Saltar al contenido principal

Niger: Rapport d’Evaluation Rapide de Protection (ERP) Ville de Torodi, Commune de Torodi, Département de Torodi, Région de Tillabéri (03 Juin 2020)

Países
Níger
Fuentes
DDG
+ 1
Fecha de publicación

Aperçu de la situation

Durant les mois d’avril et mai, la situation sécuritaire dans le département de Torodi et plus particulièrement la commune de Makalondi s’est caractérisée par une recrudescence des activités des GANE dans plusieurs villages frontaliers avec le Burkina Faso. On a enregistré plusieurs incursions suivies d’actes graves de violations de droits humains (enlèvements/assassinats des leaders communautaires, violences physiques, pillages de boutiques et vol de bétails). Selon les participants aux focus groups discussion, 5 personnes auraient été assassinées et 3 enlevées. Les pertes en biens matériels sont également élevées : 2 boutiques pillées, une somme d’environ 2 millions de FCFA volée et environ 150 têtes de bétails emportés à Kogueri et Koutougou. Selon les mêmes informateurs, l’action des GANE s’expliquerait par l’absence des FDS durant cette période dans la zone. La dernière patrouille des FDS observée dans la localité date d’il y a 4 mois.

Des mouvements fréquents des GANE sont donc observés, le dernier en date ayant occasionné le déplacement d’environ 115 ménages issus de 22 villages et hameaux de Makalondi, vers la ville de Torodi, en plusieurs vagues. Les premiers ménages sont arrivés le 9 mai, le mouvement s’est poursuivi jusqu’au 27 mai avec l’arrivée de la dernière vague. Les 22 villages concernés par ce déplacement se trouvent dans une zone comprise dans un rayon de 15 km autour du village Dogona qui est à 90 km de la ville de Torodi. La population nouvellement déplacée est composée en majorité des ethnies Djerma et Peulh. Il y a également une minorité de Haoussa et de Gourmantché. Les déplacés dont la plupart exercent des activités minières déclarent avoir abandonné tous leurs biens lors de la fuite (lits, ustensiles de cuisine, vivres et animaux).

Les principaux problèmes exprimés sont l’alimentation (les vivres sont restés au village, ils ne disposent pas d’une source de revenus actuellement leur permettant de subvenir à leurs besoins et vivent souvent de dons et de prêts) et l’absence de logements car les déplacés se trouvent actuellement soient dans des familles d’accueil ou des abris de fortunes de 9m² parfois et abritant souvent plus de 15 personnes. Des problématiques d’accès à la documentation civile, en particulier pour les femmes et les enfants se posent également de même que celle de la scolarisation des enfants. Plusieurs cas de personnes à besoins spécifiques sont également identifiés parmi les déplacées.

  • Il faut noter que malgré plusieurs plaidoyers des partenaires dont OCHA qui a pris le lead pour l’octroi d’un site pour les déplacés, les autorités s’opposent à toute idée de créer un site à Torodi pour des raisons de sécurité.