, après des années d’efforts, le lancement des Négociations de paix intra-afghanes a marqué une étape importante. Le chemin pour instaurer un cessez-le-feu permanent et généralisé sera à l’ordre du jour. C’est dans un processus de paix inclusif, dans lequel les femmes, les jeunes et les victimes du conflit seraient réellement représentés, que réside le meilleur espoir d’une solution durable.

Dans plusieurs situations, on constate que les nouveaux cessez-le-feu tiennent mieux que par le passé – ou qu’il y a, en l’absence de cessez-le-feu, un arrêt des combats.

En Syrie, le cessez-le-feu à Edleb est en grande partie respecté. Après plus de neuf ans d’un conflit ayant engendré des souffrances colossales, je renouvelle mon appel en faveur de la fin des hostilités dans tout le pays tandis que nous travaillons à la convocation du prochain cycle de réunions de la Commission constitutionnelle.

Au Moyen-Orient –tandis que Gaza connaît une période de calme relatif et que l’idée d’annexer certaines parties de la Cisjordanie occupée a été mise de côté, du moins temporairement– j’exhorte les dirigeants israéliens et palestiniens à reprendre des négociations porteuses pour parvenir à une solution à deux États, conformément aux résolutions pertinentes des organes de l’Organisation des Nations Unies, au droit international et aux accords bilatéraux.

En Libye, les hostilités sont retombées, mais le grand nombre de mercenaires et l’accumulation massive d’armes –en violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité– montrent que le risque d’une nouvelle confrontation reste élevé. Nous devons tous œuvrer ensemble à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu efficace et à la reprise des pourparlers politiques intra-libyens.

En Ukraine, le régime de cessez-le-feu instauré récemment demeure en place, mais il sera essentiel d’accomplir des progrès sur les questions restées en suspens sur le plan politique et en ce qui concerne la sécurité dans le cadre du Groupe de contact trilatéral et du format Normandie pour mettre en œuvre les accords de Minsk.

En République centrafricaine, l’accord de paix conclu l’année dernière a permis de réduire considérablement la violence. Sous les auspices de la mission de maintien de la paix des Nations Unies –et avec le soutien de la communauté internationale– le dialogue national se poursuit pour permettre le bon déroulement des prochaines élections et l’application de l’accord de paix.

Et au Soudan du Sud, nous avons constaté une montée inquiétante de la violence intercommunautaire, mais le cessez-le-feu entre les deux parties principales a été dans l’ensemble respecté, avec l’aide de la mission de maintien de la paix des Nations Unies qui ont appuyé sa surveillance et soutenu l’application de l’accord de paix.

Même lorsqu’un conflit fait rage, nous n’abandonnons pas notre quête de la paix.

Au Yémen, nous sommes résolus à amener les parties à se mettre d’accord sur une déclaration conjointe prévoyant un cessez-le-feu national, des mesures de confiance sur les plans économique et humanitaire et la reprise du processus politique.

Dans les régions où les groupes terroristes sont particulièrement actifs, les obstacles empêchant la réalisation de la paix seront beaucoup plus difficiles à surmonter. La région du Sahel et du lac Tchad subit de plein fouet les effets démultiplicateurs de la pandémie sur les plans sanitaire, socioéconomique, politique et humanitaire. Je crains aussi que les groupes terroristes et extrémistes violents cherchent à exploiter la pandémie.

Et nous ne devons pas oublier le coût tragique de la guerre sur le plan humanitaire. Dans de nombreux endroits, la pandémie, qui vient s’ajouter à des conflits et à des perturbations, porte un coup fatal à la sécurité alimentaire. Des millions de personnes en République démocratique du Congo, dans le nord-est du Nigéria, au Soudan du Sud ainsi qu’au Yémen sont menacées par la famine.

L’heure est venue de donner ensemble une nouvelle impulsion à la paix et à la réconciliation.

J’appelle donc la communauté internationale à redoubler d’efforts –sous la conduite du Conseil de sécurité– pour parvenir à un cessez-le-feu mondial d’ici à la fin de l’année. Nous avons 100 jours. Comme je l’ai dit, le temps presse.

Un cessez-le-feu mondial s’impose pour éteindre les conflits chauds. Mais nous devons aussi faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter une nouvelle guerre froide.

Nous prenons une direction très dangereuse. Notre monde ne supportera pas un avenir dans lequel les deux plus grandes économies diviseraient la planète de part et d’autre d’une Grande Fracture, chacune bardée de ses propres règles commerciales et financières, de son propre Internet et de ses propres capacités en matière d’intelligence artificielle. Une fracture technologique et économique risque inévitablement de se muer en fracture géostratégique et militaire. C’est ce que nous devons éviter à tout prix.

