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Un rapport de l’ONU recommande de lier la santé humaine à la santé animale et environnementale afin de prévenir la prochaine pandémie

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  • La COVID-19 n’est qu’un exemple de la tendance à la hausse des maladies émergentes : le virus d’Ébola, le MERS ou encore les fièvres du Nil occidental et de la vallée du Rift, sont toutes causées par des virus qui se sont propagés des animaux hôtes à la population humaine.
  • Une nouvelle évaluation propose dix recommandations et identifie l’approche « Un monde, une santé » comme le meilleur moyen de prévenir de futures pandémies et d’y répondre.
  • La tendance à la hausse des maladies zoonotiques est due à la dégradation de notre environnement naturel causée par la dégradation des sols, l’exploitation de la vie sauvage, l’extraction des ressources, le changement climatique et d’autres facteurs ayant des conséquences négatives sur l’environnement.

Nairobi, 6 juillet 2020 – Alors que la pandémie de COVID-19 continue de faire des victimes et de perturber les économies à travers le monde, un nouveau rapport prévient que de nouvelles épidémies apparaîtront si les gouvernements ne prennent pas des mesures actives pour empêcher la propagation d’autres zoonoses au sein de la population humaine et présente dix recommandations pour prévenir de futures pandémies.

Le rapport intitulé Prévenir de prochaines pandémies – Zoonoses et comment briser la chaîne de transmission [EN], est publié par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et de l’Institut international de recherche sur le bétail (ILRI).

Le rapport identifie sept tendances à l’origine de l’émergence en hausse des maladies zoonotiques, notamment la demande accrue en protéines animales, l’augmentation de l’agriculture intensive non-durable, l’utilisation et l’exploitation croissante des espèces sauvages et la crise climatique. Le rapport constate que l’Afrique en particulier, qui a connu et riposté à un certain nombre d’épidémies zoonotiques et plus récemment, aux épidémies d’Ébola, pourrait fournir des solutions importantes pour juguler les futures épidémies.

« La science est claire : si nous continuons à exploiter la vie sauvage et à détruire nos écosystèmes, nous pouvons nous attendre à voir un flux constant de ces maladies passer des animaux aux êtres humains dans les années à venir », affirme la directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen. « Les pandémies sont dévastatrices pour nos vies et nos économies, et comme nous l’avons vu ces derniers mois, les plus pauvres et les plus vulnérables en souffrent le plus. Pour prévenir de futures épidémies, nous devons nous montrer beaucoup plus réfléchis dans la protection de notre environnement naturel ».

Une « zoonose » ou « maladie zoonotique » est une maladie qui s’est propagée dans la population humaine à partir d’une source animale. La COVID-19, qui a déjà causé plus d’un demi-million de décès dans le monde, provient très probablement des chauves-souris. Mais la COVID-19 n’est que la dernière en date d’un nombre croissant de maladies dont le virus Ébola, le MERS, la fièvre du Nil occidental et la fièvre de la vallée du Rift, dont la propagation depuis les animaux hôtes vers les populations humaines a été intensifiée par les pressions anthropiques.

Chaque année, quelque deux millions de personnes, principalement dans les pays à faible et moyen revenu, meurent de maladies zoonotiques dites « négligées ». Ces mêmes épidémies peuvent provoquer de graves maladies, des décès et des pertes de productivité parmi les populations d’animaux d’élevage dans le monde en développement, un problème majeur qui maintient des centaines de millions de petits agriculteurs dans une grande pauvreté. Rien qu’au cours des deux dernières décennies, les zoonoses ont causé des pertes économiques de plus de 100 milliards de dollars, sans compter le coût de la pandémie de COVID-19, qui devrait atteindre 9 000 milliards de dollars au cours des prochaines années.

Les pays africains ont l’opportunité de prendre la tête des efforts de prévention des pandémies

Les zoonoses sont en hausse partout sur la planète. Les pays africains, dont un certain nombre ont réussi à juguler des foyers de zoonoses mortelles, ont la possibilité de tirer parti de cette expérience pour faire face à de futurs foyers grâce à des approches qui intègrent la santé humaine, animale et environnementale. Le continent abrite une grande partie des forêts tropicales humides et autres terres sauvages encore intactes du monde. L’Afrique abrite également la population humaine dont la croissance est la plus rapide au monde, ce qui entraîne une augmentation des rencontres entre le bétail et la faune sauvage et, par conséquent, le risque de maladies zoonotiques.

