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Burundi: Analyse de l’insécurité alimentaire aiguë, mai - Août 2020 | Publié en Mai 2020

Pays
Burundi
+ 1
Sources
IPC
Date de publication
Origine
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Quel niveau de sévérité, combien, et quand: Au cours du mois de mai 2020, qui coïncide avec la période de soudure, environ 42.000 personnes (0,4%) ont été classées en phase d’Urgence (IPC Phase 4), alors qu’environ 1.402.000 (13%) étaient classées en phase de Crise (IPC Phase 3), 3.919.000 (36%) en phase de Stress (IPC Phase 2) et 5.587.000 (51%) en Insécurité Alimentaire Minimale (IPC Phase 1). Durant la période projetée, qui coïncidera en même temps avec la période des récoltes de la saison 2020B, soit de juin à aout 2020, on pourrait enregistrer une diminution de la population en phases de crise et urgence qui passera à environ 859.000 personnes (8%), soient 42.000 en phase IPC d’Urgence (0,4%) et 817.000 (7%) en phase de Crise. Pour cette même période d’analyse projetée, 3.108.000 personnes, soient 28%, ont été classées en phase de Stress (IPC phase 2) et 6.983.000 personnes (64%) en Insécurité Alimentaire Minimale (IPC Phase 1).

Où et qui: Pour la période d’analyse actuelle, ainsi que pour la période projetée, toutes les Zones de Moyens d’Existence (ZME) ont été classées en phase de Stress (IPC Phase 2). Cependant, on retrouve dans ces mêmes zones une portion des populations en phase d’Urgence et d’autres classées en phase de Crise (IPC Phase 3). Les zones les plus affectées sont celles de la crête Congo Nil, Haute Altitude et Imbo qui enregistrent au moins 15% de la population en IPC Phase 3 et plus. Par ailleurs il est à noter que les populations classées en Phase 4 se trouvent principalement dans la zone d’Imbo, où, les ménages ont subi différents chocs survenus entre 2019 et début 2020.

Pourquoi: Les pluies diluviennes suivies d’inondations, grêles, glissements de terrains ainsi que les conséquences des mesures d’atténuation du COVID-19 ont été les principaux facteurs d’aggravation de l’insécurité alimentaire aiguë des ménages très pauvres, vulnérables au moindre choc d’insécurité alimentaire. Selon les rapports de suivi des aléas de l’OIM et les évaluations intersectorielles rapides, la montée des eaux du Lac Tanganika et les crues des cours d’eau se jetant dans le lac ont emporté près de 1500 hectares des cultures, 6914 maisons d’habitations familiales et a provoqué le déplacement de 17.792 personnes déplacées de la zone Gatumba. En effet, les glissements survenus en communes Bugarama, Muhuta et Rumonge dans Rumonge, dans Musigati de Bubanza et Mugina de Cibitoke depuis fin 2019 ont, de leur côté, emporté près de 1000 hectares de cultures et 797 maisons d’habitation, provoquant également 1950 personnes déplacées. Par ailleurs, l’arrêt des mouvements transfrontaliers, figurant parmi les mesures de limitation de la propagation de la pandémie du COVID-19, a imputé aux ménages des ZME de la Plaine de l’Imbo (la plus affectée par les inondations), Crête Congo Nil, Dépressions de l’Est, Plateaux Secs de l’Est et de Buragane, la possibilité de vendre leur main d’œuvre en RDC et Tanzanie dont ils dépendent spécialement en période de soudure et d’y effectuer des échanges commerciaux.