Face au défi posé par la pandémie sur tous les fronts, les Nations Unies ont orchestré une riposte globale. Sous la conduite de l’Organisation mondiale de la Santé, le système des Nations Unies a aidé les États –et en particulier les pays en développement– à sauver des vies et à contenir la propagation du virus.

Nos chaînes d’approvisionnement mondiales ont permis de fournir des équipements de protection individuelle et d’autres fournitures médicales à plus de 130 pays. Grâce au Plan de réponse humanitaire global, nous avons apporté une aide salvatrice aux pays et populations les plus vulnérables, et notamment aux réfugiés et aux personnes déplacées. Nous avons mobilisé l’ensemble du système des Nations Unies en mode « urgence développement », activé nos équipes de pays des Nations Unies et publié rapidement des orientations générales pour aider les gouvernements.

La campagne « Verified » permet de lutter contre la désinformation en ligne, un virus toxique ébranlant les fondements démocratiques de nombreux pays. Nous nous efforçons d’obtenir des progrès en ce qui concerne les traitements et les thérapies, compris comme un bien public mondial, et nous appuyons les efforts engagés pour développer un vaccin du peuple, qui soit abordable et accessible partout. Pourtant, il semblerait que certains pays cherchent à conclure de leur côté des marchés qui ne bénéficieraient qu’à leur propre population. Le « vaccinationalisme » n’est pas qu’injuste, il est aussi voué à l’échec.

Car personne ne peut se sentir en sécurité si nous ne le sommes pas toutes et tous. Nous le savons tous. De même, les économies ne peuvent tourner normalement si une pandémie se déchaîne. Depuis le début, nous demandons un plan de sauvetage massif représentant au moins 10% de l’économie mondiale. Les pays développés n’ont pas hésité à voler au secours de leurs propres sociétés en y injectant d’énormes montants. Ils en ont les moyens. Mais nous devons veiller à ce que le monde en développement ne s’embourbe pas dans la ruine financière, l’escalade de la pauvreté et les crises de la dette. Pour éviter une spirale fatale, il faut une mobilisation collective. Dans une semaine, nous réunirons les dirigeantes et dirigeants du monde entier pour trouver des solutions lors d’une réunion sur le financement du développement à l’ère de la COVID-19 et après.

Et dans tout ce que nous faisons, nous accordons une attention particulière aux femmes et aux filles. C’est cette moitié de l’humanité qui subit le plus durement les conséquences sociales et économiques de la COVID-19. Les femmes sont représentées de manière disproportionnée dans les secteurs les plus gravement touchés par les pertes d’emploi. Ce sont elles qui assument la plupart des tâches non rémunérées associées à la pandémie. Et elles ont moins de ressources économiques sur lesquelles elles peuvent compter pour retomber sur leurs pieds, car leurs salaires sont plus bas et elles n’ont pas autant accès aux prestations. Dans le même temps, des millions de jeunes filles voient leurs chances de recevoir une éducation et leurs rêves d’avenir s’envoler, puisque leurs écoles ferment leurs portes et que les mariages d’enfants sont de plus en plus nombreux.

Si nous n’agissons pas maintenant, l’égalité des genres pourrait accuser un recul de plusieurs décennies. Nous devons également parvenir à juguler l’effroyable augmentation de la violence contre les femmes et les filles à laquelle nous assistons depuis le début de la pandémie, tant pour ce qui est de la violence domestique qu’en ce qui concerne les atteintes sexuelles, le harcèlement en ligne ou les féminicides. C’est une guerre larvée contre les femmes qui se joue. Pour l’empêcher et y porter un coup d’arrêt, il faut faire preuve de la même volonté que pour les autres formes de guerre, et consentir autant de ressources au combat. Au-delà des mesures d’urgence, les efforts de relance d’aujourd’hui doivent jeter les bases d’un monde meilleur pour demain. Cette relance est notre chance de réinventer les économies et les sociétés.

Nous avons les feuilles de route: la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Programme 2030 et l’Accord de Paris. La relance doit renforcer la résilience. Au niveau national, cela exige un Nouveau contrat social. Et sur le plan international, un Nouveau pacte mondial. Ce Nouveau contrat social doit permettre de bâtir des sociétés inclusives et durables.