« La situation actuelle sur le continent est propice à l’intensification de zoonoses existantes et peut favoriser l’émergence et de la propagation de nouvelles maladies », affirme le directeur général de l’ILRI, Jimmy Smith. « Cependant, grâce à leur expérience de lutte contre le virus Ébola et d’autres maladies émergentes, les pays africains se sont montrés réactifs dans leur gestion des épidémies. Ils appliquent, par exemple, de nouvelles approches de contrôle des maladies fondées sur les risques plutôt que sur des règles, qui sont mieux adaptées aux milieux pauvres en ressources, et ils associent l’expertise humaine, animale et environnementale dans des initiatives proactives conformément à l’approche « Un monde, une santé ».

Les auteurs du rapport estiment que l’approche « Un monde, une santé », qui réunit les compétences en matière de santé publique, de médecine vétérinaire et d’environnement, est la méthode optimale pour prévenir les épidémies et les pandémies de zoonoses et organiser une riposte appropriée.

10 recommandations

Le rapport identifie dix mesures pratiques que les gouvernements peuvent prendre pour prévenir de futures épidémies de zoonoses :

  • Investir dans des approches interdisciplinaires, dont l’approche « Un monde, une santé » ;
  • Développer la recherche scientifique sur les zoonoses ;
  • Améliorer les analyses coûts-avantages des interventions pour y inclure la comptabilisation du coût total des impacts sociétaux des maladies ;
  • Sensibilisation aux zoonoses ;
  • Renforcer les pratiques de surveillance et de réglementation associées aux zoonoses, y compris les systèmes alimentaires ;
  • Encourager les pratiques de gestion durable des terres et développer des alternatives pour la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance qui ne reposent pas sur la destruction des habitats et de la biodiversité ;
  • Améliorer la biosécurité et le contrôle, identifier les facteurs clés des maladies émergentes dans l'élevage et encourager les mesures de gestion et de contrôle des zoonoses qui ont fait leurs preuves ;
  • Soutenir la gestion durable des paysages terrestres et marins qui favorisent la coexistence durable de l’agriculture et de la vie sauvage ;
  • Renforcer les capacités des acteurs de la santé dans tous les pays ; et
  • Rendre l’approche « Un monde, une santé » opérationnelle pour la planification, la mise en œuvre et le suivi de l’utilisation des terres et du développement durable, entre autres.

Le rapport est lancé à l’occasion de la Journée mondiale des zoonoses, célébrée le 6 juillet par les institutions de recherche et les entités non gouvernementales, qui commémore le travail du biologiste français Louis Pasteur. Le 6 juillet 1885, Pasteur a administré avec succès le premier vaccin contre la rage, une maladie zoonotique.

À L’ATTENTION DES JOURNALISTES

À propos du Programme des Nations unies pour l’environnement

Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) est le principal porte-parole mondial en matière d’environnement. L’organisation joue un rôle de moteur et encourage les partenariats dans le domaine de l’environnement afin de montrer la voie, d’informer et de permettre aux nations et aux peuples d’améliorer leur qualité de vie sans compromettre celle des générations futures.

À propos de l’Institut international de recherche sur l’élevage

L’Institut international de recherche sur l’élevage (ILRI) est une institution à but non lucratif qui aide les populations des pays à faibles et moyens revenus à améliorer leurs vies, leurs moyens de subsistance et leurs terres grâce aux animaux qui demeurent l'épine dorsale de l’agriculture et des entreprises à petite échelle dans le monde en développement. L’ILRI est un centre de recherche du CGIAR co-hébergé par le Kenya et l’Éthiopie et compte 14 autres bureaux en Afrique et en Asie.

Pour davantage d’informations, veuillez contacter :

Keishamaza Rukikaire, responsable de l’information et des médias, PNUE, +254717080753, rukikaire@un.org

David Aronson, chargé des médias et de la stratégie des politiques, ILRI, d.aronson@cgiar.org