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Haïti Plan de Réponse Humanitaire janvier 2019 - décembre 2020, Révision due à la pandémie de COVID-19 (mai 2020)

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Источники
OCHA
Дата публикации

Contexte

Les chocs subis par Haïti ces dernières années, combinés aux faiblesses structurelles du pays et au contexte social, économique, sécuritaire et politique extrêmement instable, ont gravement diminué la capacité des personnes les plus vulnérables à satisfaire leurs besoins vitaux. L'année 2019 a été marquée par une crise politique, économique, sociale et sécuritaire qui a entraîné une augmentation de 80 % des besoins humanitaires et a eu un impact considérable sur l'accès humanitaire. Selon l'Aperçu des besoins humanitaires pour 2020 (HNO), 4,6 millions de personnes, soit plus de 40 % de la population, ont besoin d'une aide humanitaire. La capacité d'Haïti à faire face aux conséquences potentielles d'une épidémie de nouveau coronavirus (COVID-19) est très limitée.

Le risque d'une épidémie de COVID-19 en Haïti doit être compris dans un contexte de besoins en santé immenses et d'un système de santé particulièrement faible. Selon le Plan de réponse humanitaire 2020 (HRP), plus de 2,3 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire dans le secteur de la santé, dont plus d'un million d'enfants et 315 000 femmes enceintes. L'accès aux services de santé et leurs capacités de réponse - en particulier ceux liés à la santé reproductive - sont déjà faibles, ce qui augmente le risque de mortalité maternelle et infantile. En outre, les conditions sanitaires et d'hygiène restent très précaires en Haïti, 60 % des ménages n'ayant ni eau ni savon à la maison pour se laver les mains, 66 % ne traitant pas l'eau avant de la consommer et 26 % n'ayant pas accès à une source d'eau améliorée (40 % dans les zones rurales).
La pandémie mondiale de COVID-19 a été lente à se manifester en Haïti. Les deux premiers cas positifs ont été confirmés le 19 mars 2020. Au 30 mai, 2 124 cas avaient été confirmés et 44 décès enregistrés.

Le 15 mars, le Gouvernement haïtien a annoncé une première série de mesures pour lutter contre la COVID-19, dont la fermeture officielle de la frontière avec la République dominicaine. Suite à la confirmation du premier cas le 19 mars, le Président a annoncé l'état d'urgence sanitaire dans tout le pays et a introduit un certain nombre de mesures pour prévenir la propagation du virus, y compris la fermeture des aéroports et des ports au trafic de passagers, la fermeture de toutes les écoles et usines, l'interdiction des réunions ou des rassemblements de plus de 10 personnes, un couvre-feu national entre 20 heures et 5 heures du matin, et un appel au respect des directives de distanciation sociale. Depuis, des mesures préventives supplémentaires ont été progressivement introduites, notamment le port obligatoire de masques dans les lieux publics.

Une augmentation significative des cas confirmés a commencé à être signalée à partir de la mi-mai. Le pic de l'épidémie est attendu pour les prochaines semaines, avec des projections alarmantes.
Selon les projections faites par Gheskio, 86 % de la population pourrait être infectée, 426 000 personnes seraient hospitalisées entre avril et août 2020 et 17 000 personnes pourraient mourir.
D'autres projections estiment que 35 % de la population pourrait être infectée, avec 313 000 personnes nécessitant une hospitalisation entre juin et août 2020, et 5 700 décès. Au moins 7 500 lits d'hôpitaux seront nécessaires dans tout le pays pour les 42 structures médicales COVID-19 qui seront requises. Malgré les nombreux efforts en cours, il reste beaucoup à faire pour qu'Haïti soit en mesure de répondre à la charge de travail prévue. La forte augmentation du nombre de cas, prévue dans les semaines à venir, risque de paralyser le système de santé du pays et d'avoir un effet dévastateur sur la sécurité alimentaire, la protection, les moyens de subsistance et l'accès aux services de base de la population.
Depuis la fermeture officielle de la frontière avec la République dominicaine qui, au 24 mai, comptait 15 073 cas confirmés de COVID-19, on estime que environ 24 000 Haïtiens et Haïtiennes sont rentrés au pays volontairement. La fermeture de la frontière entre les deux pays a conduit les personnes à la traverser de manière irrégulière, ce qui a remis en question la surveillance et le confinement du virus à la frontière et augmenté les risques de protection.

La communauté humanitaire en Haïti se prépare à une véritable catastrophe. Les partenaires ont transféré des ressources et reprogrammé des activités dans le cadre du HRP pour aider le Gouvernement haïtien à se préparer et à répondre à la pandémie, permettre au personnel humanitaire de poursuivre ses opérations et garantir la pérennité des programmes vitaux. L’entrée officielle dans la saison cyclonique le 1er juin suscite également des inquiétudes au sein de la communauté humanitaire.

Depuis la mi-mars, le Gouvernement d'Haïti a mis en place un certain nombre de mécanismes pour soutenir la préparation et la réponse. Un Centre d'Information Permanente sur le Coronavirus (CIPC) a été lancé par le Premier Ministre et le Ministre de la Santé, afin de mener des actions de sensibilisation et de recommandations sanitaires.

La Commission multisectorielle pour la gestion de la pandémie (CMGP) a été créée par le Président pour diriger la réponse sanitaire à la pandémie. Cette commission, coprésidée par le Dr William Pape, fondateur des centres Gheskio, et le Dr Lauré Adrien,
Directeur Général du Ministère de la Santé, a élaboré un plan opérationnel de réponse à la COVID-19 budgétisé à hauteur de 176 millions de dollars.

Par ailleurs, le gouvernement, avec le soutien des acteurs du développement, poursuit ses efforts pour planifier une réponse aux conséquences socio-économiques de la crise à moyen et long terme.

UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs: To learn more about OCHA's activities, please visit https://www.unocha.org/.