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Assemblée générale: l’adoption de deux résolutions sur la pandémie de COVID-19 interroge certaines délégations

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AG/12263

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE PLÉNIÈRE
SOIXANTE-QUATORZIÈME SESSION, 65E SÉANCE – APRÈS-MIDI

Après l’adoption, vendredi, de deux résolutions relatives à la COVID-19, l’Assemblée générale s’est réunie, cet après-midi, pour entendre les dernières explications de vote des délégations qui ont été plusieurs à s’interroger sur la présentation de deux textes consacrés à la pandémie.

Dans un premier temps, l’Assemblée générale avait en effet adopté par 169 voix pour, 2 contre (États-Unis et Israël) et 2 abstentions (Hongrie et Ukraine) la résolution omnibus « Action globale et coordonnée face à la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) » (A/74/L.92), avant de faire sienne par 122 voix pour, zéro contre et 31 abstentions la résolution intitulée « Une riposte unie face aux menaces sanitaires mondiales: lutter contre la COVID-19 » (A/74/L.57).

Expliquant son vote sur ce dernier texte, l’Allemagne, au nom de l’Union européenne, s’est déclarée surprise par la présentation de cette résolution, notant que celle-ci date des premiers jours de la pandémie, alors que la résolution omnibus a été négociée au cours du mois de septembre. Si la résolution L.57 était importante à l’époque, même si le processus était alors problématique, certains éléments du texte sont déjà obsolètes en raison de l’évolution de la situation, a commenté la délégation qui a en outre déploré le manque d’efforts pour tenir des négociations supplémentaires.

Selon l’Union européenne, la résolution L.57 ne permet pas d’appuyer la cohérence de la riposte de l’Assemblée générale face à la COVID-19, d’autant plus que la résolution omnibus est censée se substituer à tous les engagements précédents. Elle a également souligné certaines lacunes, estimant que le texte aurait dû reconnaître le rôle de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et faire mention de l’appel du Secrétaire général au cessez-le-feu. En outre, le texte aurait dû citer la situation des femmes et le Plan de réponse humanitaire global COVID-19, en insistant aussi sur le droit à la vie privée en cas d’échange de données épidémiologiques de même que sur l’importance de protéger l’environnement pour éviter de prochaines épidémies.

Des observations similaires ont été formulées par la République arabe syrienne qui s’est, elle aussi, interrogée sur les procédures ayant débouché sur l’adoption de cette résolution non consensuelle alors que la résolution omnibus L.92 avait déjà été plébiscitée. La délégation syrienne s’est dissociée de toute référence au G20, « certains de ses membres étant à l’origine des mesures précitées » (les mesures unilatérales contre un État), et de tout hommage rendu aux institutions financières internationales qui, a-t-elle dénoncé, adoptent des politiques partiales et politisées.

Elle a également regretté le refus, par les auteurs de la résolution L.57, d’organiser des négociations supplémentaires et d’introduire un libellé relatif à l’impact des mesures coercitives unilatérales sur la capacité des États à faire face à la pandémie, une critique également formulée par la République islamique d’Iran qui a en outre fait observer que l’adoption de la résolution omnibus devait éviter l’examen de textes parallèles. La délégation iranienne, qui a dit ne pas souscrire à l’alinéa 12 et au paragraphe 5 du texte, a également déploré que la résolution L.57 ne tienne pas compte des préoccupations socioéconomiques des pays en développement.

Pour leur part, les États-Unis ont insisté sur l’importance de la transparence et de l’accès à l’information pour endiguer la propagation du virus, s’inquiétant du fait que « certains gouvernements se servent de la pandémie pour entraver le droit de la population à s’exprimer librement ». La délégation a déploré que le libellé sur la protection des droits de l’homme n’ait pas été plus fort, pour ensuite accuser la Chine et l’OMS d’avoir fait des erreurs au début de la pandémie. Elle a en outre marqué son désaccord avec les références à l’OMS contenues dans le texte.

Le Liechtenstein a estimé que la déclaration du G20 en appui à l’OMS, entre autres institutions, doit donner lieu à des contributions concrètes en faveur de l’ONU: le G20 doit investir tout son poids économique et apporter une contribution importante pour remettre le monde sur les rails.

La Hongrie a indiqué qu’elle aurait souhaité une référence plus neutre à la déclaration politique adoptée à l’issue de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la couverture sanitaire universelle. Elle a également fait part de ses réserves au sujet de l’alinéa 10 de la résolution. Djibouti a estimé, pour sa part, que la résolution L.57 souligne l’importance cruciale de développer une compréhension commune de la coopération pour ne laisser personne de côté.

Exerçant son** droit de réponse, **la Chine a décrié l’intervention des États-Unis et a déclaré que depuis le début de la COVID-19, elle avait fait preuve d’ouverture, de transparence et de responsabilité pour contrôler la maladie, notamment en partageant des informations avec l’OMS et les États-Unis et en publiant le séquençage génétique du virus.

Alors qu’ils comptent le nombre le plus élevé de cas confirmés au monde, les États-Unis montrent du doigt la Chine pour détourner l’attention de l’inefficacité de leurs mesures, a accusé la délégation chinoise, en affirmant aussi que les actions des États-Unis sapent la capacité de l’OMS à aider les pays en développement à faire face à la pandémie. Politiser la maladie ne permettra jamais de sauver des vies, a averti la Chine, avant d’appeler les États Membres à exiger des États-Unis qu’ils reconnaissent les faits à propos de la maladie.

Après cette séance plénière, l’Assemblée générale a brièvement ouvert la première séance de sa trente-et-unième session extraordinaire consacrée à la « Maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) » qui se tiendra les 5 et 6 novembre. Après avoir observé une minute de silence, elle a adopté une décision portant sur la présidence et autres membres du bureau de cette session (A/S-31/L.1). Ce texte, qui a été présenté par l’Azerbaïdjan, a été adopté par 153 voix pour, zéro contre et 3 abstentions (Arménie, Libye et République arabe syrienne).

Exprimant des réserves au sujet cette décision, l’Arménie a jugé essentiel de se concentrer sur la valeur ajoutée de la session extraordinaire, estimant en outre que les questions liées à l’élection de son président et autres membres de son bureau doivent se faire de manière à éviter les doublons.

L’Assemblée générale a également pris note de plusieurs décisions adoptées au cours du processus d’approbation tacite et qui portaient notamment sur le versement des arriérés, les nominations à la Commission de vérification des pouvoirs, l’élection des présidents des Grandes Commissions et l’adoption de l’ordre du jour, entre autres.

Le Président de l’Assemblée générale a aussi précisé que les deux États observateurs, le Saint-Siège et la Palestine, ainsi que l’Union européenne, participeraient à cette session extraordinaire.

L’Assemblée générale clôturera les travaux de sa soixante-quatorzième session demain, mardi 15 septembre, à 15 heures, et donnera ensuite le coup d’envoi aux travaux de sa soixante-quinzième session.

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