L’inclusion implique d’investir dans la cohésion sociale et de mettre fin à toutes les formes d’exclusion, de discrimination et de racisme. Elle suppose de mettre en place une nouvelle génération de politiques de protection sociale, comprenant notamment la Couverture sanitaire universelle et la possibilité d’un Revenu minimum universel. L’inclusion consiste également à donner à toutes et à tous l’accès à l’éducation et à tirer parti des technologies numériques, les deux grands vecteurs d’autonomisation et d’égalité de notre époque. Cela requiert des systèmes fiscaux auxquels tout le monde –particuliers comme entreprises– contribue équitablement. Il s’agit de placer les droits humains au cœur de nos efforts, dans la droite ligne de l’Appel à l’action en faveur des droits humains, que j’ai lancé cette année à Genève. Cela signifie l’égalité des droits et des chances pour les femmes et les filles.

La pandémie a plus que jamais révélé l’efficacité des femmes lorsqu’elles tiennent les rênes. Vingt-cinq ans après Pékin, la génération actuelle de filles doit être en mesure de réaliser ses ambitions et son potentiel illimités.

Pour être véritablement durable, le Nouveau contrat social doit assurer la transition vers les énergies renouvelables et ainsi atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici à 2050. Je demande à tous les pays d’envisager d’inclure six mesures positives pour le climat dans les efforts qu’ils déploient pour sauver, reconstruire et relancer leurs économies.

Premièrement, nous devons rendre les sociétés plus résilientes et rechercher une transition juste. Deuxièmement, nous avons besoin d’emplois verts et d’une croissance durable. Troisièmement, les plans de sauvetages de l’industrie, de l’aviation et du transport maritime devraient être assortis de conditions de conformité aux objectifs de l’Accord de Paris. Quatrièmement, il faut mettre un terme aux subventions aux combustibles fossiles. Cinquièmement, il est impératif de tenir compte des risques climatiques dans toutes les décisions financières et politiques. Sixièmement, il faut agir ensemble, sans laisser personne de côté.

Mais pour réduire véritablement les fragilités et les risques, et pour mieux résoudre les problèmes que nous avons en commun, nous avons également besoin d’un Nouveau pacte mondial au niveau international. Ce Nouveau pacte doit permettre de garantir que les systèmes politiques et économiques mondiaux fournissent les biens publics essentiels à toutes les populations.

Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Les structures de gouvernance et les cadres éthiques sont marqués par de profondes lacunes. Pour y remédier, nous devons veiller au partage large et équitable du pouvoir, des richesses et des opportunités. Le Nouveau pacte mondial doit reposer sur une mondialisation juste, fondée sur les droits et la dignité de chaque être humain, sur la vie en harmonie avec la nature et sur nos responsabilités envers les générations futures.

Nous devons intégrer les principes du développement durable dans tous les processus décisionnels, afin d’orienter les flux de ressources vers l’économie verte, durable et équitable. Les systèmes financiers mondiaux doivent évoluer dans cette direction. Le commerce doit être libre et juste, sans subventions perverses ni barrières qui défavorisent les économies en développement. Le Nouveau pacte mondial doit aussi s’attaquer aux injustices historiques des structures de pouvoir sur la planète.

Plus de 70 ans après leur création, les institutions multilatérales doivent être modernisées afin de représenter plus équitablement tous les peuples du monde, plutôt que de conférer un pouvoir disproportionné à certains et de limiter l’influence des autres, surtout du monde en développement. Nous n’avons pas besoin de nouvelles bureaucraties. Nous avons besoin d’un système multilatéral qui innove en permanence, qui bénéficie aux peuples et qui protège notre planète.

Le multilatéralisme du XXIe siècle doit se structurer en réseau : il doit relier entre elles les institutions mondiales, telles que les banques de développement, les organisations régionales et les alliances commerciales, à travers les secteurs et les zones géographiques. Le multilatéralisme du XXIe siècle doit être inclusif: il doit ouvrir la participation à un cercle bien plus vaste d’acteurs, en faisant appel aux capacités de la société civile, des régions et des villes, des entreprises, des fondations et des institutions universitaires et scientifiques. C’est ainsi que nous garantirons un multilatéralisme efficace qui soit à la hauteur des épreuves du XXIe siècle.

Nous ne pouvons pas sortir de cette crise en revenant au statu quo ante ou en nous repliant dans nos coquilles nationales. Pour venir à bout des fragilités et des problèmes actuels, il nous faut plus de coopération internationale, et non pas moins; des institutions multilatérales renforcées, et non pas désertées ; une meilleure gouvernance mondiale, et non pas une mêlée chaotique.

La pandémie a bouleversé le monde, mais ce chamboulement a dégagé un espace pour quelque chose de nouveau. Des idées autrefois jugées impossibles sont soudain envisagées.

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